Lors d’une interview accordée jeudi à MSNBC, la sous-secrétaire d’État, Wendy Sherman a démenti les affirmations selon lesquelles l'Iran aurait le dessus sur son adversaire.
« Nous n'allons pas (juste) accepter tout ce que l'Iran a à offrir », a déclaré Sherman. Et de poursuivre : « Nous réintégrerons le Plan global d’action commun (PGAC) dans sa plénitude, si l'Iran continue de s'y conformer ».
Cette responsable américaine a réitéré les allégations anti-iraniennes de Washington avant de prétendre : « Et toutes nos options restent toujours sur la table, peu importe ce qui est choisi ici ».
Ces allégations interviennent en pleins pourparlers avec l'Iran à Vienne et vont en écho avec celles d'autres responsables américains qui recourent aux tergiversations.
« Nos pourparlers avec l'Iran ont atteint un point urgent », a déclaré la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki, aux journalistes, ajointant : « Il serait impossible de revenir à l'accord si un accord n'était pas conclu d'ici quelques semaines » ; l'administration Biden estimant avoir jusqu’à la fin février pour parvenir à un accord sur le nucléaire iranien, selon trois responsables.
Plus récemment, un groupe de 33 sénateurs républicains a averti Biden que s'il n'autorisait pas le Congrès à superviser tout accord nucléaire avec l'Iran, ils s'efforceraient de le contrecarrer.
Il semble que les médias américains et certains courants nationaux du pays tentent de rendre plus difficiles les conditions de l'Iran dans les négociations en se concentrant sur de telles approches.
Les échecs de Trump face à l’Iran n'ont laissé à Biden d'autre choix que de conclure un accord
Le sénateur démocrate Chris Murphy a critiqué dans une note la politique de l'ancienne administration américaine de quitter l’accord nucléaire iranien.
« Et pour ceux qui s'opposent à la levée des sanctions de Trump dans le cadre de ce nouvel accord, il est clair que les États-Unis n'ont reçu aucun avantage à les maintenir. Les sanctions de Trump étaient d'une inefficacité embarrassante. Elles n'ont pas conduit l'Iran à la table des négociations, comme Trump l'avait promis », a-t-il reconnu. Et de poursuivre : « Les échecs de Trump face à l’Iran n’ont laissé à Biden d’autre choix que de conclure un accord avec l’Iran ».
« Malgré les avertissements de ses conseillers, Trump a retiré les États-Unis de l'accord nucléaire dans une conjoncture où l'Iran avait tenu ses engagements en arrêtant la majeure partie de son programme nucléaire et autorisant à inspecter ses sites nucléaires », précise le sénateur démocrate dans sa note.
Trump, qui espérait qu'une pression maximale pourrait persuader l'Iran de revenir à la table des négociations pour négocier un nouvel accord, n’a pas réussi à briguer un nouveau mandat le 20 janvier 2021, n'atteignant pas ainsi ses objectifs anti-iraniens.
Les voix se sont élevées à l’intérieur des États-Unis contre Trump pour son manque de stratégie face à l’Iran. Il a été largement critiqué pour avoir recouru à l’usage excessif des sanctions contre l’Iran et les avoir rendues inefficaces au cours de son mandat de quatre ans dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche.
En allusion aux pourparlers en cours à Vienne, Murphy a écrit : « L'administration Biden a tenté de ramener l'Iran à la table des négociations, mais l'Iran hésite à négocier après que les États-Unis ont abrogé l’accord de 2015 ».
« Il est donc temps pour l'équipe de négociatrice américaine de faire les concessions intelligentes, mais nécessaires pour reprendre la mise en œuvre d'une version de l'accord nucléaire d'Obama », a-t-il préconisé. Et d’ajouter : « Oui, l'Iran doit faire des compromis de la même manière, mais le temps presse et un nouvel accord doit être conclu rapidement. Le nouvel accord n'est peut-être pas le même que l'accord d'Obama, compte tenu des positions que nous avons perdues pendant l'ère Trump. »
Chris Murphy s’est également adressé dans sa note à ceux qui s'opposent à la levée des sanctions imposées à l'Iran sous l'ère Trump, soulignant que ces sanctions n'ont eu aucun effet.
« Et à ceux qui s'opposent à l'assouplissement des sanctions de Trump pour parvenir à un nouvel accord, les États-Unis n'ont pas bénéficié du maintien de ces sanctions. Les sanctions de Trump ont eu un effet embarrassant », a-t-il estimé.
L'administration Biden a reconnu l'échec de la politique dite de « pression maximale » utilisée par son prédécesseur contre l'Iran, mais a refusé de prendre des mesures pour remettre les États-Unis sur les rails.
L'insistance de l'administration Biden sur le maintien des sanctions sous Trump est l'un des principaux points de discorde lors des précédents cycles des pourparlers de Vienne visant à ramener les États-Unis à la table des négociations.