Peut-on, en déployant des radars dans le golfe Persique avoir une DCA intégrée? Sionistes et Yankees disent pouvoir le faire en remplaçant la ligne téléphonique par un système d'échange de data en qui les Arabes, même les plus iranophobes, voient un terrain miné US/Israël. Mais au-delà même des analyses sionistes comme celles de Bloomberg, le projet d'une OTAN moyen-orientale basée sur une DCA intégrée est irréalisable. Pourquoi?
La chaîne de télévision israélienne N12 a rapporté que Tel-Aviv allait bientôt déployer des systèmes de surveillance aérienne aux Émirats arabes unis afin de surveiller les missiles et les drones iraniens.
Selon I24 News, les radars israéliens rejoindront bientôt d’autres systèmes d'interception dont disposent les Émirats arabes unis. Ils sont censés faire partie du système de défense régional qu’Israël tente de lancer contre l’Iran, en collusion avec les Etats-Unis et certains régimes arabes dans le golfe Persique.
The Jerusalem Post a également prétendu qu'Israël avait eu des concertations secrètes avec les responsables militaires de l'Arabie saoudite et du Qatar concernant ce qu'il appelle les « menaces régionales iraniennes ».
Dans le même temps, Globes, journal financier israélien, a affirmé que le Maroc et les Etats du golfe Persique ont demandé à Israël de leur vendre des systèmes militaires et de défense, notamment les systèmes de défense anti-missile « Dôme de fer », « Green Pine » et « Arrow ».
Certains régimes arabes ayant annoncé la normalisation avec l'entité sioniste envisagent de moderniser leurs systèmes de défense antimissile et de radar en achetant du matériel militaire israélien, alors que se poursuivent les discussions brûlantes sur la formation de « l'OTAN du Moyen-Orient à la Méditerranée ».
Le site américain Bloomberg se focalise néanmoins sur les difficultés internes et les défis auxquels est confrontée l'alliance imaginaire « OTAN du Moyen-Orient » dans un rapport analytique, dont certaines parties sont mentionnées ci-dessous :
« L’idée de créer une alliance de sécurité régionale contre des ennemis communs est de tromper l'opinion publique du monde. Il s’agit du sujet qui a été abordé avant la visite du président des États-Unis, Joe Biden, en Arabie saoudite, et au milieu des rapports de la mise en place d'une coopération sécuritaire plus étroite entre les États-Unis, Israël et des pays arabes notamment ceux du golfe Persique.
Les Israéliens souhaitent fortement la création d’une telle alliance et l'administration Biden semble l’accepter, d'autant plus que le locataire démocrate de la Maison Blanche a l'intention de protéger son clan face aux faucons du Congrès qui l’ont pointé du doigt, en l’accusant d’avoir trop compromis avec l'Iran.
Selon Bloomberg, bien que les arguments en faveur de la formation d'une OTAN "israélienne" au Moyen-Orient semblent assez logiques, ils sont fortement influencés par les réalités politiques et militaires de la région. Les pays qui sont prêts à former une telle alliance et qui se sont attelés à déterminer des objectifs de sécurité communs ne se soucient pas des ennemis communs. Par contre ils ont pour la plupart des armées formées pour protéger leurs régimes des protestations nationales plutôt que des ennemis étrangers. Ces Etats arabes seraient habiles à réprimer les activistes non armés qui luttent pour parvenir à la démocratie, mais ils ont un mauvais bilan dans les guerres réelles à grande échelle.
Force est de constater que plusieurs tentatives précédentes d'établir des alliances militaires similaires dans la région ont également été vouées à l’échec.
Juste après tous ces échecs, deux développements importants se sont produits :
Primo, Israël a normalisé avec un certain nombre d’Etats arabes et a tenté d'améliorer ses relations avec d'autres pays. Par conséquent, Israël ferait partie de toute nouvelle alliance,
Secundo, le danger que représente l'Iran est maintenant devenu beaucoup plus clair et plus fort qu'auparavant.
L'Iran est sur le point de devenir une puissance nucléaire et possède d'importantes mines d'uranium de la région. L'administration Biden pense pouvoir atténuer une telle menace en relançant l'accord nucléaire de 2015 entre l'Iran et les puissances mondiales.
Et le journal de conclure: « on pourrait penser qu'un Iran nucléaire est une raison suffisante pour que les pays menacés par l'Iran prennent au sérieux une alliance militaire régionale, mais ce n'est pas le cas. Bien que ces pays coopèrent principalement les uns avec les autres sur les questions de sécurité, les Israéliens et les Arabes ont des points de vue différents sur les menaces iraniennes et ont également des stratégies différentes sur la manière de traiter avec Téhéran ; Une question qui anéantit tout espoir de créer une OTAN anti-iranienne.»