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L’arrogance, l’insulte et le racisme envers les Africains atteignent un niveau inégalé. Certains médias mainstream déclarent que le vote des États africains concernant le conflit en Ukraine est qualifié de vote « indiscipliné » !
Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. Afrique : la dictature occidentale ne se cache même plus !
La dictature occidentale ne se cache même plus en Afrique.
Arrogance, insulte, le racisme envers les Africains atteint un niveau inégalé.
Selon certains médias mainstream, le vote des États africains concernant le conflit en Ukraine est qualifié de vote « indiscipliné » !
Européens et Américains n’ont pas apprécié que 27 pays du Continent n’apportent pas leur voix à l’Occident. Selon des sources au sein de l’Union européenne, l’ancienne ministre de la Défense allemande, devenue depuis 2019, présidente de la Commission, Ursula Von der Leyen, envisage sérieusement de « punir » les États qui se sont abstenus ou ont voté contre la résolution présentée à l’ONU.
Il serait donc question de ne plus verser les aides au développement aux récalcitrants et de basculer les fonds vers les caisses de l’Union africaine pour le plus grand bonheur de Moussa Faki, président de la Commission. « Vous êtes avec nous ou contre nous » semble être la nouvelle devise de l’Union européenne balayant ainsi d’un revers de main, tous ses grands discours sur la Démocratie, le souverainisme et l’indépendance des États.
Une déclaration qui dit long sur la dépendance de l’Afrique face à l’occident. Cette nouveauté est un message que l’Occident orchestre encore une politique néocoloniale envers l’Afrique.
Et cette même femme pourrait exprimer ou condamner le comportement raciste contre les Africains qui voulaient fuir l’Ukraine. Au lieu d’une condamnation, Les Européens ont plutôt utilisé la politique du déni. Rien que pour ce comportement, il est clair que les pays africains n’auraient même pas dû prendre part au vote.
Et au passage, il est également important de rappeler que les décisions prises par les Occidentaux pour l’Afrique dans leur réunion ou leur Sommet ne prennent jamais en compte la voix des Africains. Quand leur Conseil de sécurité prend la décision d’envahir la Libye, il n’y a jamais eu aucune concertation avec les pays africains, surtout, les pays voisins de la Libye. Donc si l’OTAN se la joue cavalier seul, qu’elle le fasse jusqu’au bout, pourquoi ils auraient besoin de la voix des Africains concernant l’Ukraine alors qu’ils ne demandent jamais l’avis des Africains concernant le continent Africain ?
De plus, les annonces faites par les ambassades ukrainiennes dans certains pays d’Afrique, voulant recruter des Africains pour qu’ils servent évidemment de chair à canon comme si on était encore à l’époque des tirailleurs africains, suscitent également des condamnations de la part des pays occidentaux, mais ce fut le silence complet. Le problème, c’est que les temps deviennent durs pour les Occidentaux, et encore une fois, ils comptent compenser leur perte grâce à l’Afrique. Mais le nombre impressionnant d’abstentions parmi les pays africains a bien fait monter la crainte des Occidentaux. Ils sont en train de perdre l’Afrique. Et cette perte leur revient à la figure et les sort de leur déni légendaire.
L’ambassadeur français en Côte d’Ivoire, insulte ouvertement les Africains sur un plateau télé ivoirien, et Ursula Von der Leyen n’a pas condamné ces propos insultants, qui disait que si les Burkinabés, les Nigériens ou les Maliens descendent dans les rues pour exprimer leur sentiment anti-français, c’est parce qu’ils sont instrumentalisés par des puissances extérieures, et qu’avec un simple sandwich et un coca-cola, ils sont prêts à faire ce qu’on leur demande. Pourtant, c’est le silence complet du côté des Occidentaux qui sont au courant de ce genre de propos, qui pour rappel, est quand même un représentant d’un État.
Ursula Von der Leyen devrait également s’impliquer et condamner davantage les nombreux Africains qui sont victimes d’esclavage en Libye. Bref, les condamnations vont dans les deux sens, pas seulement dans le sens des Occidentaux. Et tant que cela ne rentre pas dans les cases des Von der Leyen et Cie, ce n’est pas la peine de se tourner vers les Africains.
2. Au Mali, la prudence prime !
La Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) organise, ce vendredi, à Accra, au Ghana, un sommet extraordinaire sur la situation sociopolitique au Mali auquel est invité le Colonel Assimi Goïta. Mais, le président de la Transition malienne a décliné cette invitation et devrait être représenté par son ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop.
Évidemment, la confiance a disparu. Et il est clair que les Autorités maliennes préfèrent jouer la carte de la prudence, car évidemment un incident pourrait vite arriver. Soit ce serait le président Assimi Goita qui pourrait être la victime directe d’un incident, soit à Bamako un coup pourrait se préparer pendant son absence. Voilà ce qui pourrait effectivement arriver. Cela dit, le Mali sort tout de même gagnant.
À l’origine, la CEDEAO voulait un calendrier de retour des civils à la tête du pays, mais le problème, c’est que généralement dans ce genre de pays, peu importe qui prend la tête du Mali, le système en place est tel que c’est de tout de façon la France qui décide pour le pays.
La CEDEAO a demandé l’organisation d’élections dans un délai de 12 à 16 mois pour être sûre que la Transition ne réussisse pas et que ce fameux système se remette en place. La Communauté des États ouest-africains a conditionné une levée progressive des lourdes sanctions économiques et diplomatiques qu’elle a infligées au Mali, le 9 janvier, à la présentation d’un calendrier « acceptable » pour eux, pour la tenue d’élections.
Ce sommet extraordinaire sera l’occasion pour les deux parties de tenter, une nouvelle fois, de trouver un accord sur la durée de la transition en cours au Mali. Il faut dire que le Colonel Assimi Goïta a toujours été en phase avec le peuple malien, qui demande même à leurs autorités de quitter cette organisation des États ouest-africains. À noter que cette rencontre intervient au lendemain de la levée, par la Cour de justice de l’UEMOA, des sanctions économiques infligées au Mali.
Effectivement, après plus 2 mois d’endurance des sanctions illégales et illégitimes, le Mali est sur le point d’être remis dans ses droits par une justice sous régionale. Vu l’incompatibilité des mesures édictées aux Maliens par les chefs d’État et de gouvernement de l’UEMOA, la cour de la justice de l’UEMOA ordonne, sur des bases juridiques, le sursis à l’exécution desdites sanctions infligées aux Maliens.
La décision, souverainement rendue par la cour de la justice ouest-africaine procure un ouf de soulagement aux plus des 21 millions de Maliens. L’information divulguée courant la journée d’hier, jeudi 24 mars 2022, a été appréciée par pas mal de citoyens de l’intérieur et de l’extérieur.
Dans un communiqué paraphé par Hamidou Hameogo, greffier adjoint, la cour de la justice de l’Union économique et monétaire ouest-africaine confirme avoir décidé la suspension des sanctions en vigueur contre le peuple malien. La justice relaye avoir accepté de recevoir la requête déposée par l’État du Mali contre les mesures des chefs d’État africains. « Nous déclarons la requête aux fins de sursis à l’exécution introduite par l’État du Mali recevable en la forme », indique-t-on dans le communiqué de la cour.
Par conséquent, la justice indépendante s’est également penchée sur la suspension des mesures prises par l’UEMOA, en date du 9 janvier 2022, contre les Maliens. « Nous ordonnons le sursis à l’exécution des sanctions prononcées par la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UEMOA, lors sa session extraordinaire tenue à Accra, au Ghana, le 9 janvier 2022 et figurant dans son communiqué final », ressort-on dans le document.
Ainsi, par requête enregistrée au greffe de la cour, le 15 février 2022, sous le N° 22 R 001, l’État du Mali a saisi la cour de la justice de l’UEMOA. Ce, par l’organe de son agent et de ses conseils, à l’effet d’apprécier la légalité de la « décision portant sanctions adoptées contre le Mali », suite à la conférence de l’UEMOA. Courant le même 15 février, le Mali a introduit une autre requête devant la cour de l’UEMOA, pour des fins de « sursis à l’exécution des sanctions » prises contre le pays, rappelle-t-on dans le document de la cour.
Dans le même communiqué, la cour de la justice explique qu’en date du 16 février 2022, le greffier de la cour a notifié au représentant légal de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UEMOA ; « la requête aux fins du sursis à exécution, voire l’ensemble de l’ordonnance n’04/2022/CJ du 16 février 2022 du Président de la cour, fixant à 30 jours, le délai de présentation des observations par rapport à la demande en sursis à exécution ».
Dans sa requête aux fins de sursis, doit-on le rappeler, l’État du Mali soutient que la conférence des chefs d’État et de gouvernement a adopté des sanctions à son encontre et formulées comme suit dans son communiqué final : « Les chefs d’État et de gouvernement décident d’endosser les sanctions arrêtées par la conférence des Chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, lors de ses sessions extraordinaires en date des 12 septembre 2021 et 7 novembre 2021.
Les chefs d’État et de gouvernement imposent des sanctions additionnelles vigoureuses, notamment des sanctions économiques et financières ». Aussi, se plaignait le Mali dans sa requête, « la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UEMOA reste solidaire avec les sanctions qui seraient prises par les chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, lors de son sommet extraordinaire du 9 janvier 2022 ». Par ailleurs, ladite conférence a suspendu le Mali des organes et institutions de l’UEMOA.
Aussi, le Mali a argué que la conférence de l’UEMOA a endossé toutes les sanctions antérieures au 9 janvier 2022 de la CEDEAO contre le pays, voire entériné toutes celles additionnelles prononcées par la décision MSCA/DEC.I/01/22 du 9 janvier 2022 des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO que sont : le rappel pour consultations par les États membres de la CEDEAO et de leurs ambassadeurs accrédités auprès du Mali ; la fermeture des frontières terrestres et aériennes ; la suspension de toutes les transactions commerciales et financières entre les États membres de la CEDEAO ; le gel des avoirs du Mali ; la suspension de toute assistance et transaction…
Qualifiant la mesure de la conférence de l’UEMOA d’une ingérence dans sa politique intérieure, le Mali a alors plaidé pour ce sursis à l’exécution de ces lourdes sanctions qui sont dommageables. Chose qui a été finalement acceptée par la cour de la justice de l’instance juridictionnelle. Le Mali avait également affirmé à la cour qu’il est en train de subir un préjudice certain, immédiat et difficilement réparable dû aux mesures illégales de l’UEMOA.
Selon le communiqué du collectif des avocats signé par Me Moustapha S.M Cissé, la décision que la cour de justice de l’UEMOA a rendue en faveur du Mali est insusceptible de recours. Ce qui voudrait dire que la cour, à travers ladite décision, a ordonné la suspension immédiate des sanctions susvisées. Ce qui marque une nouvelle victoire pour le Mali.
3. Afrique : l’inquiétude des USA augmente !
Les États-Unis ont conscience des enjeux et ce qui les préoccupe le plus est la perte d’influence de l’Occident sur le Continent. Pascal Airault, dans un article de l’Opinion résume fort bien l’état d’esprit américain en titrant : « Joe Biden veut garder l’Afrique dans l’axe du bien ». C’est peu de dire que le résultat du vote à l’Assemblée générale des Nations Unies appelant la Russie à retirer « immédiatement, complètement et sans condition toutes ses forces militaires en Ukraine » a provoqué un certain émoi. Seuls 28 pays africains sur 55 ont approuvé la résolution, les autres se sont soit abstenus, soit ont pratiqué la politique de la chaise vide, seule l’Érythrée a voté contre.
L’affaire est prise très au sérieux à Washington. L’ambassadrice américaine à l’ONU a déclaré qu’il ne « pouvait pas y avoir de terrain neutre et que cette crise n’était pas simplement une compétition de guerre froide entre l’Occident et la Russie. » Dans la foulée de la résolution le chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken a reçu Moussa Faki, le président de la Commission africaine, quant à la secrétaire d’État adjointe, Michele J. Sison, elle s’est rendue au Mali le 15 mars et s’apprête à venir en France.
Enfin, le général Townsend, patron de l’AFRICOM s’est fendu récemment d’une série de tweets manifestant son attachement et son intérêt pour le Continent : « Peut-être que l’Amérique a pu ignorer l’Afrique dans le passé, mais ce n’est pas l’avenir. (…) nous sommes les partenaires de choix dans une grande partie de l’Afrique (…)» « (…) l’USAFRICOM protège et fait progresser les intérêts américains, empêche la distraction stratégique et préserve les options de l’Amérique (…). » Si avec de telles envolées, les Africains ne sont pas conquis et continuent la « distraction stratégique »…
Ces visites, comme ces déclarations, montrent que Washington cherche à reprendre la main en Afrique. Ferait-il de moins en moins confiance à son partenaire français pour assurer l’endiguement de la Russie et de la Chine sur le Continent ? Il est vrai que le Mali et la Centrafrique ne votent plus en chœur avec la France et des voix comme celles du Sénégal, dont le président est aussi celui de l’Union africaine pour l’année en cours, ou du Congo Brazzaville se sont abstenues. Comme tous leurs homologues de par le monde, les chefs d’État africains sont sensibles à l’état d’esprit de leurs opinions publiques et celles-ci ne sont pas majoritairement pro-occidentales.
Loin de dissiper ce rejet des politiques extérieures de la France, de l’Union européenne ou des États-Unis, la guerre en Ukraine l’exacerbe. Les doubles discours sur le traitement de ce conflit par rapport à ceux de Libye, d’Irak ou d’Afghanistan agacent. Le sort fait aux ressortissants qu’ils soient Latinos, Asiatiques ou Africains qui tentent de fuir Kiev indigne. L’accueil privilégié accordé aux réfugiés ukrainiens, qui fuient les bombardements, comme tant d’autres avant eux, choque. Quant aux propos d’un racisme décomplexé prononcés par certains commentateurs de plateaux télé et d’hommes politiques sur « ces réfugiés qui nous ressemblent » « cette immigration de qualité, dont on pourrait tirer profit », ils ne sont pas de nature à faire basculer les opinions publiques dans « l’axe du bien » !
Quelle que soit la durée de la guerre dans l’est de l’Europe, celle-ci aura également et nécessairement des conséquences sur les dispositifs militaires de la France et des Européens au Sahel. Un premier dégât collatéral a déjà eu lieu. Les Antonov ukrainiens sur lesquels la France comptait pour opérer son désengagement du Mali et rapatrier du matériel lourd ont été détruits par l’armée russe sur l’aéroport de Gostomel. Paris opère des rotations avec l’A400 M qui ne transporte que 37 tonnes au lieu des 250 tonnes du plus gros avion-cargo, ce qui ne simplifie pas une tâche déjà délicate.
A priori, la reconfiguration de l’opération Barkhane ne devrait pas être modifiée puisqu’elle était déjà engagée avant le 24 février. Pour l’instant, les contours du nouveau format restent encore flous, les observateurs sont confrontés au « brouillard de guerre », pour employer une expression tendance actuellement. Les déclarations faites par le général Michon, commandant de la force Barkhane, à Ouagadougou sont contradictoires avec celles d’Emmanuel Macron. Ce dernier avait déclaré « Il ne s’agit pas de déplacer ce qui se fait au Mali ailleurs, mais de renforcer ce qu’on fait au Niger et de soutenir davantage le flanc sud ». Or, le général Michon a annoncé, lui, que ce retrait ne « consiste pas à se repositionner au Niger ».
Selon certaines informations, le nouveau dispositif devrait être éclaté entre divers pays, Côte d’Ivoire, Bénin, Niger, Burkina Faso, mais rien ne semble arrêté. Les annonces sont prévues pour le mois de juin, soit après l’élection présidentielle. Au passage, la guerre en Ukraine écrasant tout, il est regrettable qu’il n’y ait ni débat sur le sujet pendant la campagne électorale ni bilan de l’engagement français au Sahel sous ce quinquennat.
Reste qu’il y a fort à parier que les prochains arbitrages laisseront encore une portion plus congrue au nouveau dispositif. Les stratèges de l’armée française ne seront plus enclins à faire pression pour accentuer la guerre dans la Bande sahélo-saharienne afin de sanctuariser le budget des armées. Le conflit dans l’est de l’Europe a miraculeusement replacé ce dossier sur le haut de la pile. En outre, les moyens en hommes et en matériels ne sont pas extensibles. Or, il est fort probable que lors du Sommet extraordinaire de l’OTAN de ce 24 mars, l’Alliance demande des troupes aux États membres pour renforcer son flanc oriental.
L’acte de décès de l’opération Takuba, grand chantier de Emmanuel Macron, est déjà écrit, même s’il n’est pas officiellement acté. Par ailleurs, quatre pays Roumanie, Tchéquie, Estonie, Pologne, sur les neuf encore engagés, ont d’autres priorités.
L’Allemagne, elle, s’interrogeait sur la poursuite de son engagement au sein de la Mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM) au sein duquel sont employés 300 de ses concitoyens. Mais comme avec la France, ils savent qu’ils n’ont plus leur place au Mali. Mais cette réflexion a été entamée avant le déclenchement de la guerre en Ukraine. En tout état de cause, son maintien ou non ne serait pas existentiel : lors d’un récent sondage huit Maliens sur dix ne connaissaient pas cette mission… ce qui pour ainsi dire, est une mission qui n’a aucune utilité.
Quant à l’OTAN qui « étudiait les possibilités d’étendre ses partenariats aux pays de la région du Sahel », elle n’a plus besoin d’aller voir ailleurs puisqu’elle a retrouvé sa raison d’exister : combattre la menace russe.
L’existence de la force des Nations Unies au Mali (MINUSMA) est également remise en question, et c’est heureux. Quels que soient les défauts structurels de cette force pour les Maliens, sa présence reste indispensable pour les Européens. Il est à noter que pendant toute la période d’intenses tensions entre les gouvernements français et maliens, la MINUSMA est restée dans une posture de stricte neutralité. C’est tout à son honneur de ne pas avoir reproduit les erreurs de l’ONUCI lors de la guerre de 2011 en Côte d’Ivoire. Cependant, l’ONU annonce que le départ de Barkhane complique sa mission et la rend encore plus dangereuse, sans force de réaction et sans appui aérien. La France a proposé de continuer à apporter cet appui au Mali, donc à la MINUSMA, histoire de garder une main au Mali grâce à la MINUSMA, mais à la condition expresse « qu’il n’y ait pas de Wagner » comme l’a spécifié le général Michon lors de sa conférence de presse à Ouagadougou, car évidemment, cette présence pourrait compromettre leur mission de pillage du pays.
Concernant la société militaire privée russe Antonio Guterres a, lui, pris une position plus mesurée en déclarant en janvier dernier : « C’est une décision souveraine du gouvernement du Mali d’avoir une coopération avec une organisation comme celle-là », il a ajouté que « la seule chose que nous voulons, c’est que ça ne crée aucune difficulté » à notre mission. Néanmoins, une réflexion sur l’augmentation des moyens de la MINUSMA, sa force de réaction, et un mandat plus solide devrait nécessairement être à l’ordre du jour, histoire de rester sur place avec ce prétexte.
La situation reste inchangée pour le G5 Sahel si tant est qu’il en ait les moyens, le problème de ses ressources étant récurrent depuis ses débuts en 2014. L’Union européenne est le plus grand bailleur du G5 et du Sahel, or même si elle dispose de budgets conséquents, avec la guerre en Ukraine il n’est plus certain que cette région fasse partie de ses priorités.
Depuis 2014, Bruxelles a accordé plus de 18,2 milliards d’euros d’aides et de prêts à conditions très favorables à l’Ukraine (sachant en plus qu’avec le conflit, les prêts qui représentent environ la moitié de cette somme ne seront pas remboursés). Les pays de la région du Sahel ont reçu quelque 8 milliards d’euros d’aide depuis 2013. Les budgets ne sont, eux non plus, pas extensibles, après le « quoi qu’il en coûte »’ de la pandémie et les conséquences des sanctions imposées à la Russie, l’inflation et les difficultés économiques guettent les États européens. Ce qui montre encore une fois le deux poids deux mesures des Occidentaux concernant l’Afrique.
Source : Réseau international