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Constat d'échec total après sept semaines d'alerte continue

Des combattants du Hamas. (Photo d'archives)

Les capacités du Hamas se renforcent de jour en jour, admet le quotidien israélien Yediot Aharonot.

« Malgré toutes les opérations qu’a menées Israël contre le Hamas, ce dernier n’a pas été vaincu », souligne Yediot Aharonot, précisant que les opérations menées par Israël contre le Hamas n’avaient pas empêché ce groupe de porter des coups durs contre le régime ou de tirer des missiles et des roquettes en direction des territoires occupés. « Une prochaine guerre ne différerait pas des dernières », indique la publication hébreu.

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Faisant allusion aux appels, lancés par des extrémistes juifs, pour assassiner le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, Yediot Aharonot a écrit : « Il se peut qu’Israël puisse assassiner Sinwar, mais cela allumera la mèche d’une guerre contre Gaza et Israël ne pourra pas subir un autre échec. »

Les milieux sécuritaires israéliens ont, à maintes reprises, mis en garde contre une nouvelle guerre qui pourrait très probablement entraîner l’échec du régime.

Israël s’est laissé tomber dans le piège du Hamas

« Il faudrait que Tel-Aviv se soumette à toutes les revendications du Hamas ; levée du blocus, reconstruction de Gaza, construction d’un port et cela en échange d’une seule condition qu’est le désarmement de la bande de Gaza. »

Yediot Aharonot continue : « Ce qui fait très peur à Israël est qu’une importante partie de la société des juifs aux États-Unis, a rejoint la campagne qui dénonce les mesures prises par Tel-Aviv et que les membres de cette société ne soutiennent plus Israël comme avant. »

« Étant donné les récents événements et le succès du Hamas concernant la question de la mosquée Al-Aqsa, Israël ferait mieux de changer de cap et de lui faire des concessions », conclut la publication hébreu.

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Dans le même temps, l’armée israélienne, préoccupée par la puissance crescendo de la Résistance, ouvre le plus grand exercice d’entraînement de l’histoire du régime. « Chariots de Feu », nom de l’exercice militaire, se déroule un an après son report et devrait durer tout le mois.

Des milliers de soldats et de réservistes prendront part à l’exercice, incluant l’armée de l’air, la marine et les forces régulières et de réserve.

L’exercice de quatre semaines simulera une guerre multifronts et multidimensionnelle dans les airs, en mer, sur terre et sur le front cybernétique.

"À la prochaine guerre: des centaines de missiles en une minute et des missiles de 200 km de portée" (Hamas)

Dans la foulée, Amos Harel, journaliste israélien, écrit, dans un article pour Haaretz : « Un an après la guerre de Gaza, l'armée israélienne s’efforce de lire la nouvelle réalité ».

La vague de terreur actuelle indique que la situation n'a pas visiblement changé un an après la guerre de Gaza. Il est impossible d'évaluer les résultats de l'opération « l’Épée de Qods », qui a débuté il y a un an, sans évaluer la situation sécuritaire actuelle. Le chapitre d'alors et celui d'aujourd'hui sont clairement liés.

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Une période relativement longue de calme près de la frontière de Gaza a peut-être suivi la dernière série de combats dans le sud, entraînant des investissements financiers exceptionnellement importants dans les infrastructures en ruine de la bande.

Cependant, la vague de terreur actuelle en Israël [les territoires occupés, NDLR] et en Cisjordanie, activement encouragée par le Hamas à Gaza, indique que la situation n'a pas fondamentalement changé. L'opération restera dans les mémoires à la fin, voire pas du tout, comme un autre épisode désespéré de la série en cours, peut-être sans fin.

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L’armée israélienne a eu du mal à trouver de nouvelles idées sur la façon de faire face à la crise actuelle, qui apparemment se poursuivra pendant un certain temps. L'espoir que la violence s'estompe d'elle-même avec la fin du Ramadan ne s'est pas encore réalisé.

La dernière série de combats à Gaza a en fait commencé à Jérusalem [Qods, NDLR]. Un affrontement inutile entre la police et de jeunes Arabes à la porte de Damas et sur le mont du Temple a fourni au chef du Hamas Yahya Sinwar l'occasion de jeter de l'huile sur le feu.

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Lorsque le Hamas a défié les évaluations des services de renseignement israéliens et a tiré six roquettes sur Jérusalem [Qods, NDLR], le gouvernement [régime, NDLR] de transition de Benjamin Netanyahu et Benny Gantz a réagi durement. L'échange de tirs a duré 12 jours, au cours desquels des milliers de roquettes ont été lancées sur Israël [les territoires occupés, NDLR] et l'armée de l'air a bombardé des milliers de cibles à Gaza.

Même après que les Égyptiens aient négocié un cessez-le-feu, peu de choses ont changé au-delà des tueries et des destructions mutuelles. Les réalisations revendiquées par chaque camp étaient mal corrélées aux attaques mutuelles. Sinwar est arrivé à briser la politique de la séparation des fronts, poursuivie par Netanyahu.

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Les roquettes tirées sur Jérusalem [Qods, NDLR] ont donné le signal de graves affrontements entre Arabes et Juifs à l'intérieur de la Ligne verte et ont accru la popularité du Hamas parmi les Arabes israéliens et les Palestiniens de Cisjordanie. La deuxième réalisation de Sinwar était essentiellement de rester en vie et que le Hamas reste debout à la fin des combats. Pourtant, les succès d'Israël étaient limités, par rapport à l'histoire que l'armée tentait de raconter.

La question d’une attaque visant le « métro » reste ouverte et contestée. Alors que le chef d'état-major de l’armée, Aviv Kochavi, insiste sur le fait qu'il s'agissait d'une victoire majeure, de nombreux hauts responsables de la sécurité considèrent le grand effondrement des tunnels comme la perte d'un atout de renseignement, pour lequel le retour était faible.

Précision, efficacité, quantité, le Hamas nous a dominés en tout (Israël)

Un an plus tard, le défi lancé par le Hamas à Israël reste assez préoccupant.

Premièrement, le Hamas est satisfait des arrangements limités dont il dispose et refuse de régler la question des prisonniers israéliens qu'il continue de détenir. Deuxièmement, les dirigeants de l'organisation continuent d'inciter à des opérations en Cisjordanie et en Israël [les territoires occupés, NDLR] même, comme on l'a vu depuis le début de la vague d’attaques actuelle il y a sept semaines.

Israël a été contraint d’y répondre en empêchant les travailleurs d'entrer en Israël depuis Gaza. En d'autres termes, la politique israélienne de séparation des fronts a dans une large mesure échoué : il s'est avéré impossible de traiter avec Gaza séparément dans l'espoir que le Hamas n'interférera pas en Cisjordanie. Au contraire, le Hamas a un double intérêt dans l'ingérence : à la fois pour entretenir la flamme de la résistance en Israël, et pour embarrasser l'Autorité palestinienne à Ramallah et saper sa capacité à contrôler la Cisjordanie.

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Une seule attaque meurtrière tous les quelques jours suffit à bouleverser le sentiment de sécurité personnelle sur le front intérieur israélien – et pour le Hamas, cela constitue un succès majeur.

La situation politique du cabinet Bennett est mauvaise. La coalition s'accroche difficilement, et l'inquiétude de l'opinion publique grandit avec la vague d'opérations, mais des mesures sévères pour la contrer dans l'arène palestinienne ne font qu'augmenter le risque que la Liste arabe unie quitte le cabinet et le fasse s'effondrer. Et les frustrations du Premier ministre Naftali Bennett ne s'arrêtent pas là : à la minute où les attaques ont commencé, l'armée a déclaré que les mesures qu'elle prenait - l'envoi de troupes supplémentaires sur la Ligne verte, des arrestations massives dans le nord de la Cisjordanie et des sanctions économiques contre Gaza - seraient assez pour arrêter la vague. Mais ce n’était pas le cas.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV