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Vienne: comment l'Iran mène les USA à jeter du leste sans rien concéder?!

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Une batterie de DCA Khordad-3 exposée à la place Azadi de Téhéran, symbole de la sauvegarde de la souveraineté du pays (AFP)

Cela doit avoir le même effet que cette hausse inattendue de la rouble à peine trois semaine après que le président Biden en a cherché la mort ou encore l'effet de cette autre primordiale évolution, celle de l'achat post-sanction du gaz russe par l'un des membres  de l'OTAN et son paiement en rouble  : l'Iran vient d'avoir pour la seconde fois en l'espèce de trois semaines, un dégèle de ses avoirs gelées dans des banques étrangères sur l'ordre des Etats-Unis et la somme est plutôt rondelette, quelques 7 milliards de dollars de recettes du pétrole vendu à la Corée du Sud mais resté non payé puisque les Américains l'exigeaient, au moins jusqu'ici. 

Rappelons que ce déblocage est un deuxième après que la Grande Bretagne eut été elle aussi forcée de payer leur dette envers l'Iran, quelques 360 millions de dollars, une capitulation que Sa Majesté a tenté d'ailleurs sans trop de succès de lier à une affaire de la mise en liberté par l'Iran d'une espionne britannique, ce qui n'élève rien du fait que là encore les Américains ont mordu la poussière.

Mais en termes de déculottées face à l'Iran au bout  de plus de quatre décennies de bataille US/Iran, on en reste pas là puisque le Chef de la Mission permanente de l'Iran auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique à Vienne a déclaré que l'Iran avait informé le 4 avril l'Agence bien que les caméras de surveillance de l'Agence avaient été bel et bien installé à Ispahan le 24 janvier, mais que l'Agence n'y aurait pas accès faute d'accord à Vienne. Manière de rappeler à la bonne mémoire des Américains, vrai tireuse de ficelles de l'AIEA que l'Iran poursuit de plus bel ses activités nucléaires et ce, en toute quiétude et s'en fiche royalement de l'Agence er de sont droit de regard, tant que l'accord ne sera obtenu à Vienne

N'est-ce pas cette fameuse politique de bâton et de carotte que pratiquait l'Amérique pendant longtemps contre l'Iran et qui semble désormais changer de camp?! D'ailleurs il en fait  pas bon aujourd'hui d'être américain si on a à faire partie de la délégation US en Autriche car l'humeur y est bien maussade. Alors que les Américains vont de concession en concession, l'Iran, lui exige encore plus sans rien donner: désormais l'Iran demande à ce que le CGRI soit débloqués et refuse de catégoriquement de promettre quoi que ce soit sur l'action de celle ci qui suit à vrai dire les grandes lignes de la géostratégie iranienne. Dans quel état se trouve l'oncle Sam?

Foreign Policy y revient. Le magazine en ligne Foreign Policy a écrit dans son numéro de mercredi : « Environ un mois après le dernier round des pourparlers sur le nucléaire iranien à Vienne, le sort de l'accord sur le nucléaire reste toujours dans un halo de flous. L'ambiguïté sur le sort de l'accord avec l'Iran est plus inquiétante pour les Américains que pour la partie iranienne, si bien qu’il semble aux Occidentaux que l'idée d'un avenir sans accord avec l'Iran serait beaucoup plus difficile qu'avec un accord. » 

 Et d'ajouter : "de n'importe quelle côté qu'on s'approche de la question, les Etats-Unis semblent grands perdants si cet accord n'est pas trouvé : le programme nucléaire militaire iranien, les rapports avec les alliés au Moyen Orient ou encore la sécurité d'Israël. A tous les niveau un accord parait mieux qu'un non-accord ou qu'un accord absent. Or les Iraniens semblent avoir compris cette urgence qu'il y a pour les Etats-Unis de renforcer ses arrières bases au Moyen Orient maintenant qu'ils sont en guerre contre la Russie"

« Finira-t-on par s'accorder sur quelque chose ou continuera-on à jeter du leste sans avoir rien de concret en retour? Les pourparlers sur le programme nucléaire iranien oscillent depuis des mois entre succès et échec, perturbant les meilleurs efforts des pronostiqueurs pour prévoir le résultat . la relance de l'accord comporte des risques politiques qu'il sera douloureux plus pour les Américains que pour les Iraniens qui à la faveur de leurs relations avec l'Est sont devenus littéralement invulnérable aux sanctions. Ou fait les USA sont pris entre le marteau et l'enclume :  « Vous devez décider ce qui est le plus important, l'enrichissement de l'uranium ou l'enrichissement de l'Iran. Si vous êtes plus préoccupé par l'enrichissement de l'uranium, alors cet accord est meilleur alternative. Si vous êtes plus préoccupé par l'enrichissement iranien, alors vous plaideriez pour un scénario sans accord. », dit un expert à FP. 

Or le retour d’un accord apportera des avantages aux décideurs de la Maison Blanche. Plus précisément, l'accord de Vienne exigera la fermeture des centrifugeuses les plus avancées d'Iran. Par conséquent, l'Iran sera tenu de conserver ces centrifugeuses dans un entrepôt sous surveillance internationale et de réduire ou de transférer ses réserves d'uranium de haute pureté à l'étranger. Dans le cadre de l'accord, l'Iran continuera d'être soumis à une surveillance internationale accrue de son programme nucléaire pendant encore 10 ans. Les partisans de l'accord, même s'ils savent qu'un éventuel accord à Vienne ne sera pas parfait, estiment que l'absence d'accord serait le pire cauchemar en raison de la réduction des restrictions sur le programme nucléaire iranien..

Et le manège continue. Mais le temps presse et chaque minute qui passe la perspective de l'accord s'éloigne rendant encore plus hardi l'Iran. A vrai dire chaque minute génère de nouvelles exigences de la part d'un Iran qui changeant de place avec les Etats-Unis usent à leur encontre de bâton et de carotte.  » 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV