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Vers l'orbite 36 000 km

Des images publiées par le CGRI à l'occasion du test réussi de l'engin à propergol solide Rafee. ©Mashregh News

Accéder à la technologie clé de conception et construction des engins aérospatiaux munis de tuyère à divergent mobile est un acquis qui dissipera le goulot d’étranglement dans les mises en orbite des satellites. Le développement de cette technologie permettra certes de réussir un plus grand nombre de projets de tirs de fusées et de lancement des satellites dans le pays.

Alors que le projet de développement des fusées porte-satellites utilisant du combustible liquide se poursuit au sein du ministère de la Défense suivant une feuille de route qui comprend les fusées porte-satellites Simorgh, Sarir et Soroush, le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) reste déterminé à développer des fusées porte-satellites à propergol solide en tant qu’une plateforme sûre et moins coûteuse pour effectuer le tir des projectiles aérospatiales, ayant d’ores et déjà réussi le développement des technologies nouvelles dans ce domaine.

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Le premier résultat des efforts effectués dans ce domaine par les techniciens du CGRI était l’engin aérospatial Salman qui fut dévoilé en février 2020.

En effet, l’Iran a mis en orbite en avril 2020 son premier satellite multifonctionnel, Nour-1, qui est considéré aussi comme le premier satellite militaire du pays. Et l’on sait également que le moteur Salman utilisé dans cette opération de mise en orbite peut être utilisé dans les opérations spatiales au missile antisatellite.

La fabrication du moteur spatial baptisé Salman, doté d’une tuyère mobile et d’un corps en composite, par le Corps des gardiens de la Révolution islamique, était une étape importante avant la conception d’un missile antisatellite.

Pour faire changer la trajectoire des missiles, différentes méthodes s’emploient ; deux des plus employées sont « les ailes aérodynamiques » et « la poussée vectorielle ».

La poussée vectorielle est une technologie utilisée en aéronautique. Elle consiste à orienter le jet du réacteur et améliore considérablement la manœuvrabilité d’un avion à réaction indépendamment de sa vitesse.

Le principe de la poussée vectorielle est d’orienter le flux à la sortie du réacteur en utilisant par exemple une tuyère orientable.

Le moteur spatial Salman peut changer de direction en raison de matériaux composites légers, utilisés dans son corps. En conséquence, cette technologie de l’usage de la propulsion à propergol solide permet à l’engin de se déplacer bien au-delà de l’atmosphère terrestre.

Le recours à la technologie de propulsion à tuyère mobile permet de fabriquer des missiles défensifs pour engager des cibles ennemies en dehors de l’atmosphère terrestre.

En général, ces cibles peuvent comprendre des missiles balistiques, des projectiles hypersoniques et même des satellites.

Ce fut en janvier 2021 que le commandant de la Force aérospatiale du CGRI, le général Amirali Hajizadeh a fait part du test réussi du tout nouvel engin aérospatial du pays capable de provoquer une poussée de 68 tonnes. Des images publiées par la suite faisaient découvrir Rafee.

Tout comme Salman, le moteur Rafee a un corps fabriqué de composite et un système de contrôle de la poussée vectorielle utilisant des tuyères à divergent mobile, caractéristiques qui permettent aux techniciens du CGRI d’utiliser cet engin pour réaliser l’étape 1 des fusées porte-satellites en phase de développement. Grâce à cette poussée de 65 tonnes, les fusées porte-satellites du CGRI seront capables de porter des satellites plus lourds jusqu’à de plus hautes altitudes.

Les techniciens du ministère de la Défense avaient auparavant réussi à fabriquer un autre engin à propergol solide capable de provoquer une poussée considérable, tel que le Zoljanah. À la différence du Zoljanah, le Rafee dont la conception et la fabrication relèvent d’un véritable développement technologique, utilise une tuyère à divergent mobile.

C'est en effet cette combinaison du combustible solide et de la tuyère à divergent mobile qui permet de dire avec certitude que le goulet d'étranglement dans les projets aérospatiaux du pays n’existe plus. L’on pourra donc s’attendre à ce que le pays puisse mettre en orbite chaque année un plus grand nombre de satellites. L’Iran a obtenu un si grand progrès dans ses projets de développement technologiques aérospatiaux qu’il pourra désormais assumer les missions de mise en orbite des satellites pour d’autres pays.   

Bref, la Force aérospatiale du CGRI a jusqu’ici réussi à concevoir les moteurs à propergol solide lourds et semi-lourds dans le cadre d’un projet baptisé Qaëm.

L’on pourra donc s’attendre à ce qu’une nouvelle génération d’engins aérospatiaux à combustible solide du CGRI soit opérationnalisée pendant les années à venir, des moteurs pouvant faire parvenir des objets plus lourds aux orbites beaucoup plus éloignées. Conquérir l’orbite géostationnaire, abrégée GEO, située à une altitude de presque 36 000 km autour de la terre, semble être d’ores et déjà plus accessible…

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SOURCE: FRENCH PRESS TV