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Emirats secoués à Chabwa

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un avion militaire émirati a été pris pour cible par un missile yéménite. (Illustration)

En dépit de l’implication directe des Etats-Unis dans la guerre au Yémen, un avion militaire émirati vient d’être pris pour cible dans la province de Chabwa. La coalition saoudienne et ses alliés étant en état d'effondrement, les États-Unis se sont engagés ouvertement dans la bataille de la province stratégique de Maarib.

Ce lundi 17 janvier, des sources yéménites ont fait état du tir d’un missile sur un avion-cargo militaire émirati à l’aéroport d’Ataq dans la province de Chabwa au Yémen. Selon les sources, le commandement central des forces émiraties au Yémen est très en colère contre la prise pour cible de l'aéroport d'Ataq. Vivement critiqué pour l’incident suite auquel l’appareil est cloué à terre, le gouverneur de Chabwa affilié au gouvernement démissionnaire de Mansour Hadi, est invité à remettre le contrôle des centres militaires et de sécurité de la province aux forces émiraties.

Simultanément à l'annonce, les forces yéménites ont mené des attaques d’envergure contre la capitale émiratie, Abou Dhabi. La police des Émirats arabes unis a confirmé les attaques et signalé une explosion dans des réservoirs de carburant à plusieurs endroits dans la capitale.

Au cours de ces dernières semaines, Chabwa a été témoin d'une forte présence des forces émiraties et du déploiement généralisé d'armes et d'équipements pour repousser les forces de l’armée yéménite et les combattants d’Ansarallah de la province. Les Émirats arabes unis, qui prétendaient quitter le Yémen en 2017, sont revenus une fois de plus et tentent d'occuper des zones Sud du Yémen.

A cet égard, Mohamed al-Bakhiti, membre du bureau politique du mouvement Ansarallah, a récemment averti les Émirats arabes unis : « Nous conseillons aux Émirats arabes unis de ne pas poursuivre leurs actes provocateurs, car si les tensions persistent, le Yémen sera contraint d'attaquer le fin fond de leur territoire. »

Il indique qu'il existe un accord entre Riyad et Abou Dhabi, selon lequel l'Arabie saoudite cédera les provinces du sud du Yémen aux EAU qui eux en revanche, utiliseront toutes leurs capacités militaires au Yémen.

La nouvelle intervient alors que les avancées des combattants de la résistance yéménite sur le front de Maarib ont conduit les États-Unis, qui auparavant soutenaient indirectement la coalition saoudienne, à s’engager ouvertement sur le terrain et y envoyer des forces, d’après le journal Al-Akhbar.

L’implication des États-Unis dans la guerre au Yémen n’a rien de nouveau et les responsables à Sanaa en ont été convaincus dès le début de la compagne militaire d’envergure lancée en mars 2015. N’ayant pas atteint leurs objectifs, ce sont ces mêmes États-Unis qui font durer la guerre qui a provoqué l’une des pires crises humanitaires au monde selon l’ONU.

Avant l’entrée en fonction de Joe Biden, les États-Unis ont reconnu leur implication indirecte dans la guerre au Yémen se traduisant par le soutien logistique, technique et de renseignement ainsi que les mises à jour de la liste de cibles, le ravitaillement en carburant des chasseurs et la présence d'experts américains et britanniques à la frontière saoudo-yéménite et la salle des opérations.

Ce qui est nouveau ce sont les aveux publics d’un responsable du Pentagone à la chaîne arabe Al-Hurra, selon lesquels les forces spéciales américaines sont impliquées dans les combats en cours au Yémen pour soutenir la coalition saoudienne. La guerre étant sur un point tournant, Washington estime que ses alliés commandités par Riyad sont dans un état d'effondrement rapide.

Al-Hurra fait état du déploiement des forces américaines sur plus d’un front et région dont la base aérienne d’al-Rayan, et l’aéroport d’al-Ghazia, mais aussi de la présence du régime sioniste au détroit de Bab el-Mandeb et dans la ville d’al-Mukha. Toutefois la chaîne met l’accent sur l’importance de la bataille de Maarib.

Pour le journal Al-Akhbar, la décision de Washington d’envoyer des troupes au Yémen témoigne de l’échec de l’administration actuelle qui, tout comme ses prédécesseurs, n’a pas réussi à imposer sa volonté aux négociateurs yéménites malgré son recours à l’exercice de maximum pression.

De plus, les États-Unis ne peuvent plus justifier leurs démarches et leurs actions en se faisant passer pour médiateur et porteur de paix. Le pays a renforcé son implication dans la guerre au Yémen après que les forces de la Résistance yéménite ont, selon la Maison Blanche, franchi toutes les lignes rouges américaines et occidentales.

Le régime sioniste, n’est quant à lui, pas écarté du champ de bataille au Yémen : dans ses dernières recommandations l’Institut d’études sur la sécurité intérieure en Israël a mis en garde que l’aide de Tel-Aviv à l’Arabie saoudite devrait être effectuée en cachette, promettant de relever la question dans les prochains jours.

A l’heure qu’il est, la situation tendue sur le terrain au Yémen a poussé les forces de la coalition saoudienne et alliés à agir pour faire cesser la tension et retarder la résolution de la bataille décisive dans la province stratégique de Maarib qui, commencé en 2021, s’est intensifiée en février dernier. Depuis, la plupart de ses zones et villes de la province riche en ressources pétrolières et gazières sont passées sous le contrôle des forces de la résistance yéménite.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV