Des signes d'un rapprochement turco-syrien sont apparus récemment, bien que son ampleur ne soit pas encore connue, suite aux déclarations du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a confirmé l'existence d'une coopération en matière de renseignement avec le gouvernement syrien.
Dans un contexte de tensions entre la Syrie et la Turquie en raison de la forte présence de terroristes soutenus par Ankara dans le nord de la Syrie, des sources d'information ont fait état d'une conversation entre les ministres des affaires étrangères des deux pays. Si cette nouvelle a été confirmée par la partie syrienne, la question se pose de savoir si ce dialogue est un prélude à la normalisation des relations tendues entre les deux pays.
Au cours des dix dernières années, la Turquie a toujours cherché à faire tomber le gouvernement syrien, et la dernière rencontre officielle entre les ministres des affaires étrangères des deux pays remonte à août 2011.
Lors de la rencontre du président russe Vladimir Poutine avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à Sotchi, ce dernier a insisté sur sa décision d'attaquer le nord de la Syrie et de mener des opérations qui, selon les médias, ne seraient qu'un bluff turc.
De son côté, le président russe a appelé son homologue turc à dialoguer avec les autorités syriennes afin de résoudre les prétendues préoccupations de la Turquie dans le nord de la Syrie avant d'annoncer que la Russie était prête à organiser une rencontre entre les présidents turc et syrien.
Mevlut Cavusoglu a déclaré jeudi qu'il avait eu une "brève conversation" avec le chef de la diplomatie syrienne Faisal Mekdad en marge de la réunion du Mouvement des non-alignés en octobre dernier à Belgrade.
Il a annoncé que l'opération transfrontalière de la Turquie n'était pas une action contre la souveraineté syrienne, mais pour préserver l'intégrité territoriale de la Syrie.
Cavusoglu a déclaré que son pays est tout à fait prêt à soutenir le gouvernement syrien dans sa confrontation avec les organisations YPG/PKK.
Les déclarations du ministre turc des affaires étrangères en faveur de la "réconciliation" entre l'opposition syrienne et le gouvernement de Damas et le soutien proclamé de son pays à l'intégrité de la Syrie semblent refléter un changement total des positions d'Ankara à l'égard du gouvernement Assad après une longue décennie d'implication dans la guerre civile syrienne aux côtés de l'opposition, mais ce n'est pas tout.
Bien que la Turquie insiste sérieusement sur l'objectif de combattre les organisations satellites du PKK, elle a dépensé des milliards de dollars pour armer et équiper des terroristes et des opposants politiques en Syrie afin de les amener au pouvoir en tant que bras politique de la Turquie à Damas.
La présence de près de 4 millions de réfugiés et de personnes déplacées syriens en Turquie coûte cher au gouvernement turc qui se débat avec une inflation sans précédent. Par conséquent, il n'est pas exagéré de penser que le ton doux de la Turquie vise à réduire les coûts encourus par le gouvernement et non à tenter d'établir la paix en Syrie.
Compte tenu des objectifs poursuivis par la Turquie en Syrie, il semble que la politique du gouvernement d'Erdogan concernant la Syrie n'ait pas changé et que la Turquie soit un élément important de la crise politique en Syrie.