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Drones israéliens aux Emirats ; des palais de verre minés?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Accords d'Abraham: pas de changement dans la position stratégique d'Israël. (Illustration)

Les drones israéliens de la société Percepto utilisés pour surveiller des sites énergétiques aux Émirats arabes unis, notamment des champs de pétrole, des fermes solaires et d'autres infrastructures? Visiblement. Et Abou Dhabi dit les utiliser à des fins de sécurité mais aussi pour identifier les dysfonctionnements en temps réel. Or, équipés de caméras de vision nocturne et diurne, ces drones fonctionnent de manière autonome, utilisant l'IA pour analyser ce que les caméras captent et identifier les dysfonctionnements ou les "problèmes de sécurité".

Les appareils retournent également à leurs quais indépendamment pour se recharger. Pas mal pour un Israël coupable d'attentats et d'attaques terroristes sur le sol iranien qui sous prétexte de normalisation aura ainsi la latitude d'espionner amplement le sol iranien ! Mais est-ce une bonne idée pour Abou Dhabi que de jouer à ce jeu avec l'Iran? 

« Il y a environ un an, des relations ont été établies avec les Emirats arabes unis, et ces relations ont été mises en œuvre dès la signature des accords d’Abraham. Des dizaines de millions de dollars emiratis sont partis à destination d'Israël pour être investis dans des projets vitaux pour sa survie, des milliers de colons sionistes ayant débarqué aux Emirats avant d'être naturalisés sans que les Emirats soient payés de retour: la clause F-35 n'est plus, le pipeline tant attendu devant relier les Emirats à Eilat non plus, les sionistes, toujours traumatisés par la fermeture au second jour de la bataille Epėe de Qods du site offshore Tamer, ne voulant pas d'un pipeline qui soit la cible favorite des missiles de Gaza et des drones d'Ansarallah. Et encore c'est Israël qui s'en lamente.  

L'Institut israélien de sécurité intérieure (INSS) affilié à l'Université de Tel-Aviv a récemment écrit dans l'un de ses rapports qu’« un an après la signature de l'accord de normalisation avec les Émirats arabes unis et l'adhésion d’autres pays à celui-ci, tous les potentiels de cet accord n'ont pas été exploités ».

Dans son nouveau rapport, le think tank israélien estime que les accords de normalisation sont un privilège politique ; cependant, cela n'a pas amélioré la position stratégique d'Israël face aux menaces existantes. Le pouvoir de ce moteur s'est essoufflé à la suite d'un changement de politique du gouvernement américain et d’un manque de volonté des États-Unis d'assurer la sécurité et d’accorder des avantages économiques aux pays signataires. Établir un axe de coopération au Moyen-Orient pour empêcher la présence de l'Iran dans la région est toujours un défi et un objectif clé, donc Israël veut combler les lacunes existantes en matière de sécurité et faire progresser ces accords pour parvenir à la paix. Mais l'administration Biden n'a jusqu'à présent fait aucune concession aux pays ayant l'intention de normaliser les relations avec Tel-Aviv. Pire la guerre du mois de mai d'Israël a fondamentalement changé le centre d'intérêt des Golfiens. 

Au fait, les pays arabes craignent que l'Iran n'opère contre la présence israélienne dans le golfe persique et que ceci ne finisse par leur porter atteinte. L'explosion d'un navire à Jabal Ali aux Emirats qui a fait des morts Israéliens a terrifié les Emiratis. Au fait Téhéran est préoccupé par la présence du Renseignement israélien dans la région du golfe Persique et puisque la ligne de l'administration aux Etats-Unis a changé et que le gouvernement de Biden est prêt à retourner à l’accord nucléaire, Israël est une source de danger plutôt qu'un garant de sécurité. Tout ceci tend à conduire les pays du golfe Persique à établir des relations parallèles avec l'Iran et résoudre leurs différends avec ce pays par le biais de négociations. Dans le même temps, Téhéran exhorte Abou Dhabi et Manama à ralentir le processus de normalisation de leurs relations avec Israël et à respecter le principe de l'absence de présence militaire israélienne sur leur sol. La demande commence à avoir une certaine audience dans le golfe Persique au détriment d'Israël. 

Après tout, les drones israéliens pourraient être bien remplacés par les drones iraniens : un Karrar par exemple avec une portée de 1000 km, une vitesse d’environ 900 km/h, et une capacité de port d’une charge d’environ 500 kg et une altitude de vol d’environ 25.000 à 40.000 pieds (7.500 à 12.000 m).

Le Karrar peut aussi porter des missiles navals Kowsar et viser ainsi des cibles ennemies en pleine mer.

Une autre mission prévue pour le drone Karrar consistait dans l’interception et le combat aérien et pour ce faire, certains prototypes du Karrar se sont même équipés de missiles Shahab Sagheb, une variante de la famille de missiles Shafagh, missile intelligent capable de se verrouiller sur sa cible grâce à son système de guidage thermique infrarouge. Cette catégorie de missile est d’ailleurs très résistante face au brouillage et déception radar. Que veut de plus Ben Zayed? 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV