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A quoi rime la mise en garde de McKenzie en Afghanistan?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les restes du véhicule détruit par une frappe américaine le 29 août 2021 à Kaboul. ©AP

Le chef du commandement central de l'armée américaine (Centcom), qui commande l'ensemble des forces américaines au Moyen-Orient, le général Frank Kent McKenzie a prétendu que la branche du groupe terroriste Daech se reconstituerait et sera en mesure de mener des attaques hors d'Afghanistan d'ici 12 à 18 mois.

Le commandant américain du CENTCOM a ajouté que bien que les talibans aient réprimé les groupes terroristes à travers l'Afghanistan, il a averti que Daech intensifierait ses attaques cet été, même à Kaboul.

« Bien que la situation sécuritaire dans certaines parties de l'Afghanistan se soit améliorée depuis la prise de contrôle des talibans en août, je ne suis pas sûr que ce soit un endroit où vous vouliez être », a-t-il allégué. Et de poursuivre : « Daech a intensifié le conflit en Afghanistan et, ces derniers mois, ce groupe terroriste a mené des attaques à grande échelle dans les principales villes afghanes, en particulier Kaboul, faisant des centaines de morts ».

Il n'a pas exclu une éventuelle escalade des tensions en Afghanistan cet été. Les agissements de ces derniers mois de Daech en Afghanistan ont été motivés par la politique américaine basée sur le soutien au terrorisme, qui a ciblé toute la région. Les explosions sanglantes de ces derniers mois, qui ont pour but de déclencher une division ethnique et religieuse, ont été fondées sur le terrorisme imposé à ce pays.

Les propos tenus par McKenzie sont en fait une dissimulation de l’occupation de deux décennies du sol afghan par l’armée américaine et l'OTAN et aujourd'hui, au lieu d'assumer leur responsabilité, ils cherchent à déclencher une campagne de désinformation afin d’imputer la crise à d'autres facteurs.

Les États-Unis ont toujours soutenu Daech en Afghanistan. Alors que l'armée américaine a prétendu avoir frappé les bastions de Daech, les documents ont montré qu’une attaque de drone, le 29 août à Kaboul a massacré 10 civils, dont sept enfants.

McKenzie s’est dit inquiet de la résurgence de Daech et tente de redorer le blason de la présence des États-Unis sur le territoire afghan et de recourir à une excuse pour rentrer dans ce pays. Le bilan de ces derniers mois en Afghanistan montre pourtant que les actions et les comportements biaisés de l'Occident ont empêché la mise en place d'un processus politique favorable dans ce pays.

Ils ont même saboté les efforts régionaux visant à rapprocher les points de vue de tous les groupes afghans pour former un gouvernement exhaustif.

Ce qui a jusqu'à présent entravé les intentions de l'Occident de faire pousser le conflit politique à l'arène militaire en Afghanistan, ce sont les mesures constructives adoptées par des pays comme l'Iran qui s’emploient à rapprocher les visions des groupes afghans et essaient de créer un consensus national pour la formation d'un gouvernement national dans ce pays.

C'est un fait indéniable que la pauvreté est l'un des facteurs qui pousse les gens à rejoindre des groupes terroristes à des fins lucratives.

Ramiz Alakbarov, le Représentant spécial adjoint de l’ONU et coordinateur humanitaire en Afghanistan a publié une déclaration indiquant que la faim aiguë dans le pays est passée de 14 millions en juillet à 23 millions en mars, forçant les ménages à recourir à des « mesures désespérées » pour mettre de la nourriture sur la table.

« Des compromis inacceptables ont causé des souffrances indicibles, réduit la qualité, la quantité et la diversité des aliments disponibles, entraîné des niveaux élevés d'émaciation chez les enfants et d'autres effets néfastes sur le bien-être physique et mental des femmes, des hommes et des enfants », a-t-il précisé.

Alakbarov a brossé un tableau de salles d'hôpitaux remplies d'enfants souffrant de malnutrition, dont beaucoup pesaient à l'âge d'un an ce qu'un bébé de six mois pèserait dans un pays développé, certains étant « si faibles qu'ils sont incapables de bouger ».

Le président américain, Joe Biden, a signé, vendredi 11 février, un décret permettant aux autorités compétentes de s’emparer de 7 milliards de dollars d'actifs de l'Afghanistan. Cette décision alimente en fait une crise humanitaire dans le pays.

Cette catastrophe humanitaire pourrait être un facteur dont profitent des groupes terroristes pour recruter des membres parmi les nécessiteux d'Afghanistan, qui seront forcés de rejoindre les terroristes pour sauver la vie de leurs familles.

En plus de soutenir directement Daech dans ce pays, les États-Unis le protègent indirectement et cherchent à le renforcer dans la région.

Il est logique de dire que les allégations de McKenzie sont une sorte de feu vert octroyé aux groupes terroristes pour attiser le feu pendant l’été en Afghanistan.

Ce comportement n’est pas chose nouvelle. Les États-Unis ont prédit à plusieurs reprises la résurgence de Daech dans d'autres parties du monde, y compris en Syrie et en Irak, alors que les preuves montrent que ces groupes ont été relancés sous les auspices des États-Unis.

 

 

 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV