TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 4 mars 2022

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Au Mali, l’avancée des Fama provoque un vent de panique chez les ennemis du Mali.

Télécharger 📥        Podcast 🎧

Au Mali, l’avancée des Fama provoque un vent de panique chez les ennemis du Mali. Des cadres terroristes sont en fuite!

Actualité en Afrique :

  • Ghana : la WAMCO veut débourser 5 millions $ pour moderniser ses unités de transformation de cacao
  • Zimbabwe : la volonté de quadrupler les revenus miniers se heurte à l’opacité entourant Kuvimba Mining House
  • Les dirigeants d'Ouganda et de Guinée équatoriale appellent à l'unité africaine pour relever les défis
  • RDC : 15 millions USD visés à la séance d’adjudication des bons du Trésor indexés mardi 1er mars 2022

Analyses de la rédaction :

1. Gabon: un remake de la Côte d'Ivoire en vue?

Le Gabon est visiblement la prochaine cible d’un coup d’État, mais visiblement, pas un coup d’État populaire.

Encore une fois les médias comme France 24 ou RFI se placent en tant que porte-voix des rebelles, des opposants, des terroristes, etc.

Le Gabon ne fait pas exception. Le média français France 24 ne se cache même plus, les appels au coup d’État, à l’insurrection, passent normalement. Ce média français a interviewé l’opposant farouche du Gabon, Jean Ping, qui a déjà montré qu’il est entre les mains de la France.

Invité le lundi 28 février, Jean Ping a appelé de fait à fomenter un « coup d’État » au Gabon et évoqué explicitement le spectre d’une « guerre civile » qu’il pourrait susciter. À ce stade, malgré la gravité de telles déclarations, les autorités gabonaises n’ont pas réagi. Mais dans les rangs de l’opposition, les principaux leaders tentent déjà de se désolidariser de Jean Ping.

Ces déclarations ont choqué une grande majorité de Gabonais.

« Je suis en train de tracer la ligne à suivre, et mes partisans sont là. Je les vois tous les jours. Il suffit de claquer des doigts pour qu’ils avancent dans une direction ou dans une autre », n’a pas craint de déclarer l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2016 qui n’a de cesse depuis 6 ans de ruminer sa défaite, avant d’ajouter « il n’y aura pas d’élections en 2023. Nous accèderons au pouvoir avant, d’une manière ou d’une autre », laissant ainsi planer le spectre d’une « guerre civile ».

Disparu des écrans radars durant plusieurs mois (des sources évoquent des problèmes de santé dus à son âge avancé), Jean Ping tente de récupérer, à un an de la prochaine présidentielle, le leadership de l’opposition.

« Pour Jean Ping, c’est une manière de dire aux autres leaders de l’opposition qu’il est encore là. Qu’il est encore au centre du jeu. Qu’il faut compter sur lui et se rallier à lui. Et qu’il a aussi encore un pouvoir de nuisance » dans le pays.

Ce pouvoir de nuisance, Jean Ping en a usé ce lundi. Ses déclarations, et il le sait, ont provoqué une gêne du côté de l’opposition. « Il aurait mieux valu combattre Ali Bongo Ondimba en évoquant son bilan ; ça aurait été plus efficace », déplore un député, plutôt que de vouloir réduire le Gabon à feu et à sang.

« Parler de coup d’État, de guerre civile, ce n’est pas la bonne façon de nous attirer les sympathies au sein du pays. On apparaît comme des extrémistes prêts à mettre le pays à feu à sang pour prendre le pouvoir alors que les vrais démocrates, c’est nous », affirme un autre député.

Le pire, c’est que des propos aussi graves passent de manière normale à l’antenne d’une chaîne de télé française. Si les Gabonais veulent un changement dans leur pays, ils savent ce qu’ils doivent faire. Mais ce que les Gabonais savent, c’est qu’ils ne veulent certainement pas d’une guerre civile, en refaisant un remake de la Côte d’Ivoire en 2011.

Depuis quelques années maintenant, le gouvernement gabonais a montré une certaine hostilité envers la France en se tournant un peu plus du côté de la Russie et de la Chine. Et la dernière manœuvre de Libreville, c’est qu’il a accepté d’adhérer au Commonwealth, et ce, en pleine crise entre la Grande-Bretagne et la France concernant le Brexit et les licences de pêche. Un message clair adressé directement à l’Élysée. De plus, les géants de l'énergie comme Véolia se sont vu littéralement éjecter du pays au profit d’une société russe. Ce qui est clair, c’est que depuis quelques années, le Gabon est dans le collimateur, et suite à la nouvelle politique occidentale de recolonisation de l’Afrique, surtout de l’Afrique de l’Ouest et du golfe de Guinée, le Gabon ne fait donc pas exception, surtout qu’il est voisin de la Guinée équatoriale et du Congo Brazza. Il ne faut pas oublier en plus un point important. Des centaines de militaires français et américains sont toujours présents au Gabon. Ils se sont multipliés en prétextant des troubles et même une guerre civile suite à l’élection présidentielle de 2019 en RDC.

Ce qui fait qu’effectivement, si l’opposant Jean Ping annonce ouvertement ses intentions sur une chaîne française, c’est qu’il y a vraiment un plan qui se met en place contre le Gabon.

Les Gabonais ne doivent en aucun cas perdre leur souveraineté et permettre à des agents français de déstabiliser le pays, pour pouvoir encore une fois le transformer en une base militaire leur permettant de lancer des plans de déstabilisation contre les voisins équato-guinéens, qui reste l’un des pays qui a capoté les plans d’invasion du golfe de Guinée en faisant venir les navires de guerre russes et iraniens dans la région. 

2. Mali: les terroristes fuient !

Au Mali, l’avancée des Fama provoque un vent de panique chez les ennemis du Mali.

Les groupes terroristes sont en débandade depuis quelques jours, comme le témoigne l’information relative à la fuite de plusieurs cadres proches d’Iyad Ghali vers la Mauritanie, car même en Algérie ils sont en danger. Cet état de fait est consécutif à la multiplication des opérations offensives des Famas de plus en plus violentes contre les groupes armés terroristes comme l’on pouvait s’en apercevoir à travers la destruction de plusieurs bases terroristes au centre et au nord du Mali. La présence présumée de soldats russe est également à prendre en compte dans cette désorganisation des groupes terroristes. Selon certaines sources proches des groupes armés du nord, des paramilitaires ont été repérés en Mauritanie. L’information aurait fuité au niveau des services de renseignement de la Mauritanie. Les individus concernés par cette fuite de la région de Tombouctou pour la Mauritanie sont Mohamed Ould Abdel Rahman, Aknifer Ould hamed, Hamada Ould Hamed et Hamza Al Shanqiti.

L’arrivée des soldats russes et les nombreux autres partenaires que le Mali a pu trouver au niveau international au moment où les sanctions sont tombées sur le Mali, il est clair que la donne a entièrement changé.

De plus, Bamako continue dans sa posture de non-recul face à la France et ses alliés occidentaux.

La France ayant décidé de retirer ses troupes du Mali vient encore de rappeler ses coopérants du pays, après avoir vu son ambassadeur chassé par Bamako. Des réactions qui, de nos jours, suscitent beaucoup d’interrogations quant à la continuité des relations entre les deux pays.

Ni la France ni le Mali ne sont visiblement prêts à subir des humiliations, même si la France ne manque pas une seule occasion de se tourner au ridicule. Avec le duo Assimi Goita et Choguel Kokalla Maiga, le Mali semble être résolu à bannir des pratiques humiliantes qui ont tout le temps émaillé les rapports liant Bamako à Paris. En clair, le gouvernement malien pousse la France de Macron à changer de politique et de stratégie, pour la pérennité des liens existants. Ainsi, la France qui envisage de s’imposer vient de déclarer à tous ses coopérants civils comme militaires de rentrer en France. L’annonce est venue du président de la République française, Emmanuel Macron. Par coopérants, il faudra comprendre qu’il s’agit des citoyens français (civils et militaires) qui « aident » le Mali dans plusieurs domaines. Ce sont des gens qui sont au Mali pour conseiller ou accomplir d’autres fonctions au niveau des différents départements ministériels, au sein du chef d’État-major général des Armées, en plus d’autres services du pays.

« Deux semaines après le retrait des troupes de Barkhane et de Takuba du sol malien, le chef d’État français a décidé de retirer les coopérants français des ministères maliens. Ces coopérants sont ces petites mains invisibles qui s’ingèrent dans les affaires intérieures du pays sous la bannière d’une aide », nous explique une source.

Selon les informations, Emmanuel Macron a fait parvenir la nouvelle aux autorités maliennes, à travers le chargé d’affaires de Paris au Mali. C’est-à-dire, à travers le remplaçant de Joël Meyer, l’ambassadeur français au Mali qui a été chassé par les autorités. « Dans l’après-midi du lundi 28 février 2022, le chargé d’affaires de l’Ambassade de France au Mali, en l’occurrence Laurent Favier, s’est entretenu avec le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, Abdoulaye Diop. C’était pour informer les autorités maliennes de la volonté d’Emmanuel Macron de retirer tous les coopérants français en fonction dans les différents ministères maliens comme au sein de l'État-major », nous annonce la source.

Même si nous ne connaissons avec exactitude la réaction des autorités à la tête du pays pour le moment, il est plus que possible que le colonel Assimi Goita et son gouvernement qui ont poussé ces coopérants à quitter le Mali, tout de suite après que Bamako ait demandé aux troupes françaises et de Takuba de quitter le Mali sans délai et que la France a refusé en prétextant la sécurité des militaires français. En retour, ce sont les coopérants qui ont été forcés de quitter le pays dans les plus brefs délais. Bamako est en train de couper l’herbe sous le pied de la France, pour l’empêcher de vouloir mettre en place des représailles contre le Mali et son gouvernement. Car il est clair, que les actuels dirigeants maliens sont dans le collimateur, et Assimi Goita en a également fait les frais à la mosquée en juillet 2021.

On se rappelle encore de la réponse immédiate que les autorités ont bien voulu réserver à l’annonce « du retrait coordonné » des troupes de Barkhane et de Takuba. La nouvelle lancée depuis l’Élysée a été favorablement répondue par Bamako. « Le gouvernement a appris la décision unilatérale du retrait de Barkhane et de Takuba du Mali. Le gouvernement du Mali demande à la France de retirer sans délai les troupes de Barkhane et de Takuba. Je répète : le gouvernement demande le retrait sans délai de Barkhane et de Takuba du territoire national du Mali », a annoncé le ministre porte-parole du gouvernement, Abdoulaye Maiga, choisi pour lire le communiqué fait pour la circonstance.

Ainsi, l’analyse de cette escalade diplomatique nous amène à soutenir que le Mali n’est plus du tout d’accord avec la France, et ce n’est pas un fait nouveau. En effet, il est tout de même important de rappeler que cette dernière a toujours eu l’audace de décider, en lieu et place des décideurs du Mali, ce qui est bon ou mauvais pour les Maliens. Aussi, peut-on le dire sans se tromper, les autorités de la transition se seraient inscrites dans une logique de ne plus se laisser faire ou manipuler comme cela fut le cas des ex-présidents maliens et de leurs gouvernements.

La rupture est bel et bien là, le pays, pays souverain s’est retrouvé sur un terrain militaire avec de nouveaux partenaires. Et les résultats sont là. Même la ministre française des Armées n’a pas pu le cacher, en essayant tout de même maladroitement de s’accaparer les mérites du renforcement de l’armée malienne, en le mettant sur le compte des efforts de la présence française. Mais cela n’a pas fonctionné. L’Élysée n’est plus du tout en position de pouvoir manipuler le Mali, même à travers ses fameux coopérants. Le Mali fait ses propres choix pour son propre bien et non pour le bien des Occidentaux. 

3. Mozambique/Madagascar: l'alternative du gaz pour l'Europe?

Le Mozambique et Madagascar, deux pays extrêmement stratégiques à tout niveau sont farouchement dans le collimateur de la France et de ses alliés occidentaux, mais la résistance est plus forte !

Les chancelleries européennes et l’ambassade américaine exercent une pression sur le gouvernement malgache afin qu’il se range aux côtés de la coalition internationale contre la Russie.

On n’a jamais vu ça : tous les ambassadeurs européens à Antananarivo, plus l’Américain, le Sud-Coréen, le Japonais et le Norvégien... Tous ont adressé un message commun au ministre malgache des Affaires étrangères pour lui demander de condamner haut et fort les opérations russes en Ukraine par la Russie : « Vous ne pouvez pas rester neutre face à la violation du droit international, et face au massacre des innocents » tel est le message adressé à Madagascar.

Ces diplomates veulent que Madagascar soutienne une résolution condamnant la Russie à l’Assemblée générale des Nations-unies.

À peine ce message était-il reçu que l’ambassadeur russe s’est présenté au ministère des Affaires étrangères. Il a expliqué le bien-fondé, selon lui, de « l’opération militaire spéciale » lancée par la Russie. L’ambassadeur Andrey Andreev a dénoncé « la campagne antirusse menée par les Occidentaux ». Voilà Madagascar en position bien inconfortable.

Certains commentaires de journaux à Tana, comme « l’Express de Madagascar » s’insurgent contre « l’ingérence européenne » et suggèrent que Madagascar en profite pour mettre en avant sa souveraineté sur les îles éparses.

Les ambassadeurs des mêmes pays se mobilisent également au Mozambique sans plus de succès

Au Mozambique, comme à Madagascar, les Occidentaux tombent sur un os. Le gouvernement du Mozambique est issu du Frelimo, le mouvement de guérilla qui a gagné en 1975 la guerre d’indépendance avec le soutien de Moscou. À l’époque, c’était l’Union soviétique, mais la filiation est restée forte.

Les Mozambicains ont accueilli les soldats russes pour lutter contre le terrorisme au début de l’insurrection des éléments de Daech au nord du pays. L’armée mozambicaine et ses alliés composés des militaires de la SADC, du Rwanda et des Russes ont assez bien réussi leur mission, ce qui n’était visiblement pas prévu au programme des Occidentaux. Les Mozambicains ne veulent donc pas prendre position, suivant en cela la prudence de l’Union africaine qui appelle à la paix, sans pour autant condamner la Russie et encore moins soutenir les sanctions contre Poutine.

Pour l’Afrique, cette guerre n’est pas la sienne, et en plus, les pays d’Afrique ont d’autres chats à fouetter, avec toutes les guerres qu’il y a en ce moment en Afrique, aucun pays occidental ne prend réellement parti, au contraire, ils lancent des régimes de sanctions, des embargos sur les armes, etc.

Mais le Mozambique et Madagascar restent tout de même très stratégiques. Le Mozambique est important pour la France et les États-Unis, car c’est un hub gazier, et suite à l’allocution du président français Emmanuel Macron de ce mercredi 2 mars, il est clair que la France tente depuis quelques années maintenant de contourner le gaz russe et d’aller le chercher chez des pays comme le Mozambique. Pour rappel de la petite histoire, le géant français Total avait laissé tomber son grand projet gazier en faisant pression sur Maputo pour que le gouvernement mozambicain accepte la venue des militaires français et même américains sur son sol afin de protéger évidemment l’exploitation du gaz.

Mais récemment, et vu que Maputo a bien montré qu’il voulait régler le problème du terrorisme de manière régionale et avec l’aide des Russes, et non avec l’aide des Européens, le PDG de Total est finalement retourné au Mozambique en annonçant que la situation est sécurisée et que la multinationale française est également prête à investir dans le secteur de l’éducation pour évidemment reprendre le projet gazier et continuer de lancer quelque miette au gouvernement mozambicain. Rendez-vous compte, un projet qui a coûté 44 milliards de dollars pour la multinationale, et Maputo ne devrait toucher que la somme d’un peu plus de 350 millions de dollars par an.

Une maigre compensation comparée à l’investissement de départ et surtout, ce que devrait bénéficier la multinationale, l’État français et même l’Europe. En bref, les pays européens tentent de contourner le gaz russe, et c’est au Moyen-Orient et en Afrique qu’il compte aller le pomper. Et Madagascar est relié au Mozambique, permettant à Paris de bénéficier d’un monopole total sur cette partie de l’océan Indien grâce aux Îles Eparses, que l’Élysée refuse catégoriquement de rendre à Madagascar, malgré le fait que la Communauté Internationale a reconnu la souveraineté de Madagascar sur ces îles.

Madagascar a, a en retour, pactisé avec Moscou et également Téhéran pour leur donner accès aux navires de guerre dans cette partie de l’océan Indien. Il n’est pas nécessaire de préciser que cela n’a pas plu du tout à la France. D’où les nombreuses pressions que subit Madagascar en ce moment. Quant au Mozambique, les avancées de Maputo dans sa lutte contre le terrorisme soient considérables, toutefois en raison de la situation et de l’urgence dans laquelle se trouve la France et ses alliés, il est clair qu’il faudra s’attendre à une montée du terrorisme dans cette partie de l’Afrique, car la France est obligée de sécuriser ses investissements comme elle l’a fait dans le Sahel avec une présence massive de militaire, mais avec le Mozambique et Madagascar, Paris et ses alliés sont réellement tombés sur un os très résistant !

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV