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L'Ami d'Israël tombe de son piédestal

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L’ex-Premier ministre britannique Boris Johnson. ©Getty Images

La chute humiliante du Premier ministre britannique Boris Johnson est un soulagement pour le président russe Vladimir Poutine et ses alliés en Chine, en Inde et en Iran, car cet homme était un agent de l’Amérique, mais aussi l'Européen le plus enthousiaste pour la guerre en Ukraine. Il a soutenu le président Volodymyr Zelensky, alors que les dirigeants russes ont menacé qu’en cas d'extension de la guerre, Londres serait la première capitale à être bombardée par des missiles supersoniques russes « Kinzhal » chargés de 10 tonnes d'ogives nucléaires. Les meilleurs amis de l'Ukraine quittant le pouvoir, on assistera à des évènements similaires en l'Allemagne, en Pologne et aux pays baltes.

Le régime d'occupation israélien portera le deuil de la sortie humiliante de son « ami » le plus éminent parmi les autorités britanniques, car il a soutenu toutes ses guerres dans la bande de Gaza », a écrit le rédacteur en chef de Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan, dans son éditorial du 7 juillet.

Johnson, poursuit Atwan, était l'un des dirigeants européens les plus fervents en faveur des Accords d’Abraham. Lors de ses visites en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, il a joué le rôle d’envoyé de Biden pour convaincre les dirigeants arabes de répondre rapidement aux demandes du président américain Joe Biden d'abandonner l'accord « OPEP + » avec la Russie et d'augmenter la production de pétrole pour en réduire le cours et sauver l'économie occidentale en affaiblissant l'économie russe par l'arme du boycott contre Moscou. Ses efforts ayant fini par échouer, il est rentré à Londres la tête baissée et les mains vides.

« J'avoue que je n'ai pas pu sentir cet homme dès son entrée au pouvoir, non pas parce qu'il a battu mon ami Ken Livingstone, le maire de gauche de Londres qui soutient la juste cause palestinienne, et est farouchement opposé à l'invasion américaine, mais parce qu’il a suivi toutes les méthodes de mensonge et de tromperie dans la mise en œuvre du plan de la droite raciste américaine, menée par Donald Trump, pour affaiblir et fragmenter l'Europe », s’est-il exprimé.

Atwan a ajouté qu’« un ministre des Affaires étrangères arabe qui avait rencontré Johnson plus d'une fois s’est dit étonné de le voir assumer le portefeuille du ministère des Affaires étrangères puis diriger le gouvernement, malgré sa connaissance limitée des questions internationales ».

« Le mandat de Johnson a été marqué par un grand nombre d'échecs et de scandales sexuels : des défaites sur le plan économique, où les taux d'inflation ont atteint 10 %, soit le taux le plus élevé depuis 40 ans, la dépréciation de la livre sterling par rapport aux autres devises européennes et même par rapport aux monnaies russe et chinoise, l'effondrement du secteur privé et la hausse du prix des services, en particulier du carburant et de la nourriture, et ce, dans un pays considéré auparavant comme un modèle exemplaire », a indiqué Atwan.

Il n'est donc pas surprenant que la plupart de ses ministres et alliés du parti au pouvoir se soient retournés contre lui, ce qui s'est traduit par la démission de plus de 52 ministres et hauts fonctionnaires de son gouvernement en moins de 24 heures, phénomène sans précédent dans la politique britannique.

Plus loin dans son éditorial, Abdel Bari Atwan indique que « Johnson quittera ses fonctions à l'automne prochain, en attendant l'élection de son remplaçant, laissant son pays confronté à une série de revers et d'échecs nationaux et internationaux. La raison en est sa politique à courte vue, sa dépendance aveugle aux États-Unis d'Amérique, son hostilité au continent européen et son implication dans une guerre perdue contre la Russie ».

Et lui de poursuivre que la Grande-Bretagne est maintenant entraînée dans une guerre contre la Russie, qui a conduit à l'épuisement du Trésor britannique, suite à injection d’un milliard de dollars d'un coup dans la guerre d'Ukraine, en plus d'autres approvisionnements en armes, à un moment où la police britannique punit ceux qui volent de la nourriture sur les marchés et dans les supermarchés, en raison de la monté en flèche du taux de pauvreté dans le pays.

Selon lui, le limogeage de Johnson du poste de Premier ministre, et non la « démission », est une bonne nouvelle pour la grande majorité des Britanniques, et peut-être aussi pour les Européens. Les sondages d'opinion ont révélé que 72 % des Britanniques voulaient qu'il parte. Cela dit, rien n’est moins sûr que son adversaire soit meilleur, mais sans aucun doute il ne sera pas pire.

Pour Atwan, la guerre en Ukraine, imposée par le président Biden à l'Europe, va changer le monde entier.  C’est peut-être le début de la fin de l'hégémonie occidentale sur le monde qui a duré près d'un siècle. Après cette guerre rien ne sera plus comme avant pour les anciens pays coloniaux, dont les monnaies ont d’ores et déjà commencé à décliner : l'euro et la livre sterling sont à leur plus bas niveau et le dollar les suivra inévitablement alors que le monde se prépare à un nouveau système financier dominé par les devises des pays « BRICS » (Russie, Chine, Inde, Brésil et Afrique du Sud).

Le départ de Johnson, conclu Atwan, aura un effet de domino dans tout l’Occident et que les mois et les années à venir réservent ainsi de nombreuses surprises.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV