Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. Mali: Le Drian a peur de la justice malienne
Malgré le fait qu’il ne fait plus partie du nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron, ce n’est pas pour autant que Le Drian est tiré d’affaire au Mali.
L’ancien ministre français Jean Yves Le Drian accusé d’atteinte aux biens publics et d’autres infractions au Mali est disposé à être auditionné par la justice malienne, dans une note attribuée à son avocate. Mais dans l’ambassade du Mali à Paris, précise-t-il, tout en prétextant des agendas médicaux. Le Drian a-t-il peur de la justice malienne?
Vu la détermination de la justice malienne, l’ancien chef de la diplomatie française, Jean Yves Le Drian, visé par une plainte de l’association Maliko n’a plus le choix et va finalement être auditionné par la justice malienne en juin prochain.
En effet, dans un courrier adressé aux autorités maliennes, l’avocate de Jean Yves Le Drian, Me Delphine Meillet, affirme que son client a été contraint d’accepter l’audition, mais cela devra se faire dans les locaux de l’ambassade du Mali à Paris et non à Bamako.
Voici les faits qui lui sont reprochés. En 2015, le gouvernement du Président Ibrahim Boubacar KEITA avait, sous la contrainte, attribué le marché de la fabrication des passeports biométriques maliens à la société française Oberthur Technologies (devenue Idemia). Un marché accordé à cette société sous la pression du ministre Jean Ives Le Drian accusent plusieurs acteurs. C’est pourquoi à l’époque, le contrat a suscité de nombreuses polémiques.
Après le coup d’État et l’instauration de la Transition, le mouvement Maliko a décidé de faire la lumière sur ce dossier en portant plainte contre Jean-Yves Le Drian et son fils, Thomas, auprès du pôle économique et financier de Bamako, le 22 février dernier.
Dans sa plainte, le mouvement Maliko accuse Jean-Yves Le Drian et son fils Thomas Le Drian de « complicité de prise illégale d’intérêt et favoritisme » et de « porter atteinte aux deniers publics du Mali ».
La justice saisie sur le dossier a convoqué l’ancien chef de la diplomatie française devant le juge d’instruction du deuxième cabinet au tribunal de grande instance de la commune III du district de Bamako (pôle économique et financier) le lundi 20 juin 2022 pour affaire le concernant.
Si à l’époque, Le Drian avait prétendu n’avoir pas reçu de notification, ce jour il veut se mettre à la disposition de la justice malienne à un mois de sa comparution devant le juge. Mais, il ne se rendra pas à Bamako comme l’exige la convocation du juge d’instruction, selon la note attribuée à son avocate. Alors a-t-il peur de se rendre au Mali et de quoi ?
Dans ce contexte très tendu entre le Mali et la France, en décidant de ne pas reconduire M. Le Drian dans son nouveau gouvernement, le président français Macron Emmanuel jouerait-il au bon flic ? Aussi, le signe que l’ancien chef de la diplomatie française n’est plus dans la bonne grâce des autorités françaises préoccupées à soigner son image avec Afrique. Dans de nombreux pays africains, la population appelle le pouvoir central à se tourner de sa coopération avec la France au profit des pays du bloc de l’Est comme l’Iran, la Russie ou encore la Chine et en se tournant surtout vers des partenariats régionaux. C’est le cas au Mali, au Burkina Faso, au Tchad, etc.
En effet, pour beaucoup d’observateurs, le sentiment anti politique française s’est repenti en partie à cause des approches développées par l’Élysée à l’encontre du continent africain.
Près d’un mois après sa réélection, le président Emmanuel Macron a mis en place, le vendredi 20 mai, un nouveau gouvernement de 27 ministres plus une femme Première ministre. La parité y est totalement respectée, 14 hommes et 14 femmes, moitié nouvelle, moitié ancienne. En plus du Premier ministre Jean Castex, totalement effacé sur le dossier africain, le départ de deux ministres a été particulièrement commenté en Afrique et particulièrement au Mali. Toute la question reste : Avec le départ de ce gouvernement français de Mme Florence Parly et Jean Yves Le Drian, la France peut-elle concevoir vis-à-vis de l’Afrique une politique différente dans ses buts, son style et ses modalités ?
Pour les chapelles africaines, le problème n’est pas qui est dans tel ministère ou pas, le problème est le système qui ne changera jamais, car trop profitable à la France. Ce changement de ministre c’est comme un monsieur qui s’appelle Mamadou puis décide de s’appeler Bakari. Ça ne change absolument rien.
Qu’ils aillent ou pas du gouvernement français, la pensée suprématiste et le néocolonialisme de l’État français restent et demeurent le même. Ce n’est pas parce que le lion a perdu deux de ses dents qu’il changera sa pensée sur l’antilope. Malgré les assurances des francophiles, ce nouveau gouvernement français pour beaucoup est pour la forme. Dans le fond c’est toujours le même système qui est en marche : France-Afrique. Financement du terrorisme, soutien aux dirigeants marionnettes, etc….
Cela dit, la convocation de Jean-Yves Le Drian par la justice malienne reste un énorme pas pour le Mali mais surtout pour l’Afrique. À partir de maintenant, beaucoup de tête au sein de l’Élysée et des occidentaux en général devrait tomber. Il serait grand temps que l’Afrique ne laisse plus rien passer et que les crimes commis par les oligarques occidentaux soient punis.
2. Les USA se mettent à dos toute l’Afrique !
Lors de la 75e Assemblée mondiale de la Santé, les délégués africains s’étaient opposés à la réforme du Règlement sanitaire international (RSI), proposée par les Etats-Unis. Le texte constituerait une atteinte à la souveraineté des Etats membres, selon plusieurs responsables.
Depuis le 22 mai, l’Assemblée mondiale de la Santé (AMS) est réunie pour la 75e fois à Genève, en Suisse. Au menu des discussions, la reconduite du directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, candidat unique. Mais, également, la réforme du Règlement sanitaire international (RSI), en place depuis 2005.
Le RSI donne de larges pouvoirs à l’OMS pour décider de la politique sanitaire des pays signataires. Il est aussi juridiquement contraignant pour ces derniers. La réforme, proposée par les Etats-Unis, a été refusée par la totalité des pays africains, mais également par la Malaisie, l’Italie, l’Iran, la Russie ou encore le Brésil.
Le Botswanais Moses Keetile, porte-parole du bloc africain, ainsi que le président brésilien Jair Bolsonaro ont mis en exergue « le caractère liberticide » de la réforme du RSI.
« Le Brésil ne signera pas ce traité pandémique de l’OMS. La souveraineté nationale n’est pas quelque chose à remettre à l’OMS ni à renoncer au profit d’autres entités, uniquement pour rejoindre un club de nations soi-disant avancées », a martelé le chef d’Etat brésilien.
Pour Moses Keetile, représentant le continent, « l’Afrique partage le point de vue selon lequel ce processus ne devrait pas être accéléré ». Une pétition a été lancée, signée actuellement par 62 000 personnes, dont 2 600 fonctionnaires gouvernementaux et 562 organisations à travers le monde.
Une réforme du RSI qui donne des pouvoirs étendus à l’OMS
Si cette réforme américaine du RSI a fait face à autant de résistance au sein d’une rencontre généralement consensuelle, c’est justement car elle donne au directeur de l’OMS de larges pouvoirs sur les institutions souveraines des Etats. Et, bien que ce dernier soit actuellement africain, on l’a bien vu durant la pandémie, Tedros Adhanom Ghebreyesus est loin de faire consensus.
Selon le journaliste d’investigation James Roguski, qui avait porté plainte contre cette proposition américaine de réforme du RSI, « l’OMS fomente un coup d’Etat contre les droits et la souveraineté des Etats membres et leurs citoyens ». Il estime d’ailleurs que la réforme « cèderait la souveraineté des pays aux mondialistes ».
Au sein de l’OMS, le Groupe de Travail pour la Réponse aux Pandémies (WGPR) a déclaré qu’« en l’absence d’un consensus, 12 des 13 amendements proposés ne seront pas examinés à l’AMS ». Ce que Roguski, ainsi que les délégations ayant refusé la réforme, trouvent insuffisant.
Car, en effet, l’amendement restant de la proposition américaine modifie le RSI, de manière à ce que le rejet de sa modification permette une nouvelle tentative au bout de 6 mois, au lieu de 18 selon le RSI de 2005.
Un texte « liberticide » ?
Parmi les chefs d’Etat qui ont appelé à cette réforme du RSI, outre Joe Biden, on retrouve le président français Emmanuel Macron. Dans une vidéo, il déclare que « l’OMS est la seule institution légitime pour garantir la sécurité sanitaire universelle, et nous permettre d’avoir une réponse coordonnée, unie et solidaire ».
Parmi les modifications proposées par le texte américain, on trouve également « le droit de l’OMS de déployer des spécialistes dans le pays membre concerné (où un risque de pandémie existe, ndlr), et de recommander un protocole sanitaire à adopter ».
Selon le RSI dans son format actuel, le refus d’obtempérer des Etats membres provoque des sanctions variant de la suspension du droit de vote à l’AMS, jusqu’à la suspension du même droit à l’Assemblée générale des Nations unies.
Il est donc compréhensible que plusieurs pays qualifient cette réforme du RSI de « liberticide ». Il faut relever que l’AMS a déjà voté ce mardi le texte triplant les cotisations obligatoires des Etats membres de l’OMS. Une autre réforme qui tend à octroyer plus de pouvoirs à l’organisation, devenue bien plus puissante depuis la pandémie de la Covid-19.
3. « France dégage ! » : la terre d'Afrique tremble sous les pieds de l’Élysée
Énorme manifestation organisée en Afrique du Sud contre la politique néocolonialiste française devant l’ambassade de France !
« France dégage ! », c'était l'un des slogans entendus lors de cette marche du parti des Combattants pour la liberté économique (EFF). Ce parti anti-impérialiste et panafricaniste, dénonce la présence française en Afrique, via le franc CFA, les bases d’occupation militaires et une influence avec pression et chantage sur les dirigeants africains.
Sud-Africains, Congolais, Camerounais, etc, étaient tous unis contre la France. Plusieurs milliers de militants du parti se sont réunis pour demander à la France de quitter le continent. Les militants sud-africains ont même été rejoints par des représentants d’Afrique francophone.
Des Maliens étaient aussi présents notamment en hommage au colonel Assimi Goïta. Mohamed Yehia Dicko est le vice-président du Haut Conseil des Maliens de l'extérieur, il explique les raisons de sa présence : « C’est pour montrer aussi au monde entier l’ingérence souvent de la France dans les affaires internes de ses colonies. »
Devant l'ambassade de France, Julius Malema, commandant en chef du parti EFF et organisateur de la marche, exige que l'ambassadeur monte sur scène pour recevoir un mémorandum : « Personne ne va vous frapper. Vous avez tué beaucoup de monde en Afrique. Pourquoi avez-vous peur, aujourd'hui, de sortir et d'affronter des Africains ? Combattants ! Chantons, car nous ne partirons pas ».
Face à la pression, l'ambassadeur de France en Afrique du Sud, Aurélien Lechevallier, a fini par sortir sous escorte et par s'adresser à la foule : « Nous avons nos désaccords, soit. Aujourd'hui, la France est un partenaire de l'Afrique et nous sommes les amis des nations africaines. »
Le parti de l'EFF a formulé huit demandes, comme le départ imminent et sans condition de la France et de ses troupes militaires d’occupation de l’Afrique ou encore, réparation pour les crimes coloniaux. La France a quatorze jours pour répondre à ces requêtes, sinon le parti de l'EFF va mettre en œuvre un programme « pour affaiblir et contrecarrer la colonisation continue de la France en Afrique ».
À noter également la présence d’Egountchi Behanzin, venu spécialement de France. Il est le fondateur de la Ligue de défense noire africaine (LDNA), dissoute par le gouvernement français, car trop dangereuse pour les intérêts de la France. Beaucoup d’autres groupes panafricanistes ont également contribué à l’organisation de cette manifestation. Ce qui est lourd pour la France et ses alliés occidentaux, c’est que dans cette manifestation, des africains venant des quatre coins de l’Afrique et même depuis l’Europe se sont réunis devant l’ambassade de France en Afrique du Sud, fief du combat contre l’apartheid, afin de montrer au monde que non seulement, ces manifestations ne sont pas l’oeuvre d’une prétendue campagne médiatique russe comme le déclare souvent les oligarques occidentaux, mais bel et bien l’oeuvre des africains. La volonté de voir les occidentaux plier bagage pour de bon du continent s’agrandit de jour en jour, et les manifestations devant les ambassades de France et de ses alliés occidentaux ne font que commencer. La terre tremble encore sous les pieds de l’Occident !