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L'Iran a créé une économie anti-sanction qui neutralise l'économie libérale (presse arabe)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Borrell (G) AmirAbdollahiyan (D)

Pour avoir assisté avec joie à la mise en embargo étape par étape de l'Iran qui aurait dû déboucher sur l'effondrement total de son économie, certains voisins arabes de l'Iran commencent depuis peu à chercher à comprendre comment les sanctions US ont si lamentablement échoué. Al-Monitor affirme ainsi que compte tenu de l'évolution des équations de force dans le monde, "l'Iran a réussi carrément à créer une économie anti-sanctions, espèce de mécanisme parallèle à l'économie néolibérale qui en vicie les principes, le modus operandi et qui ramant à contre courant, la neutralise totalement"

Et d'ajouter : " En effet ce n'est pas sans raison si Israël se dit préoccupé par les déclarations du chef de la politique étrangère de l'UE sur la possibilité de reprendre des négociations avec l'Iran dans les prochains jours. Car avec les sanctions dont le maintien a littéralement conduit dans le mur les pourparlers de Vienne, le monde croyait que c'était finit et que le blocage est cette fois insurmontable. Or après les propos du  chef de la politique étrangère de l'Union européenne, Josep Borrell,  sur la possibilité d'une reprise des pourparlers, une chose est sûre : l'économie anti sanction qu'a créée l'Iran a eu gain cause, les Occidentaux se disant qu'après tout, puisque l'embargo ne sert à rien pourquoi se priver du pétrole et du gaz iranien". 

Juste avant que Borelle ne s'envole pour Téhéran , les négociations sur la levée des sanctions à Vienne se trouvaient au point mort et ce, depuis plusieurs mois. Depuis le début des pourparlers, l’administration américaine a tenté en effet à plusieurs reprises d'accuser les différentes parties de ralentir et d'entraver les pourparlers, au lieu de proposer des initiatives pratiques pour faire avancer les pourparlers. Lors d'une récente rencontre avec son homologue iranien, Hossein Amir-Abdollahian, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait même  clairement annoncé que la question de la garantie de coopération de Moscou avec l'Iran après la pleine mise en œuvre de l’accord sur le nucléaire iranien n'était pas un obstacle à la poursuite des pourparlers.

Cependant, les pays occidentaux, à la recherche d’une nouvelle justification pour leurs atermoiements dans les dialogues nucléaires, avaient prétendu que la demande de Téhéran de retirer le nom du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) de la liste des soi-disant organisations terroristes, a mis les pourparlers dans l’impasse. Mais avec l'arrivée de Borell à Téhéran et l'annonce de la reprise des pourparlers, les Occidentaux font comme si de rien était. Pourquoi?  Auparavant, les sanctions anti-iraniennes de la Maison Blanche semblaient efficaces. Les développements récents, cependant, montrent que le succès des sanctions de Washington contre Téhéran a diminué pour tomber à zéro, avec un Iran qui vend désormais un million de baril de pétrole chaque mois qui saisit en représailles a la moindre tentative de saisie de ses pétroliers des pétroliers des pays concernés. le cas de  la Grèce qui a vu deux de ses pétroliers être saisie par l'Iran en est un exemple. "

Lire aussi : Les caméras de l'Agence partiellement retirées des sites nucléaires iraniens

« Au fait les Iraniens ont bien joué. Avant la signature de l'accord sur le nucléaire en 2015, les sanctions contre la République islamique d'Iran ont été couronnées de succès parce que les États-Unis avaient la capacité de persuader la Russie et la Chine de faire pression sur l'Iran, et cela a eu pour conséquences d’associer les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité (Grande-Bretagne, France, Russie, Chine et États-Unis) aux Etats-Unis pour voter pour plusieurs résolutions visant à infliger des sanctions dures contre la RII. Mais le fossé s'est mis à creuser entre les grandes puissances.

 A l’heure actuelle, il semble quand-même y avoir un grand fossé entre les puissances mondiales, avec les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France d'un côté, et la Russie et la Chine de l'autre. En 2020, par exemple, les États-Unis ont tenté de bloquer la fin d'un embargo sur les armes de 13 ans contre l'Iran, mais le Conseil de sécurité a voté pour y mettre fin, la Russie et la Chine étant pour la vote de l’ONU et 11 autres membres de l’ONU s'étant abstenus.

 Pour comprendre comment cette fracture mondiale aide l'Iran à construire une économie anti-sanctions, il est important d'examiner d'où provient une partie importante de ses revenus. L'Iran possède les deuxièmes plus grandes réserves de gaz naturel et les quatrièmes plus grandes réserves de pétrole brut au monde, et les ventes de pétrole représentent près de 60% des recettes publiques totales et plus de 80% de ses recettes d'exportation. Afin de mieux utiliser l'opportunité créée par les litiges actuels entre les superpuissances du monde, l'Iran signe des contrats à long terme avec ses clients pétroliers pour protéger à jamais son économie des effets négatifs des sanctions américaines.

 
La Chine et l'Iran, par exemple, ont conclu un plan de coopération global en janvier dernier. Il s’agit d’un contrat de 25 ans signé l'an dernier entre Téhéran et Pékin. L'un des termes de l'accord est que la Chine investisse environ 400 milliards de dollars dans les industries pétrolière, gazière et pétrochimique iraniennes. En même temps, Téhéran et Caracas ont signé un accord de coopération de 20 ans en vue de donner de l’essor à la coopération tous azimuts entre les deux pays dans les industries pétrolière et pétrochimique.Quoi qu’il en soit, l'impact des sanctions américaines sur l'Iran a progressivement diminué ces dernières années et la raison en est que les dirigeants iraniens construisent une économie anti-sanctions en renforçant leurs liens avec des pays comme la Chine et le Venezuela et en assurant les ventes de pétrole. D'où ce Borrell qui se pointe tout sourire à Téhéran en quête de faire ouvrir les vannes du pétrole et du gaz iranien vers l'Europe". 
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SOURCE: FRENCH PRESS TV