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Le scénario kazakh n'est pas terminé. Et si sa neutralisation passait par Idlib?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des avions Sukhoi Su-34 russes larguent des bombes lors de manoeuvres aériennes. ©Reuters

Depuis que la Russie de Poutine s'est jurée de remettre à sa place l'OTAN qui par Turquie interposée a tenté il y a quelques jours d'arracher le Kazakhstan aux mains russes, et qui a certes échoué sans pour autant totalement renoncer à ses projets rien qu'à en juger par la composition du nouveau gouvernement kazakh truffé d'anti Russie primaire, un temps nouveau souffle sur la Syrie Nord où les forces turques et leurs mercenaires donnent l'impression d'être sous pression. Certes le ministre turc de la Défense a promis d'intensifier ses attaques contre la Syrie sous prétexte d'avoir à y neutraliser les Kurdes, que l'armée du Sultan a même pilonné copieusement Hassaké ce dimanche et fait avancer la construction d'un mur de séparation autour d'Azzaz, ville qu'elle occupe depuis deux ans dans le nord de la Syrie, mais il est vrai qu'après la crise kazakhe, il y a quelque chose de cassé entre Moscou et Ankara.

Ou plutôt une méfiance russe qui remporterait sur la confiance. Car si "l'armée de Turan" turque est capable de faire partie d'un scénario de déstabilisation sur les frontières sud de la Russie, dans un Kazakhstan aussi névralgique pour Moscou, n'est-ce pas imprudent que de continuer à jouer au chat et à la souris avec Erdogan? D'ailleurs le départ quelque peu précipité des alliés centralisateurs de la Russie d'Almaty qui a commencé ce vendredi 14 janvier a coïncidé selon des sources avec l'arrivée des éléments de la CIA et du renseignement turc dans cette ville pour des missions dont les sources russes affirment ignorer la nature. 

"Le retrait précipité des forces de l'OTSC du Kazakhstan aurait pu être soigneusement planifié afin d'amener l'armée américaine et les représentants de la CIA sur le territoire de ce pays que les agents turcs occupent depuis bien longtemps, affirme Avia. pro qui ajoute : " Un avion spécial américain est arrivé à Almaty avec à son bord des représentants de l'armée américaine et de la CIA. Dans le même temps, l'arrivée de forces étrangères (otan) a en fait commencé après que l'armée russe eut transféré l'aéroport international d'Almaty sous le contrôle des forces de sécurité du Kazakhstan. Pour le moment, la mission de l'armée américaine et des représentants des services spéciaux turcs et otaniens au Kazakhstan n'est pas connue, mais selon certains rapports, cela pourrait être dû à un nouveau scénario en préparation.

En effet la version officielle est l'évacuation présumée de citoyens américains du Kazakhstan n'est pas vrai, aucun américain n'ayant quitté le territoire de ce pays. Vu la large présence des agents des services étrangers, dont les Turcs, il est fort probable qu'un sursaut de la crise survienne ultérieurement". Et puisque le président Tukayev donne l'impression être plus penché vers la'OTAN et la Turquie, la Russie devra-t-elle attendre la catastrophe pour agir ou bien serait-il plus sage de prendre les devants. 

Plus d'un analyste évoque un plan préventif russe qui contiendrait plusieurs points : annoncer le déploiement de forces et d'armes stratégiques à Cuba et au Venezuela ; soutenir la Syrie et ses alliés de la Résistance dans le conflit arabo-israélien;  soutenir tout ce qui provoquerait des troubles en Turquie pour renverser le pilier sud de l'OTAN et démanteler le régime Erdogan; et si nécessaire, envahir la Pologne pour atteindre les frontières de l'ex-Allemagne de l'Est, c'est-à-dire au mur de Berlin. Sans aller trop loin dans la spéculation, la Russie pourrait consolider ses arrières tout bonnement en mettant sous pression le contingent turc en Syrie.

En Irak où la Résistance suit de très près les agissements turcs en Asie centrale, la base turque dans le nord de Mossoul a été prise pour cible à trois reprises par une vingtaine de missiles tactiques. Il est temps que la Russie en fasse autant à Idlib. D'ailleurs les signes d'un changement de tendance se multiplient. Selon SouthFront, des chasseurs bombardiers des forces aérospatiales russes ont lancé ce dimanche de lourdes frappes aériennes contre des terroristes du Front al-Nosra affiliés à la Turquie qui se sont retranchés à Idlib. « Les avions de combat russes ont largué des bombes à fragmentation hautement explosives et des bombes à explosion volumétrique (bombes à vide) sur les fiefs des nosratistes ayant subi de lourdes pertes ».

« Dimanche, des avions de combat russes ont bombardé les positions des terroristes dans le sud d'Idlib et plus précisément dans la zone reliant les villes de Kansafra et d'al-Fatira, situées dans la région de Jabal al-Zawiya. Les raids aériens ont coïncidé avec un vol intense d'avions de reconnaissance russes et de ses alliés au sein de la Résistance », ajoute la même source. En outre, North Press Agency a fait part des frappes à grande échelle de l’aviation russe ayant détruit le samedi 15 janvier les bastions de Hayat Tahri al Chaam dont les cadres se font désormais escorter par les drones américains! 

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Selon des données préliminaires, les frappes de l'aviation militaire russe étaient une riposte à des attaques des terroristes contre les positions de l'armée syrienne. Mis à côté des clashs avec les troupes US en totale débandade en Syrie orientale on conclurait que la recrée est finie pour le Sultan et que la Russie a enfin tranché. D'ailleurs parallèlement à ce changement de cap, les Russes continuent à étendre leur présence dans le nord. « Des images satellites ont fait état de la présence d’une nouvelle base militaire russe en Syrie », ajoute SouthFront.

 

L'armée russe a lancé une nouvelle base militaire au centre de la Syrie. Les premières informations sur la présence des forces russes sur l'aérodrome militaire de Tabqa à Raqqa ont fait le gros titre des médias en automne dernier. D’après des images satellites, les sites de placement d'équipements militaires, les hélicoptères, les systèmes de défense aérienne, les radars ont été déployés sur la base en question. Est-ce uniquement pour faire peur aux Americains ou la Russie s'apprête-t-elle à chasser une bonne fois pour toutes et suivant la volonté de Damas l'occupant turc? Une partie du scénario kazakh, c'est en Syrie qu'il faudrait la déjouer. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV