Beaucoup de bruit pour rien. Jeudi, au moment où Lapid et Biden tenaient leur point de presse conjoint à Qods peu après avoir émis une déclaration menaçant la Résistance, les sirènes d'alerte ont retenti dans une colonie du Nord de la Cisjordanie où "des Palestiniens se seraient infiltrés". Parallèlement, le ministère de la Guerre et la mairie de Qods ont fait l'objet d'une cyberattaque et la principale centrale électrique du Néguev à Wadi al-Naam a explosé. Les quelques 30 000 forces de police et de sécurité sionistes mobilisées n'ont pas suffit.
Et le point de presse Biden-Lapid ? Pas top non plus. Le quotidien américain New York Times souligne leur nette divergence sur des dossiers dont l'Iran. "Le Premier ministre par intérim d'Israël, Yair Lapid, a poussé jeudi le président américain Joe Biden à aller au-delà de son engagement public à empêcher l'Iran d'obtenir une arme nucléaire", note le journal.
La distinction entre l'engagement de Biden et la déclaration de Lapid était plus que sémantique : elle va au cœur des différentes approches face au programme nucléaire iranien. Israël a mené une série d’opérations secrètes de sabotage et d'assassinat pour ralentir la capacité de l'Iran à enrichir le combustible nucléaire, tandis que Biden a insisté sur le fait que la diplomatie est le meilleur moyen de trouver une solution permanente.
Alors un pétard mouillé cette visite ? Mille fois oui, rien qu'à lire le quotidien américain New York Times:
« Alors que Lapid a appelé à l'usage de la force pour arrêter le développement du programme nucléaire iranien, Biden n'a rien dit sur l'arrêt du développement du programme nucléaire iranien et ses paroles se sont limitées à empêcher l'Iran d'obtenir des armes nucléaires.»
Joe Biden est arrivé mercredi 13 juillet dans les territoires occupés, première destination de sa tournée au Moyen-Orient. Il se rendra également en Arabie saoudite. Sa décision de se rendre à Riyad va à l'encontre de ses promesses de faire payer au royaume wahhabite le meurtre du journaliste dissident Jamal Khashoggi.
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Rappelons que les États-Unis ont été le premier pays à fabriquer des armes nucléaires et sont le seul pays à les avoir utilisées au combat, avec les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki pendant la Seconde Guerre mondiale. Avant et pendant la guerre froide, ils ont effectué 1 054 essais nucléaires et testé de nombreux systèmes de livraison d'armes nucléaires à longue portée. Israël détient aussi un énorme arsenal de bombes nucléaires.
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Les accusations sans fondements des USA contre le programme nucléaire civil iranien interviennent alors que selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), les activités nucléaires de l'Iran sont pacifiques et conformes aux engagements.