La capitale omanaise semble devenir le foyer des navettes diplomatiques pour aplanir le terrain à un élargissement des liens entre l’Iran et les pays arabes de la région dont certains montrent d’ores et déjà le signe qu’il ne participeront à aucune soi-disant alliance anti-iranienne à l’image de l’OTAN.
Le négociateur en chef iranien dans les pourparlers sur la relance de l’accord nucléaire de 2015 (connu sous le nom du Plan global d’action conjoint, PGAC ou JCPOA selon le sigle anglais) s’est rendu à Oman un jour après que le ministre des Affaires étrangères du Qatar s’est rendu à Téhéran dans le cadre de ce qui semblait être des efforts diplomatiques pour donner un élan aux pourparlers nucléaires américano-iraniens, a récemment écrit le site Web Al-Monitor.
Ali Bagheri Kani s’est entretenu à Mascate avec le ministre omanais des Affaires étrangères, Sayyid Badr bin Hammad bin Hamoud al-Busaidi. Soulignant la « confiance mutuelle historique » entre leurs deux pays, le diplomate iranien a affirmé que Téhéran et Mascate étaient « concentrés sur l’approfondissement de leur coopération bilatérale » pour améliorer la « stabilité régionale ».
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Le site Web Al-Monitor rappelle aussi qu’avant la visite, les médias iraniens spéculaient déjà sur une médiation omanaise entre l’Iran et les États-Unis. « En 2013, c’est la médiation omanaise qui a brisé la glace entre Téhéran et Washington, une étape qui a ouvert des négociations multilatérales ayant abouti à l’accord de 2015 », ajoute l’article.
« L’élargissement des liens avec les nations de la région est l’un des objectifs principaux de la politique étrangère du président iranien Ebrahim Raïssi dans le cadre d’une stratégie plus large visant à "neutraliser" les sanctions américaines ». « Pourtant, Raïssi a également soutenu une ressuscitation du JCPOA s’il fournissait pleinement à l’Iran des avantages économiques promis », ajoute Al-Monitor.
La visite de Bagheri Kani à Mascate s’est effectuée sur fond de reportages des médias arabes selon lesquels Oman a également servi de médiateur et établi une « communication » entre l’Iran et l’Égypte. Sans mentionner Oman ni aucun autre médiateur, le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian a confirmé la semaine dernière que « des efforts étaient faits » pour que les relations entre l’Égypte et l’Iran reviennent à « un état normal », ajoutant que de tels progrès serviraient les intérêts des deux nations, toujours selon Al-Monitor.
Dans le droit-fil le Premier ministre jordanien Bisher al-Khasawneh a lui aussi affirmé que son pays n’avait jamais considéré l’Iran comme une menace pour sa sécurité nationale et qu’il se félicitait des relations bilatérales avec Téhéran.
Amman est ouverte à des « relations saines » avec la République islamique, a déclaré Khasawneh dans une interview accordée à la chaîne d’information télévisée arabe BBC, diffusée dimanche soir.
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Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a déclaré le 28 juin que les pays arabes cherchaient à promouvoir les relations diplomatiques avec l’Iran, rejetant catégoriquement l’existence de pourparlers sur la formation d’une alliance militaire anti-iranienne de type OTAN au Moyen-Orient avec la participation de Israël.
Safadi a souligné que la question ne serait pas à l’ordre du jour de la visite du président américain Joe Biden au Moyen-Orient, qui le conduirait en Palestine occupée et en Arabie saoudite.