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Les dessous d’une tournée ultra-médiatisée de Biden

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président américain Joe Biden est attendu le 15 juillet 2022 en Arabie saoudite. ©Fars News:Photo à titre d'illustration

Dans une note publiée par le journal arabophone londonien Rai al-Youm, l’écrivain et analyste arabe Rami al-Shaer estime que l’imminente visite du président américain Joe Biden au Moyen-Orient aura un objectif particulier : contrer les relations entre les pays arabes d’une part, et la Chine et la Russie de l’autre.

Le journaliste de Rai al-Youm fait allusion à une tribune annoncée par Joe Biden et que le Washington Post a publiée sous le titre « Pourquoi je vais en Arabie saoudite » !  

« J’ai lu l’article plus d’une fois, et à chaque fois j’ai eu un sentiment de détachement de la réalité. Ce dont parle M. Biden n’a rien à voir avec la réalité de près ou de loin, et ce qu’il explique de ses "réalisations" est exagéré ou complètement fictif » précise l’analyste arabe.

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Rami al-Shaer indique que ce message a dans une certaine mesure une portée intérieure, à l’approche des élections de mi-mandat, cet automne, aux États-Unis. « Le temps manque à Biden et même les dirigeants arabes qu’il entend rencontrer sont plus que lui conscients de la situation interne aux États-Unis », précise l’auteur de l’article qui essaie par la suite d’expliquer le réel objectif de cette publication.

« Le principal objectif du président Biden à travers cette note consiste effectivement à gagner l’appui des dirigeants arabes afin qu'ils prêtent main-forte aux efforts américains pour affronter la Chine et la Russie ; mais cette fois-ci, il ne se rend pas dans la région pour parler “menaces, sanctions ou blocus”, il y va pour avancer, au nom des États-Unis d’Amérique, des propositions aux pays arabes, dans l’espoir de résoudre, à sa guise, les problèmes de la région. »

Après tous ces ravages, l’un plus destructeur que l’autre, dont ont fait preuve les États-Unis dans la région au cours de ces dernières années, Joe Biden, ce 46ème président des États-Unis dont le pays est réputé être maître de la « politique de la carotte et du bâton », semble avoir privilégié la « carotte » en s’adressant aux pays arabes auxquels il veut dire : « Restez à nos côtés pour contrer la Russie ; et nous allons vous aider à résoudre vos problèmes ! »

Mais le problème n’est pas là ; ce sont précisément les Étas-Unis le réel problème. Ce pays qui, incapable de résoudre les problèmes qu’il a lui-même causés en Afghanistan, en Irak et en Libye, sans oublier la situation sécuritaire dangereuse créée en Europe à cause des politiques américaines, ne pourra résoudre aucun problème au Moyen-Orient, parce qu’il est en principe incapable de le faire, ajoute l’article.

Quant aux allégations de Joe Biden disant qu’il sera le premier président américain à se rendre au Moyen-Orient depuis les attentats du 11 septembre sans que les États-Unis ne soient engagés dans aucune mission de combat, Rai al-Youm écrit que M. Biden semble avoir oublié que les bases militaires américaines au Moyen-Orient représentent la plus grande menace à sa sécurité et à celle des autres régions du monde, vu que le Pentagone les utilise pour attiser la guerre en Ukraine ou dans d’autres régions de l’Europe de l’Est.

« En effet, Biden se rendra au Moyen-Orient pour miner la question palestinienne et arracher des concessions aux Palestiniens face à Israël ; il s'y rendra pour assurer les intérêts des États-Unis à travers un effort désespéré de former la soi-disant coalition anti-iranienne, en essayant à la fois d’éloigner les pays arabes de la Chine et de la Russie », conclut l’article.

Un autre analyste arabe affirme voir derrière l’imminente visite de Biden au Moyen-Orient un besoin éprouvé des États-Unis de réparer les relations avec l’Asie de l’Ouest notamment dans les circonstances où la guerre en Ukraine a impacté presque toute la planète. Eu égard à leurs besoins constants de pétrole, et en raison des projets de coopération conjoints avec des pays arabes, les États-Unis ne pourront pas, en principe, ignorer cette région, a déclaré le chercheur arabe Samir Al-Taqi, à la chaîne de la télévision égyptienne Al-Ghad.

De même, l’agence de presse Reuters cite des sources bien informées pour dire que l’administration Biden mène des consultations en vue de lever l’interdiction de la vente des armes offensives à l’Arabie saoudite pour répondre aux revendications de Riyad ; la décision finale dépendra pourtant des progrès de Riyad pour mettre fin à la guerre au Yémen.

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En outre, la chaîne 12 de la télévision israélienne a estimé probable qu’au cours de la visite de Joe Biden dans la région, les deux parties israélienne et saoudienne conçoivent les articles de principe d’un éventuel accord leur permettant de former sous la houlette des États-Unis une coalition qui serait ouverte à d’autres parties régionales, et cela pour écarter ce que la télévision israélienne appelle les menaces aérienne et maritime.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV