Actualité en Afrique :
Analyse de la rédaction :
1. Mali: la CEDEAO est vaincue !
Et oui, la CEDEAO a finalement capitulé, le Mali et surtout le peuple malien ont gagné !
Fumée blanche depuis Accra. Le Sommet des Chefs d’Etats et de Gouvernement de la CEDEAO a levé, ce dimanche 3 juillet 2022, les sanctions économiques et financières infligées au Mali.
En effet, depuis le 9 janvier dernier, la CEDEAO a placé le Mali sous embargo, après son interdiction de voyage aux autorités maliennes de transition dont elle a gelé les avoirs financiers. Ces sanctions diplomatiques, commerciales et financières, seront alourdies par celles de l’UEMOA notamment le gel des avoirs de l’État malien à la BECEAO.
Peine perdue ! Ces sanctions ont produit des effets contraires à ceux visés par l’organisation sous-régionale. Elles ont plutôt suscité la colère des Maliens et réveillé en eux le sentiment de patriotisme. Comme un seul homme, le peuple est resté soudé derrière ses autorités de transition. Via des meetings, marches et sit-in les Maliens de l’intérieur et de la diaspora ont fait front commun contre le diktat de la CEDEAO.
L’apport des opérateurs économiques dans cette résistance n’est pas à négliger. Ces derniers sont restés attentifs aux appels des autorités de la Transition pour que les populations ne ressentent pas les coups desdites sanctions. Ils ont assuré l’approvisionnement normal du Mali en produits, tout en veillant sur la stabilité des prix.
Des régimes de sanctions sous le modèle américano-européen ont toujours une nature illégale et injuste, visant seulement à faire souffrir les populations des pays qui ne courbent pas l’échine face à ce bloc occidental.
Et oui, ces régimes de sanction n’ont pas l’effet escompté et ne font que du tort aux populations sous le regard de la Communauté internationale ou plutôt l’ONU qui ne dit absolument rien face à ces pratiques. Mais par contre, on attend toujours des sanctions contre les États-Unis pour leur invasion et le massacre des populations en Irak, en Syrie, en Libye ou encore en Somalie et dans beaucoup d’autres pays. Ou encore, on attend toujours les sanctions contre l’Arabie saoudite qui bombarde le Yémen et les civils yéménites depuis 2015, ou actuellement, le Rwanda qui est impliqué dans la déstabilisation dans l’Est de la RDC et le massacre de ses civils... Pas de régime de sanctions contre les États-Unis ou les pays européens pour les nombreux massacres de civils. Pourquoi il n’y a que des sanctions contre des pays qui prônent pour le souverainisme ?
Il faut donc qu’il y ait un organe qui soit créé pour pouvoir mettre en place un régime de sanction contre les Occidentaux.
2. Mali : pas d’OTAN ici !
Il y a quelques jours, l’Espagne annonçait vouloir faire intervenir l’OTAN contre le Mali avec comme prétexte la montée du terrorisme. Mais Bamako n’apprécie pas du tout cette approche. Maintenant, Madrid fait marche arrière en niant ses propos !
Madrid a déclaré dans un communiqué publié le samedi 2 juillet 2022, de l’Ambassade d’Espagne au Mali et au Burkina Faso qui a signifié que l’Espagne n’a nullement émis la requête d’une intervention de l’Organisation pour le Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) au Mali.
« L’Espagne n’a pas demandé pendant le sommet de l’OTAN ni à aucun autre moment une intervention, mission ou une action quelconque de l’Alliance au Mali. » peut-on lire dans ce communiqué qui précise par la suite que l’Espagne réaffirme ses liens profonds d’amitié et de coopération avec le Mali et continuera à développer une relation pacifique et amicale avec le Mali.
Pour rappel, sur ce sujet d’une intervention de OTAN au Mali ; intervention que le ministre espagnol des Affaires étrangères n’aurait pas exclue dans sa déclaration lors du sommet de l’OTAN qui se tenait à Madrid. Les propos sont pourtant clairs ! Le plan de l'Occident serait donc de faire du Mali un remake de la Libye !
Quoi qu’il en soit, Bamako ne voit pas ces déclarations d’un bon œil...
Le gouvernement du Mali a convoqué vendredi l’ambassadeur de l’Espagne au Mali pour demander des explications et des clarifications.
"L’expansion du terrorisme au Sahel est surtout liée à l’intervention de l’OTAN en Libye dont nous payons encore les conséquences", rétorque Bamako.
L'ambassadeur d'Espagne a été convoqué vendredi par le gouvernement malien après des propos du ministre espagnol des Affaires étrangères qui a dit "ne pas exclure" une intervention militaire de l'OTAN au Mali, a-t-on appris de source officielle.
"Nous avons convoqué aujourd’hui l’ambassadeur d’Espagne au niveau du ministère des Affaires étrangères pour élever une vive protestation par rapport à ces propos", a indiqué Abdoulaye Diop, le ministre malien des Affaires étrangères, lors d'un entretien à la télévision nationale.
"Ces propos sont inacceptables, inamicaux, graves" parce qu'"ils tendent à encourager une agression contre un pays indépendant et souverain", a estimé le chef de la diplomatie malienne.
"Nous avons demandé des explications, une clarification de cette position au gouvernement espagnol. Nous espérons que cela va venir assez rapidement", a ajouté M. Diop.
"Le ministre doit se rappeler que la situation actuelle d’insécurité et d’expansion du terrorisme au Sahel est surtout liée à l’intervention de l’OTAN en Libye dont nous payons encore les conséquences", a-t-il aussi souligné.
En 2011 le Guide libyen Mouammar Kadhafi a été renversé et tué par des rebelles soutenus par les États-Unis, la France et l'OTAN, qui s'étaient impliqués directement dans le conflit, allant jusqu'à lancer des frappes aériennes en Libye. Une intervention que désapprouvait l'Afrique et dont les voisins de la Libye se plaignent toujours amèrement.
La chute du pouvoir de Kadhafi a conduit à un déferlement d'armes et de terroristes au Sahel, posant un défi sécuritaire majeur avec son lot de morts et de déplacements massifs. C'est depuis 2012, soit un an après la mort de Kadhafi, que Mali a plongé dans une profonde crise sécuritaire, politique et humanitaire avec le déclenchement d'insurrections indépendantiste et terroriste dans le nord du pays. La propagation du terrorisme a gagné le centre et les pays voisins, à savoir le Burkina Faso et le Niger.
Cette année, la nouvelle feuille de route de l'OTAN évoque, pour la première fois, l'"intérêt stratégique" que revêtent pour elle le Moyen-Orient, l'Afrique du Nord et le Sahel, ainsi que, notamment, les menaces que sont le terrorisme et l'immigration illégale.
De nouveaux prétextes lancés par les pays occidentaux qui veulent absolument entretenir le chaos et la destruction dans les pays d’Afrique tout comme au Moyen-Orient.
Depuis des décennies, l’OTAN vit des guerres et des conflits ou de la peur des menaces extérieures.
En l’absence d’un ennemi crédible, l’OTAN risquerait de se désintégrer. Des tentatives ont donc été faites pour revitaliser l’alliance en invoquant la « menace russe ». Elle cherche également à créer de nouvelles menaces en cas d’adversité, ce qui explique le désir existentiel de l’Occident et de l’OTAN de faire de la Chine « le nouveau défi à court terme » aux côtés de la Russie ou encore de chercher à tout prix à s’impliquer en Afrique et particulièrement dans le Sahel.
L’OTAN qui est seulement un outil de destruction envisagerait donc de s’attaquer au Mali prétendant vouloir éradiquer le terrorisme ? S’ils étaient réellement capables de faire ce genre de chose, cela se serait déjà vu. Plus personne ne croit en ces organes de destruction dans le monde et surtout en Afrique. L’exemple de la Libye est resté graver dans les mémoires africaines, et toucher le Mali pour en faire une deuxième Libye, provoquerait directement le soulèvement de l’entièreté de l’Afrique.
3- Cameroun : des séparatistes attaquent un marché à l'Ouest
Une attaque armée, attribuée à des miliciens sécessionnistes anglophones, a eu lieu vendredi matin dans la localité camerounaise de Fondonera de la région de l'Ouest, a-t-on appris de source sécuritaire jointe au téléphone.
Cet assaut d'une dizaine de personnes, intervenu un jour de grand marché de vivres très fréquenté et qui n'a pas fait de victimes humaines, est lancé alors que les commerçants et les clients affluaient déjà dans la zone.
Nous avons contacté Pierre Claver Nkodo, éditorialiste et directeur de la publication Horizons nouveaux, magazine international paraissant à Douala au Cameroun, afin d’en savoir plus sur la situation.