À peine quelques heures après la première attaque anti-israélienne au Maroc, une nouvelle faisant l'effet de bombe : le gazoduc Algérie-Maroc n’est plus ! Israël continue à nuire au Maroc…
Suite à la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc, le ministre algérien de l'Énergie a annoncé la suspension des exportations de gaz du pays via le gazoduc traversant le territoire marocain et son remplacement par un gazoduc offshore.
Lors d’une rencontre avec l’ambassadeur d’Espagne en Algérie, Fernando Moran, le ministre algérien de l'Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a annoncé jeudi 26 août le plein engagement de son pays à assurer l'ensemble des approvisionnements en gaz de l'Espagne via le gazoduc Medgas qui relie directement les deux pays. Ce qui laisse entendre que l’Algérie se passera du gazoduc qui le relie à l'Europe en passant par le Maroc.
Le ministre algérien a souligné, par la même occasion, les capacités dont dispose l'Algérie pour répondre à la demande en gaz de plus en plus croissante des marchés européens et plus particulièrement le marché espagnol, et ce, grâce à la flexibilité en matière de capacités de liquéfaction que possède le pays.
Jusqu'à présent, l'Algérie approvisionne l'Espagne en gaz via deux gazoducs : l’un d’entre eux étant Maghreb-Europe en service depuis 1996. Le Maroc bénéficiait de ce gazoduc en recevant des revenus financiers sous forme de droits de transit, en plus de quantités annuelles de gaz naturel.
Quant au deuxième gazoduc qui est Medgaz, il relie la ville côtière de Beni Saf dans l'Ouest algérien directement à Almeria dans le sud de l'Espagne, et a été inauguré en 2011, avec une capacité de transport de 8 milliards de mètres cubes par an.
En mai dernier, la compagnie pétrolière algérienne Sonatrach a annoncé qu'elle porterait les capacités du gazoduc Medgaz à plus de 10 milliards de mètres cubes de gaz destiné à être transporté vers l'Espagne, grâce à un investissement qui a coûté 280 millions de dollars.
À l'été 2018, Sonatrach a renouvelé le contrat d’approvisionnement de gaz à l'Espagne pour une durée de 10 ans, avec des quantités s'élevant à 9 milliards de mètres cubes par an.
Ainsi, le ministre algérien de l'Energie Mohamed Arkab a exprimé dans ce cadre, la volonté de son pays de développer dans les plus brefs délais le projet de gazoduc transsaharien.
L’Algérie accorde un intérêt particulier à la concrétisation rapide du projet de gazoduc transsaharien (TSGP) visant à connecter les gisements de gaz naturel nigérian à l’Europe via le réseau de gazoduc algérien, a affirmé jeudi à Alger le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab.
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« Nous accordons un intérêt particulier à la concrétisation rapide de cet important projet qui donnera un nouvel élan aux relations entre nos deux pays, en termes de coopération technique et de renforcement des capacités », a souligné Arkab dans son discours à l’occasion d’une rencontre au siège du ministère avec la délégation de l’Institut national des études politiques et stratégiques du Nigéria (NIPSS) qui effectue une visite en Algérie, rapporte l’agence officielle APS.
Ceci, a-t-il dit, induira des retombées socio-économiques importantes dans les pays de transit, dans le respect de la protection de l’environnement et du développement durable. À cet effet, le ministre a réitéré le souhait de la partie algérienne de voir le Nigéria ratifier l’accord inter-gouvernemental relatif au projet TSGP signé en 2009 à Abuja. Le projet est inscrit dans le cadre du programme du nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), a-t-il fait savoir.
« Nous devrions œuvrer ensemble pour construire l’avenir énergétique de l’Afrique, à travers le renforcement des relations bilatérales », a-t-il plaidé, tout en relevant les importantes ressources énergétiques dont disposent les deux pays et qui leur permettent de réaliser de nombreux projets d’intérêt commun qui vont contribuer », a-t-il noté, au développement du continent à travers l’amélioration de l’accès à l’énergie.
Pour rappel, l’idée d’un gazoduc reliant le Nigeria à l’Algérie, surnommé le Transsaharien, a germé dans les années 1980, l’accord ayant conduit à la mise en œuvre du projet en 2009 par les gouvernements du Nigéria et de l’Algérie.