Les propos du ministre marocain des Affaires étrangères sont clairs. La normalisation avec Israël est conçue comme entièrement tendue vers la création d’un axe militaire israélo-marocain contre l’Algérie. Le dimanche 15 août, le ministère algérien des Affaires étrangères a confirmé que les « fausses déclarations » émises par le Maroc concernant l'Algérie indiquent la « volonté cachée » d'entraîner l'entité sioniste dans une « aventure dangereuse » dirigée contre l'Algérie.
Dans un communiqué, le ministère a rapporté : « Certaines déclarations fausses et malveillantes, émises par le Maroc, concernant l'Algérie, son rôle régional et ses relations avec un autre pays », qui ont été rapportées par les médias internationaux, affirmant que « cette exclusion arbitraire, qui était dirigé par Nasser Bourita en sa qualité de ministre des Affaires étrangères du royaume du Maroc, indique la volonté refoulée de ce dernier d'entraîner son nouvel allié moyen-oriental dans une dangereuse aventure dirigée contre l'Algérie, ses valeurs et ses positions de principe ». La diplomatie algérienne a souligné que « cette aventure dangereuse, qui parie sur le pire, constitue un démenti officiel de la prétendue "main tendue", que la propagande marocaine continue de répandre de manière arbitraire et absurde ».
Le ministère algérien des Affaires étrangères a conclu en soulignant que cette pratique publique, selon le témoignage de tous les peuples maghrébins, reflète une fuite en avant suicidaire, au point que le chef de la diplomatie marocaine tente astucieusement d'ajouter à sa tentative désespérée de dénaturer le nature du conflit du Sahara occidental, qui reste un enjeu de décolonisation, un nouvel acteur représenté dans la force militaire du Moyen-Orient continue de refuser une paix juste et durable avec le peuple palestinien et de recourir à l'initiative de paix arabe, à laquelle l'Algérie reste sincèrement engagée.
La déclaration de guerre à peine voilée du ministre israélien des Affaires étrangères coïncide, par ailleurs, avec la présence du bras droit de Ferhat Mehenni à Rabat. D’aucuns s’interrogent sur cette corrélation entre cette convocation adressée à ce mouvement classé terroriste en Algérie et inféodé au Maroc et à Israël, et les gigantesques feux de forêts qui ont dévasté la Kabylie. Comme ils s’interrogent sur le violent assassinat du jeune Djamel Bensmaïl, dont le lynchage, accompagné de cris racistes, a largement circulé sur les réseaux sociaux dans le but de provoquer un conflit ethnique en Algérie. Des observateurs avisés ont fait remarquer que si Israël s’aventurait à agresser l’Algérie à partir d’un pays limitrophe, il s’en suivrait une contre-attaque féroce de cette dernière contre le Maroc, désormais base arrière de l’entité sioniste.
Mais que pourrait être la riposte de l'Algérie? Les avis sont unanimes : une alliance avec l'axe de la Résistance propre à créer un front anti sioniste au Maghreb potentiellement apte à s'étendre à la Méditerranée occidentale. Après tout, ce prétexte qui a servi Rabat à rompre ses liens il y a quatre ans avec l'Iran, prétexte qui accusait l'Iran et le Hezbollah d'avoir formé et armé le front Polissario pourraient devenir vrai si le Sahara devient une base arrière pour lancer des attaques contre l'Algérie. Reste à savoir si oui ou non Rabat se montrera aussi naïf pour tomber dans un piège aussi grand. Placer le peuple pro Palestine du Maroc en face de la Résistance...