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Le commandant qui a enterré l'aura de l'US Army a l'aide de 13 missiles

Des soldats américains nettoyant les débris causés par les tirs de missiles iraniens survenus quelques jours plus tôt sur la base aérienne d’Aïn al-Asad, en Irak, le 13 janvier. ©AFP

Le 8 janvier 2020, à une heure vingt du matin pile, une salve de 13 missiles balistiques tactiques Qiam d'une portée de 500 à 800 km s'abattait sur l'un des complexes militaires les plus sophistiqués que possédait à l'époque l'Amérique au Moyen-Orient, à savoir Aïn al-Asad.

 

Cette frappe signée la force aérospatiale du CGRI et son commandant le général de division Hajizadeh allait par la suite réécrire l'histoire fabriquée de toute pièce de l'US Army, "armée la plus puissante du monde". Depuis cette date où tout un mythe, celui d'invincibilité des USA s'est effondré un jour ne passe en Irak ou en Syrie sans que la "première puissance du monde" ne soit humiliée par les engins petits, moyens ou grands que les combattants de la Résistance lancent en direction de ses bases, de ses forces et convois pour les chasser du Moyen-Orient. Interrogé par les médias, le général Hajizadeh, le commandant dont le nom est entré déjà dans l'histoire se félicité de la "généralisation" des attaques anti-US à travers toute la région, une "région que les Américains voulaient en lambeaux déchirés entre les États soit fantom soit miniaturisé"," sans une armée conséquente ni aucune forme d'institution".

Mais le choix d'Aïn al-Asad comme cible de riposte a-t-il été facile? Rien n'est moins sûr. Il s'agissait en effet de l'une des options les plus difficiles parmi les cibles sur lesquelles la riposte pouvait tomber. Dès les premières heures après l'assassinat du général de corps d’armée, Qassem Soleimani, les troupes US ont été en état d’alerte maximal dans tout le Moyen-Orient, où l'Amérique possède des dizaines de bases et l'Irak ne faisait exception à la règle avec Harir dans le nord kurdophone, Aïn al-Asad dans l'ouest, Victory au centre, Balad au nord de Bagdad ... Le choix était d'autant plus difficile que le crime visait à ternir les relations plus qu'excellentes entre l'Iran et l'Irak qui depuis la fin de Saddam ont définitivement enterré la hache de guerre.  

Aïn al-Asad en état d'alerte, cela voulait dire que tous les systèmes de défense aérienne américains déployés sur les bases irakiennes étaient pleinement opérationnels entre autre, Patriot, THAAD, C-RAM et Avenger. Les Américains s’imaginaient que leur DCA dite de longue portée qui répartie en réseau à travers tout le Moyen-Orient, opérait en intégré étaient en mesure d’empêcher d’éventuelles attaques balistiques iraniennes. Ils en étaient même sûrs. Or parmi une pléthore de cibles, l'Iran a choisi l'une des plus grandes et les plus éloignée par rapport à ses frontières de l'ouest mais aussi l'une des mieux protégées avec outre les batteries de DCA , une épaisse couche de satellite, de drones actifs 24 heures sur 24 pour la protéger. Au QG du CentCom personne ne pariait sur Aïn al Asad parce que c'était de loin la proie la plus difficile avec le déploiement de systèmes de défense antiaériens non seulement à l'intérieur de la base mais aussi entre l'Iran et l'ouest de l'Irak.

Énumérons sur ce trajet les sites de DCA: les missiles balistiques iraniens auraient dû percer le système de missiles THAAD à Aïn al-Asad mais avant il y a avait des radars PAC 3  à Taji, au nord de Bagdad et à Bismayah près de la frontière iranienne dont chacune est équipée des systèmes de défense anti-aériens ». Par conséquent, la frappe aurait le moins de chance de succès et les Iraniens n'étaient pas du genre à faire un choix dont ils ne sont pas sûr. Mais ces hypothèses que les généraux US trament dans leur QG, c'était sans compter avec cette notion parfaitement redéfinie qu'est la furtivité des missiles iraniens. Les 13 Qiam ont percé l'épaisse couche des radars US et se sont abattus, dixit McKenzie, "là où ils le voulaient", faisant dire au commandante du CentCom quelques deux ans plus tard et lors d'un entretien accordé à New Yorker : "l'Iran et ses alliés sont imbattables stratégiquement". Cette conclusion, McKenzie de plus de deux ans d'étude de cette frappe dont les pertes ont été scandaleusement occultées car il y allait du prestige US au Moyen-Orient de l'avenir de sa présence.

Concernant l’ampleur des dégâts causés dans la base d’Aïn al-Asad, on se rappelle la confusion qui régnait au sein du camp US. Juste avant l'attaque, puisque l'Iran en avait averti Bagdad, le Pentagone a essayé d'évacuer à bord d'un avion C-130 ses forces terrestres, mais il s’est avéré qu’environ 2 000 personnes ont pris la fuite vers le désert. La mort de Soleimani avait pourtant bien gonflé l'égo trumpien qui rêvait de viser "52 points sensibles" en Iran et ce à l'instigation d'Israël. Mais l'écroulement d'Aïn al-Asad sous les poids des missiles iraniens a changé la donne et depuis ce 8 janvier 2020, le déclin de la puissance américaine a commencé avec comme apogée en août 2021 la fuite des milliers de soldats US d'Afghanistan et en ce début 2022, les attaques en chaîne contre les convois et les bases US en Syrie et en Irak auxquelles l'Amérique n'ose répondre par crainte des missiles et des drones de fabrication iranienne.

« L’acte terroriste du régime américain et du lobby sioniste a montré au monde entier leur totale désinvolture à l’égard des lois internationales. Ils ont ignoré la répercussion de la mort de Soleimani qui s’est avérée être encore plus dangereuse pour l’Arrogance mondiale que de son vivant. Preuves à l’appui : le retrait humiliant des États-Unis d’Afghanistan et la victoire du Front de la Résistance en Irak, en Syrie et au Yémen », a conclu le général Hajizadeh. Signe de ce déclin, ce 7 janvier, un nouveau groupe lié à la Résistance irakienne, visiblement non satisfait des frappes aux drones kamikazes contre les bases US en 2021, a revendiqué la responsabilité des deux récentes attaques ayant visé la base militaire américaine « Camp Victory » près de l'aéroport international de Bagdad. Le groupe a publié des images montrant ses combattants préparant deux drones de combat qu'ils dotaient de bombes intelligentes pour viser les camps US. C'est fort trop fort et du jamais vu depuis le Vietnam... Et c'est signé ce général qu'Israël appelle "le nouveau Soleimani" et qui a mis au pas à l'aide de 13 missiles une armée tentaculaire qui dépense quelques 750 milliards de dollars par an.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV