Soucieux d’isoler la Russie, de la couper de ses alliés et de contenir la flambée du prix du baril de pétrole, le gouvernement de Joe Biden envisage de lever partiellement les sanctions américaines qui pèsent sur le Venezuela, depuis 2019; mais la question est de savoir quel est le véritable objectif d’un tel changement politique américaine à l’égard du Venezuela. En outre les équipements et les installations pétrolières usées du Venezuela sont loin d’être en mesure de répondre complètement aux demandes américaines d’autant plus que le ministre vénézuélien des Affaire étrangères a récemment annoncé son ferme soutien à la position de Poutine en Ukraine et a condamné les sanctions américaines contre le pays.
Russia Today a rapporté que le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Gonzalez a décrit samedi 12 mars le président russe en marge de l’Assemblée d’Antalya comme un chef d’État responsable et respecté à Caracas en tant que membre de la communauté internationale.
« Le président vénézuélien Nicolas Maduro a exprimé début mars son ferme soutien au président russe Vladimir Poutine lors d’un appel téléphonique six jours après l’opération militaire de la Russie en Ukraine », a déclaré le Kremlin aux journalistes.
« Nicolas Maduro a exprimé son ferme soutien aux actions clés de la Russie, condamnant l’activité déstabilisatrice des États-Unis et de l’OTAN, et soulignant l’importance de combattre la campagne de mensonges et de désinformation lancée par les pays occidentaux », indique le communiqué du bureau russe après l’appel lancé par l’initiative de la partie vénézuélienne.
Le gouvernement vénézuélien a précédemment appelé à une solution pacifique à la crise ukrainienne, qualifiant d’illégales et de violation des droits de l’homme les sanctions économiques européennes et américaines contre le peuple russe.
À cet égard, l’administration Biden cherche à assouplir les sanctions pétrolières contre le Venezuela dans le cadre d’une stratégie américaine visant à réduire les prix du pétrole, qui ont monté en flèche depuis la guerre russo-ukrainienne.
Ces propos sont tenus alors qu’en pleine crise du pétrole les États-Unis ont frappé à la porte du Venezuela, pays dont le secteur pétrolier a été entièrement détruit par les sanctions américaines. En effet, la proposition américaine au Venezuela est aussi frauduleuse que celle avancée en septembre 2021 au Liban, pour acheminer le gaz égyptien vers le Liban via la Jordanie et la Syrie, une Syrie qui fait l’objet depuis 2019 de nouvelles sanctions imposées par les États-Unis, dans le cadre de la loi César.
L’augmentation permettrait à la production pétrolière du membre de l’OPEP, qui en janvier était en moyenne de 755 000 bpj selon les chiffres officiels, d’approcher quelque 1,2 million de bpj, a déclaré le président de la Chambre du pétrole du Venezuela, Reinaldo Quintero.
Des responsables américains ont rencontré le président vénézuélien Nicolas Maduro le week-end dernier et ont exigé que le pays fournisse au moins une partie des exportations de pétrole aux États-Unis dans le cadre de tout accord visant à assouplir les sanctions commerciales pétrolières imposées au pays depuis 2019.
« Avec la capacité dont nous disposons, nous pouvons ajouter 400 000 bpj », a déclaré Quintero lors d’une conférence de presse.
Cette décision pourrait d’abord profiter à des entreprises comme l’entreprise Chevron Corporation (CVX.N) figurant parmi les principaux groupes pétroliers et gaziers qui ont demandé des autorisations et réorganisé les licences pour échanger du pétrole vénézuélien.
« Même si les sanctions pétrolières contre le Venezuela ne sont assouplies que pour certaines transactions, le pays pourrait finalement ajouter 1 million de bpj de production », a-t-il déclaré.
Les experts ont été moins optimistes sur les prévisions, car un besoin urgent d’appareils de forage et des capitaux massifs plafonnent toute augmentation de la production du pétrole.
Des années de sous-investissement, de mauvaise gestion et, plus récemment, de sanctions américaines contre PDVSA ont affecté la production pétrolière du Venezuela, qui à la fin des années 90 atteignait quelque 3,7 millions de bpj.
Les petites entreprises de services pétroliers du Venezuela qui ont accepté des remboursements partiels de leur dette et conclu un accord d’échange clé avec l’Iran fournissant les condensats de gaz nécessaires pour produire les grades exportables phares du Venezuela ont aidé PDVSA l’année dernière à relancer la production afin que le Venezuela puisse atteindre 1 million de barils par jour.