L’analyste libanais Mohammad Sadeq al-Husseini s’est attardé sur les objectifs de la visite du ministre koweïtien des Affaires étrangères au Liban.
Dans un article, publié mardi 25 janvier par le quotidien al-Binaa, Mohammad Sadeq al-Husseini, a écrit que les pays du golfe Persique entendaient faire pression sur le gouvernement libanais pour qu’il rouvre le dossier des armes du Hezbollah, en vertu de la résolution n° 1559 du Conseil de sécurité, publiée le 2/8/2004, qui appelle, dans son troisième paragraphe, à dissoudre et à désarmer toutes les milices libanaise et non libanaise.
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« C’est la première demande que le ministre koweïtien des Affaires étrangères a remise au président, au Premier ministre et au président du Parlement du Liban », a ajouté l’analyste libanais.
« Il est peut-être nécessaire, à cet égard, de rappeler la réponse officielle du Liban à la résolution n° 1559 du Conseil de sécurité ; une réponse qui a été publiée à l’époque sur la page officielle de l’armée libanaise et qui a souligné, dans son deuxième paragraphe, que la Résistance (au Liban) n’était pas une milice, mais une force qui défendait le Liban, qui avait libéré de grandes parties de son territoire et qui assurait les intérêts stratégiques des Libanais. »
Selon Mohammad Sadeq al-Husseini, « les deux autres demandes de la partie koweïtienne ressemblent plutôt à une menace : il a déclaré que l’extraction de pétrole et de gaz libanais, à partir des eaux territoriales du Liban, ainsi que l’approbation de la reconstruction du port de Beyrouth dépendaient du fait que la demande de “régler” la question des armes du Hezbollah soit prise en compte ».
Et de continuer : « Mais ce que ce ministre a oublié, c’est que les armes du Hezbollah ne sont pas une marchandise à échanger qui peuvent faire l’objet de négociations; mais au contraire, c’est grâce à ces armes que la Résistance a vaincu l’armée du régime sioniste, à deux reprises, et l’a dissuadé d’attaquer de nouveau le territoire. »
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« De plus, les armes du Hezbollah ne sont plus une affaire purement libanaise, mais plutôt une affaire régionale et internationale, notamment après que le Hezbollah s’est transformé en une force régionale efficace, à tous les niveaux », a-t-il indiqué.
L’analyste libanais a ensuite appelé le chef de la diplomatie koweïtienne à prendre en considération le fait que les conditions de l’accord libano-israélien du 17 mai1983 avaient disparu à jamais et que le Liban de 2022 était une superpuissance dont le peuple n’abandonnerait certainement pas.
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À noter que la visite du ministre koweïtien des Affaires étrangères au Liban est la première visite d’un ministre d’État arabe du Golfe persique au Liban depuis que les tensions ont éclaté suite aux propos de l’ancien ministre libanais de l’Information Georges Kordahi qui a qualifié d’« inutile » l’invasion du Yémen par la coalition d’agression saoudienne.