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Zoom Afrique du 20 mai 2022

Zoom Afrique du 20 mai 2022

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Actualité en Afrique :

  • Angola : João Lourenço exhorte l’Afrique à ne pas quitter hâtivement les combustibles fossiles
  • Le Niger et le Bénin préparent des accords pour la réhabilitation d’infrastructures routières reliant les deux pays
  • La Côte d’Ivoire a replanté 38 millions d’arbres pour la reconstitution de son couvert forestier
  • Mali: les autorités restreignent encore le champ d'action de la Minusma

Analyses de la rédaction :

1. Tchad : la population se mobilise contre la Françafrique

Comme prévu, les processus de rejet de la politique occidentale se renforcent dans les pays du continent africain. Y compris dans les États sur lesquels l’establishment occidental continue de miser.

L’Élysée et le Quai d’Orsay se rendent à l’évidence que la dynamique engagée à de nombreux endroits de l’Afrique, qu’ils avaient espéré ralentir, ne fait au contraire que monter en intensité. La récente mobilisation au Tchad ne fait que le confirmer avec des appels de la population ouvertement hostiles contre Paris et ses intérêts.

En effet, toutes les campagnes que le système néocolonial françafricain a tenté de mener, et continue d’ailleurs, en cherchant à déstabiliser les États qui inspirent aujourd’hui nombre d’autres, notamment la Centrafrique et le Mali – ne semblent pas apporter les résultats escomptés.

Les tentatives de séduire une partie de la jeunesse africaine ou les informations récentes faisant part d’actions visant à soudoyer des blogueurs africains ne font au contraire qu’exacerber la volonté de résistance à ces pratiques néocoloniales occidentales de la part d’une large partie de la société civile panafricaine.

Mais ce n’est pas tout. On peut remarquer aujourd’hui de plus en plus de tentatives visant à essayer de surfer sur la vague panafricaniste, y compris sur les sentiments hostiles à la Françafrique, de la part du principal allié (ou suzerain) de Paris, à savoir Washington. Ainsi, certains influenceurs africains sont mis à contribution pour tenter de se joindre au discours souverainiste dans un cadre panafricain, en reprenant une partie des discours hostiles au régime hexagonal, mais par la même occasion en essayant de dénigrer le partenariat avec la Russie ou la Chine, tout en promouvant les intérêts étasuniens.

Fait marquant et au-delà de l’aspect propre aux Anglo-saxons qui n’hésitent pas à poignarder dans le dos leurs propres prétendus alliés, le fait est que cette stratégie n’apporte pas elle aussi, à l’instar de celle de Paris, de résultats rassurants pour ses instigateurs. Washington a beau vouloir se distancer dans ce schéma des échecs hexagonaux – peu de gens en Afrique lui font confiance.

Tout cela confirme que le rejet actuel du système de la Françafrique dépasse largement le cadre des sentiments hostiles au régime hexagonal, mais s’étend beaucoup plus largement à tout l’Occident, du moins plus particulièrement à l’establishment occidental, aussi bien politique que médiatique. Et cela malgré encore de grands moyens à sa disposition – allant de médias propagandistes, francophones comme anglophones, jusqu’aux financements via les réseaux à la sauce Soros & Co.

Pour revenir au Tchad, le défi particulier pour Paris et plus généralement l’establishment atlantiste, est que ce pays fait justement partie des États africains sur lesquels le régime hexagonal comptait le plus, avec également la Côte d’Ivoire et le Niger, pour tenter à minimiser les pertes suite aux revers subis en RCA et au Mali.

Il faut également se rendre à l’évidence qu’en ce qui concerne le cas tchadien, l’élite occidentale fera de son maximum pour empêcher la réalisation des aspirations de la société civile du pays. Y compris avec des moyens de répression, largement disponibles de par une présence militaire hexagonale sur place.

Cependant, le processus de résistance panafricaniste et pro-multipolaire est déjà largement enclenché. Et se basant sur cela – il sera extrêmement difficile désormais pour les forces néocoloniales occidentales et leurs supplétifs locaux de pouvoir faire taire la voix de millions d’Africains qui souhaitent prendre complètement leur destin en main. Et par la même occasion, rappeler, une fois de plus, que ce qui a permis la prospérité, pendant longtemps, de l’espace occidental – ce sont les ressources du monde non occidental, et non pas le prétendu contraire.

Oui, la chute sera très dure pour l’Occident. Son extrême arrogance, ainsi que l’incapacité la plus totale à s’adapter aux règles récentes issues de la multipolarité, sans oublier les innombrables crimes et pillages commis – en sont parmi les principales raisons. Aujourd’hui, il faudra assumer.

Par Mikhail Gamandiy-Egorov

2. Mali : Bamako coupe l’herbe sous le pied de la MINUSMA 

Au Mali, le gouvernement malien a décidé de couper l’herbe sous le pied de la Minusma. Cet organe ne peut plus circuler comme en terrain conquis dans les zones où se trouvent encore les terroristes. 

Dans le cadre de ces activités illicites, la MINUSMA effectue régulièrement des patrouilles dans plusieurs localités du centre et du nord du Mali. 

Cependant, la MINUSMA n’est plus « libre » d’aller, là où elle veut dans le cadre de ces patrouilles. En effet, la police des Nations (UNPOL) qui s’apprêtait à patrouiller dans le secteur de Djenné a été interdite d’accès à la zone le 16 mai dernier. Selon une source onusienne qui a confirmé l’information, les raisons évoquées pour justifier cette interdiction sont liées aux « opérations militaires qui sont en cours dans la zone », comme l’a souligné le colonel Sadio Camara, ministre de la Défense et des Anciens Combattants. 

Les FAMa mènent régulièrement des actions dans ce secteur, où les terroristes notamment ceux liés à Al-Qaïda sont particulièrement présents. Le crépissage de la mosquée de Djenné, prévu le week-end dernier, a d’ailleurs été repoussé pour des raisons de sécurité.  

Mais la MINUSMA prétend de son côté que les FAMa veulent opérer en toute discrétion et c’est pour cela que le gouvernement du Mali ne veut pas qu’elle soit présente dans la zone.  

La réalité est bien sûr tout autre. 

En effet, il existe beaucoup de raisons pour empêcher les soldats de l’ONU d’opérer librement dans un pays d’Afrique et beaucoup d’États africains l’ont bien compris. 

En Centrafrique par exemple, les véhicules de la MINUSMA sont régulièrement contrôlés par les forces armées centrafricaines et les soldats russes. Et la raison est simple, l’État centrafricain sait que la MINUSMA fournit des armes aux rebelles qui ne veulent que la chute de la Centrafrique. De plus, l’ONU sert également de couverture aux soldats occidentaux. Dernièrement, 4 soldats français sous la bannière de l’ONU, ont été arrêtés en février 2022 alors qu’ils préparaient l’assassinat du président centrafricain Faustin Archange Touadera. 

En RDC, surtout dans l’Est, la population congolaise s’est souvent plainte de l’inaction de la MINUSMA. Les soldats de l’ONU ont toujours laissé faire les rebelles lorsqu’ils attaquaient des villages entiers et massacraient des civils. 

Ce qui fait que le gouvernement malien a toutes les bonnes raisons pour limiter les missions de l’ONU sur son territoire. 

Mais une nouvelle est également apparue ce 19 mai. 

Sur la route de l’aéroport à 100 mètres du poste de contrôle de la police, ce véhicule de la MINUSMA a été pris pour cible par 4 hommes armés. Ils étaient à bord d’une Toyota bâchée. Après leur forfait, ils se sont retirés vers l’est avant l’arrivée des gendarmes stationnés au poste de police. Bilan: pas de morts, ni de blessés, secourus par les FAMa. Était-ce le signe que la MINUSMA n’est pas du tout la bienvenue au Mali ? Ou était-ce plutôt un false flag pour encore une façon de justifier la prolongation prochaine de la MINUSMA au Mali ?  

Il est clair qu’avec les nombreuses avancées des FAMa dans la lutte contre le terrorisme, le Mali continue de montrer qu’il n’est plus nécessaire pour les militaires occidentaux d’être présent dans le pays sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme et la protection des civils. 

Pas plus tard que ce mercredi, les Forces armées maliennes ont annoncé avoir neutralisé 86 ”terroristes” dans les régions de Ségou, Mopti, Douentza, au centre, ainsi que Nara et Koulikoro au sud du pays. L’information a été annoncée par l’état-major général des armées du Mali, dans un communiqué indiquant que 4 soldats avaient également trouvé la mort. 

« L’exploitation des renseignements sûrs dans différentes zones de la région de Ségou y compris des forêts a fait 20 terroristes neutralisés, y compris des éléments terroristes, des poseurs d’engins explosifs improvisés (EEI) et des guetteurs, 5 suspects interpelés, 10 EEI détruits. La base de Dolla et un laboratoire d’EEI dans la forêt de Diandian ont été détruits », indique le colonel Mariam Sagara, directrice adjointe de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa). 

« Dans le cercle de Djenné, les FAMa dans la recherche des terroristes responsables des récentes exactions contre les populations ont consolidé leur réorganisation dans la zone suite à la réaction contre la double attaque complexe d’engins explosifs improvisés avec le bilan de 4 morts au combat, 10 blessés et d’importants dégâts matériels », ajoute-t-elle. 
« Dans la région de Douentza, sur la base de renseignements, des frappes aériennes ont ciblé deux camps d’entraînements du terroriste Abou Mahama, suivies de ratissage des forces terroristes dans la forêt de Foulseré (secteur de Douna). 29 terroristes ont été neutralisés, dont 17 combattants et 12 jeunes recrues y compris des enfants soldats en formation, 30 terroristes blessés dont certains très graves acheminés en soins dans 2 localités sur la ligne frontière », poursuit l’état-major. 

Sagara note que « dans la poursuite des reconnaissances offensives (…) à Douna”, 10 terroristes ont été neutralisés à la sortie du village. 
En outre, 12 terroristes ont été neutralisés dans les régions de Nara et Koulikoro, affirme-t-elle. 
Encore une fois, le Mali montre qu’il peut vaincre le terrorisme notamment avec ces alliés régionaux ou encore des partenariats sérieux avec des pays extra-continentaux qui n’ont pas une attitude de colon envers l’Afrique.

3. Nouvelle-Calédonie: le combat continue pour décoloniser le pays !

L'annonce était attendue, alors que le dépôt des candidatures aux législatives s'achève vendredi et que la mouvance indépendantiste et anti-impérialiste en Nouvelle-Calédonie cherchait à concrétiser une démarche unitaire. Wali Wahetra et Gérard Reignier, issus du Palika et de l'UC, entament la course à la députation dans la première et la seconde circonscription. Deux figures de l'USTKE sont leurs suppléants. Un double attelage placé sous le signe de l'unité, donc, et de l'avenir institutionnel à aller chercher pour la Nouvelle-Calédonie. Wassissi Konyi l'a clairement redit au nom du FLNKS, durant la conférence de presse tenue ce mardi après-midi à Dumbéa rivière : "Il faut que la mouvance indépendantiste soit représentée à l'Assemblée nationale pour faire entendre sa voix et demander à l'État des discussions bilatérales."

De son côté, Wali Wahetra n'a pas manqué de rappeler les positions de la mouvance indépendantiste, citant "l’accession de la Nouvelle-Calédonie à sa souveraineté pleine et entière par le transfert des dernières compétences, le maintien de la Nouvelle-Calédonie sur la liste des pays à décoloniser, le maintien ferme et non négociable des acquis dont le gel du corps électoral, puis le refus catégorique d’un nouveau statut au sein de la République". La candidate indique par ailleurs que sa mouvance conteste "vigoureusement la dernière consultation. Nous estimons qu’on ne peut pas avoir de légitimité politique si le peuple colonisé n’y a pas participé." 

Explication de Gaston Yarik, gardien de sécurité société Manutrans et La SAT depuis la Nouvelle-Calédonie.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV