Au bout de plusieurs années de sanctions pétrolières contre le Venezuela, les Américains finissent par quémander du pétrole à Maduro quitte à lui faire des concessions inimaginables il y a encore quelques semaines. Aussi, malgré de nombreuses sanctions américaines contre le Venezuela ces dernières années, l’administration Biden a proposé à Caracas la levée des sanctions sur ses exportations de pétrole sur fond de tension en Ukraine. Le New York Times avait précédemment rapporté que, dans le cadre d’un effort euro-américain visant à isoler la Russie, une délégation de hauts responsables de l’administration Biden s’était rendue au Venezuela samedi 5 mars pour exhorter Nicolas Maduro à s’éloigner de Moscou. Le journal a écrit qu’un groupe de politiciens républicains et démocrates ont évoqué le Venezuela comme une alternative potentielle à la Russie, alors que les États-Unis et leurs alliés envisagent des sanctions sur les exportations russes de pétrole et de gaz.
L’opération militaire russe en Ukraine a déclenché une chasse mondiale pour de nouveaux approvisionnements en pétrole, en particulier le pétrole lourd produit par le Venezuela. Une réunion de haut niveau entre des responsables américains et vénézuéliens à Caracas ce mois-ci a ouvert la porte à des pourparlers sur les sanctions imposées à PDVSA en 2019, qui ont ensuite été renforcées par l’ancien président américain Donald Trump dans le cadre de sa campagne de « pression maximale » pour renverser le président légitime du Venezuela, Nicolas Maduro.
Les dirigeants de la branche maritime de PDVSA, PDV Marina, et de la division Commerce et approvisionnement de la société ont récemment rencontré plusieurs entreprises proposant des pétroliers. Tous étaient prêts à prendre des produits bruts ou raffinés vénézuéliens comme mode de paiement pour les navires, selon le document et des sources qui ont parlé sous couvert d’anonymat.
La flotte de PDVSA possède environ 30 pétroliers qui ont été contraints de rester dans les eaux vénézuéliennes en raison des sanctions et du manque de réparations nécessaires.
Les exportations de pétrole brut et de pétrole du pays ont chuté sous les sanctions américaines, à environ 650 000 barils par jour (bpj) l’année dernière, contre plus de 1,5 million de bpj en 2018.
Dans l’une des propositions vues par Reuters, une société dont le nom a été supprimé du document, proposait cinq pétroliers Aframax, chacun ayant la capacité de transporter jusqu’à 700 000 barils de pétrole, dans le cadre d’un contrat de location avec option d’achat.
Cette société a également proposé de brouiller la propriété de PDVSA sur les nouveaux pétroliers via une chaîne d’intermédiaires, ce qui réduirait le risque de rétention ou de saisie par les États-Unis si les sanctions restaient en vigueur.