Cela se fera bien longtemps parler d'elle, cette reconnaissance quasi immédiate d'Ansarallah twittée dans la nuit de lundi à mardi 22 février par Mohammad Ali al-Houthi, président du Comité révolutionnaire suprême yéménite, de l'indépendance de Donetsk et Lougansk qu'a décrétée quelques heures plutôt Poutine, quitte à mettre une fin radicale à des semaines d'aventurisme UIS/OTAN à la porte occidentale de la Russie que celle-ci a peut être tolérée mais n'a jamais digérée. Al Houthi: « Nous reconnaissons Donetsk et Louhansk comme deux républiques indépendantes et appelons à la retenue et au non-engagement dans une guerre visant à saper le pouvoir de la Russie ». Plus d'un observateur devra se demander pour quelle raison la Résistance yéménite a tenu à apporter, avant toutes les autres membres de l'axe de la Résistance, un appui si ferme si catégorique à la Russie dont la démarche plus ou moins attendues vient d'être à une intervalle de quelques heures saluées par la Syrie.
Tout à l'heure, le président Assad a fait part en effet de la disponibilité de la Syrie à établir des relations avec deux "Etats indépendants que sont Lougansk et Donestk" allant jusqu'à affirmer que l'idée en était venu il y a quinze jours quand les représentants de deux " Républiques", accompagnant une délégation de parlementaires russes, l'avait rencontré. la Syrie est bien consciente du fait que la crise Ukraine a été planifiée de longue date dans le stricte objectif de diviser les nations de la région et de nuire à la sécurité nationale de la Russie et puisque ce coup américain est anti Paix et Sécurité il est normal de s'y opposer."
#Yemen [16/2/2022]:#Hajjah #حجة #حرض#Ansarallah advanced S. Harad & took control over Bani Hilal, Hasamah, Ḩaz̧an & Ma`mal. Also troops took control over Jabal Qufl N.E. Harad. In addition, map changes were made around the border showing a major control of Sanaa forces there pic.twitter.com/NV792YY70t
— @Suriyak (@Suriyakmaps) February 17, 2022
Venue de la Syrie en gagée depuis des années dans une lutte acharnée contre l'impérialisme US, cette position n'étonne guère et on s'attend même que l'Iran, bien qu'en bon termes avec Kiev adopte d'ici les heures à venir une position similaire. Mais Ansrallah est-il là en train de jouer une carte majeur vu qu'aucun de ses démarches en sept de guerre contre US/GB/Monarchies golfiennes n'a été dénué de profondeur géostratégique? A vrai dire la région de la mer Rouge où la Russie a été isolée par un coup d’état pro Occident au Soudan où elle a perdu son droit à avoir une base navale a été pendant trop longtemps empreinte de l'influence russe pour que la Résistance yéménite ne s'en souvienne pas et ne soit tenté de le rapper à la Russie.
En janvier Ansarallah a lancé trois méga attaques contre les Emirats et ce pour la première fois depuis 2015 et à l'issue de deux ans de spectaculaires attaques asymétriques lesquelles attaques on réduit le secteur pétrolier saoudien avec ses 10 millions de baril de production mensuel à l'état de la syncope. Des attaques aux missiles contre Raas Tanoura à l'est de l'Arabie saoudite, aux missiles aux attaques aux drones contre la cote ouest ses ports et ses raffineries, la période 2019-2021 a du bien prouver au monde y compris aux Russes, de quel bois est fait Ansarallah et de quelle marge de manœuvre il dispose pour peser de tout son poids sur le marché de l'énergie. En 2019 où les drones yéménites ont bousillés le principale pipeline Est Ouest saoudien, l'Arabie a même perdre pendant 15 jours l'usage de ses vannes de production et d'exportation pétrolières vers l'Europe.
A peine quelques heures avant que le président Poutine n'annonce l'annexe de deux Républiques autoproclamées et partant l’arrivée de l'armée russes à Donetsk et à Lougansk, le Sioniste Lapid avait tenu a rappelé à Moscou qu’Israël ne prendrait jamais faits et causes du Kremlin dans le dossier ukrainien et ne larguerait jamais l'Amérique pour les beaux yeux de Poutine. Pareilles trahisons sont parfaitement attendues de la part des Emirats et des Saoudiens sur qui la grande Russie ne devrait pas trop compter, si elle veut faire un retour en force en mer Rouge. Surtout que la situation s'oriente droit vers un clivage total sur les fronts de combats : de nouveaux tribus de Maarib viennent de prêter allégeance à Ansarallah qui contrôle le ciel de cette région pétrolifère et qu'à Chabwa où les Emirats ont singé une victoire à la Pyrrhus dépendants des millions de dollars en pot de vin connait un retournement de tendance.
La bataille pour Maarib pourrait déterminer l'issue de la guerre au Yémen. La coalition mise sur les frappes aériennes pour endiguer la progression des forces gouvernementales à Sanaa sans succès car la province de Maarib n'a jamais été frappée par autant de raids aériens au cours des derniers mois et elle n'a jamais été non plus si proche de la libération. M^me erreur de calcule à Chabwa où le gouverneur démis par les Emirats a promis de venger le sang de son frère et où la rue s'est soudain embrasée contre les forces emiraties ce 21 février. Mais de grosses erreurs géostratégiques, les USA et leurs sbires en commettent des tas... pas les Russes. Et c'est sur ce tact que compte Ansarallah.