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Zoom Afrique du 22 décembre 2021

Zoom Afrique du 22 décembre

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Après avoir été éjecté du Mali et terriblement mal mené par la population burkinabé et nigérienne, le Tchad emboîte le pas de la solidarité intra-africaine.

Actualité en Afrique :

  • Cameroun : Projet Nachtigal ; le taux d’avancement des travaux évalué à 51,7% à fin novembre 2021
  • Sénégal / Hydrocarbures : Quatre points fondamentaux pour une gestion optimale des revenus
  • Togo : démarrage des travaux de construction de 30 000 salles de classe
  • La RDC et le Congo-Brazzaville renforcent leur coopération avec la signature de plusieurs accords

Analyses de la rédaction :

1. Le Tchad se rallie contre la France?

La France perd pied un peu partout dans le Sahel.

Après avoir été éjecté du Mali et terriblement mal mené par la population burkinabé et nigérienne, le Tchad emboîte le pas de la solidarité intra-africaine.

À l'occasion de la Journée du G5 Sahel, le 19 décembre, le président du Conseil militaire de Transition du Tchad par ailleurs président en exercice du G5 Sahel, le général Mahamat Idriss Deby Itno a déclaré samedi soir dans un message que "le Sahel ne doit nullement être le champ de positionnement pour les puissances aux visées tentaculaires" au nom de la lutte contre le terrorisme. Il a surtout expliqué que le Sahel "est d’abord et avant tout, aux Sahéliens", tout comme d’ailleurs, l’Afrique est aux Africains.

"Par conséquent, les amis du Sahel sont appelés à soutenir les États du Sahel et les forces de la coalition G5 Sahel et les aspirations légitimes des peuples du Sahel", a-t-il indiqué.

Le président tchadien a soutenu que les États du Sahel sont "engagés dans un combat difficile et de longue haleine" et comptent sur les contributions de toutes les couches de leurs populations mais aussi des nombreux amis du Sahel, "pour gagner cette lutte pour la préservation de la paix dans notre sous-région, en Afrique et dans le monde".

C'est en février 2021 que le Tchad prenait pour la deuxième fois la présidence tournante du G5 Sahel.

Faisant le bilan de cette présidence, à quelque deux mois de la fin de son mandat, le président de la transition Tchadienne a affirmé que les résultats sont encourageants au vu des réalisations et des chantiers en cours, malgré la pandémie de la Covid-19.

La région du Sahel ne doit pas être un espace de lutte d’influence entre les grandes puissances qui veulent régler leur compte sur le terrain africain au lieu d’aller le régler sur leur propre terrain, en continuant de garder la bannière de la lutte contre le terrorisme.

Il est clair que les règlements de compte entre les grandes puissances et les petits intérêts personnels coûtent la vie à un nombre incalculable de civils. Et il est clair qu’il faut que ça cesse.

Le terrorisme que les Occidentaux ont apporté au Sahel, en faisant sauter le verrou de la Libye de Kadhafi, en les mercenarisant en échange d’armement et de territoire dans le nord du Mali et dans la zone des trois frontières, pour les utiliser comme moyen de pression sur les gouvernements et dans les pays pour pousser à plus de déploiement militaire pour occuper littéralement les pays d’Afrique, n’a plus vraiment l’effet escompté. Le Niger demande des comptes à la France, le Burkina Faso mène également la vie dure à l’Élysée et le Mali a éjecté Paris. Le Sahel aux Sahéliens, l’Afrique aux Africains, telles sont les revendications du peuple africain depuis des décennies. La demande est légitime, et au plus les pays d’Afrique se liguent et au moins les occidentaux pourront bafouer les droits des Africains.

 

2. Éthiopie: quel est la situation actuelle du pays ?

Le ministre d'État, l'ambassadeur Redwan Hussien, a informé ce 21 décembre les ambassadeurs en poste à Addis-Abeba de la situation actuelle en Éthiopie.

Son exposé a couvert la récente session spéciale du CDH sur l'Éthiopie, le conflit dans le nord du pays, la prochaine étape après la libération des zones occupées, et le dialogue inclusif proposé entre les élites politiques et le public.

Concernant la convocation d'une session spéciale du Conseil des droits de l'homme de l'ONU et la création d'une commission internationale d'experts sur l'Éthiopie, l'ambassadeur Redwan a déclaré que c'était inacceptable et que l'Éthiopie ne coopérerait pas avec ce genre de mécanisme.

La décision porte atteinte au principe de subsidiarité puisque l'Éthiopie coopère avec les mécanismes pertinents des droits de l'homme, en plus d'avoir un mécanisme efficace des droits de l'homme dans le pays, a-t-il déclaré.

Il a déclaré que cette décision politise indûment le Conseil ; elle ne tient pas compte de l'engagement de l'Éthiopie à prendre des mesures conformément aux recommandations formulées dans les conclusions conjointes du HCDH et de l'EHRC.

Il aurait été logique que le Conseil ait décidé de lancer une enquête conjointe ONU-EHRC sur les violations des droits humains perpétrées par le TPLF dans les régions du Tigré, d'Amhara et d'Afar, a-t-il ajouté.

L'ambassadeur a également expliqué en détail du processus d'aide humanitaire dans le nord de l'Éthiopie, y compris dans la région du Tigré.

Il a déclaré que le gouvernement avait tout fait pour que l'aide humanitaire parvienne au Tigré mais que l'intransigeance du TPLF et la réticence de la communauté internationale à condamner ses actes destructeurs ont traîné le processus d'approvisionnement de l'aide humanitaire.

Le ministre d'État a souligné comment l'échec du TPLF à rendre la déclaration du gouvernement de cessez-le-feu humanitaire unilatéral en juin dernier et la réticence de la communauté internationale à l'apprécier ont exacerbé tous les problèmes qui ont suivi.

Un tel comportement, a-t-il dit, avait encouragé le TPLF à envahir les régions adjacentes, à massacrer de nombreux civils, à détruire des infrastructures et à profaner des institutions religieuses, et à violer des femmes et des mineurs en groupe, suscitant la colère des Éthiopiens qui œuvrent à acheminer l'aide humanitaire dans les régions du Nord.

Le silence persistant de la communauté internationale sur les plus de 1010 camions d'aide détournés par le groupe ne doit pas être pris à la légère, car il a beaucoup contribué à limiter la portée de l'aide humanitaire, a-t-il déclaré.

S'exprimant sur les derniers gains sur le champ de bataille, l'ambassadeur Redwan a déclaré que le TPLF bat en retraite suite aux coups décisifs infligés à ses éléments, contrairement à son récit trompeur de retrait de ses troupes des zones occupées en raison de son engagement en faveur de la paix.

Cependant, a-t-il dit, le gouvernement n'a pas l'intention de poursuivre une opération militaire tous azimuts au Tigré pour chasser le groupe terroriste dans chaque village et ville, mais il veillera à ce que le Tplf ne puisse plus mener d'attaque.

Le gouvernement éthiopien maintient également ses droits d'assurer l'intégrité territoriale du pays et il ne privera pas ses droits de prérogatives de stationner les groupes fédéraux dans toutes les régions du pays, y compris le Tigré, a-t-il ajouté.

Sous la garantie d'une paix durable en Éthiopie, il a détaillé les plans proposés pour un dialogue sans exclusive avec les élites politiques et le public.

Il a déclaré que presque toutes les questions litigieuses seraient sur la table au cours du dialogue, y compris les questions nationales fondamentales et les amendements constitutionnels.

Pour l’instant, pour le gouvernement et le peuple éthiopien, les véritables intentions des rebelles terroristes du TPLF sont encore cachées, mais une chose est sûre, c’est que les rebelles ont subi beaucoup de pertes, et ont été obligés de battre en retraite. S’ils demandent l’implication de l’ONU ou s’ils parlent d’aides humanitaires, c’est qu’ils attendent de nouveaux armements et des nouvelles recrues. Le gouvernement éthiopien est toujours sur ses gardes et le peuple éthiopien également. L’Éthiopie veut se concentrer sur le développement économique du pays, de la région et même de toute l’Afrique. Et visiblement, les Occidentaux n’acceptent toujours pas cela. Pourtant, ils n’ont plus le choix.

 

3. RCA : l'ONU fournit des drones à grenade aux rebelles!

L’annulation de la visite d’Emmanuel Macron au Mali a décidément versé beaucoup d’encre.

 Si officiellement du côté français, l’arrivée du président français Emmanuel Macron prévue pour hier a été annulée pour raison de Covid, côté malien, aucune information n’a fuité. Cependant, pour les jeunes maliens anti-impérialiste comme le leader Yérèwolo Débout sur les Remparts et membre du Conseil national de la Transition, Adama Diarra, Macron, tout d’abord, allait venir au Mali pour juste se sauver la face à la prochaine élection présidentielle prévue en mai 2022 en France. Pour lui, la France est en train de perdre le Mali et si jamais cela se passe, elle perdra tout le Sahel. Chose qui n’arrangerait pas du tout la France. Mais le président de la transition, le colonel Assimi Goïta a refusé les paramètres voulus par la France dès le début de l’annonce. Il s’agirait d’un premier, une conférence de presse à l’aéroport international de Sénou pour qu’après Macron transite sur Gao pour rendre visite aux 5000 militaires français de Barkhane. Le colonel aurait tout simplement refusé tout pour tout le sommet et la rencontre avec le président français. « Si ce n’était pas un refus du colonel Assimi, pourquoi au lieu d’annuler, ils n’ont pas fait un sommet par visioconférence », s’est argumenté Diarra.

En dehors de cela, Emmanuel Macron ne voulait pas seulement imposer sa présence au Mali, mais la Centrafrique était également dans ses projets.

Après son déplacement au Mali, il souhaitait également poursuivre son voyage d’affaires par une visite en République centrafricaine pour rencontrer le président Faustin Archange Touadéra. Une visite pas prévue et de nouveau imposée. Le président français n’a prévenu personne à l’avance de son arrivée prévue. En conséquence, l’ambassade a dû afficher à la hâte des affiches de bienvenue dans la capitale centrafricaine, Bangui.

Néanmoins, le gouvernement du président a fait remarquer que le président est actuellement en tournée à l’étranger et que son emploi du temps est très chargé. Au vu de cela, Faustin Archange Touadéra ne pourra pas rencontrer le président français, Emmanuel Macron.

L’administration du président a également ajouté qu’une telle visite doit être prévenue à l’avance.

Ce qui fait que le président Macron s’est une fois de plus ridiculisé en pensant encore que les présidents africains allaient courir à sa rencontre. Bangui n’a pas grand-chose à dire au chef de l’Élysée, car elle est occupée non seulement à développer des partenariats gagnant-gagnant ailleurs.

De plus, les Centrafricains le savent, l’armée nationale centrafricaine est constamment entrain de défendre le pays avec un minimum de moyen à sa disposition, car la France exige de l’ONU que l’embargo sur les armes soit maintenu, mais également, que la Minusca prolonge son mandat, malgré les nombreuses manifestations des Centrafricains demandant le retrait de ces occupants. Pour de nombreuses raisons que Zoom Afrique a déjà évoquées auparavant, comme le pillage des pierres précieuses le meurtre de civils, ou encore leur complicité avec les groupes rebelles qui veulent renverser Bangui. D’ailleurs, ces derniers temps, les éléments des Forces Armées Centrafricaines (FACA) ont encore détecté l’utilisation drones dans leurs opérations de ratissage. Ces drones seraient utilisés par des criminels de la Coalition des prétendus Patriotes pour le Changement (CPC).

A en croire des informations qui circulent, les rebelles de la CPC utiliseraient des avions sans pilotes, notamment des drones de marque « Quadricoptère » à des fins militaires. Dans le Nord de la République centrafricaine, des éléments des FACA ont découvert une cache d’armes contenant également un drone capable de larguer des grenades.

Qui approvisionne ces drones à ces rebelles ? D’après les premiers éléments d’enquêtes, ces drones proviendraient des puissances occultes qui sont déjà aperçues dans le ciel de la RCA. Ces appareils sont équipés de grenades. Mais, il faut noter que ces engins militaires constituent une véritable menace sérieuse pour la sécurité de la population centrafricaine.

Selon d’autres sources généralement bien informées, les grenades pour ces drones proviendraient de la Minusca. Difficile de dire avec exactitude. Mais, il faut noter que ces derniers temps, la Minusca n’est pas en odeur de sainteté en République centrafricaine. Plusieurs manifestations ont été organisées à Bangui, ainsi qu’à l’intérieur du pays pour réclamer le départ de cette mission onusienne qui, selon les Centrafricains, ne joue pas franc jeu dans la résolution de la crise centrafricaine.

Presque tous les Centrafricains savent pertinemment aujourd’hui que la Minusca justifierait son mandat chaque année par la présence des groupes armés. Et si les rebelles sont anéantis, leur mission prendra fin.

En rappel, le 1er novembre 2021, l’État-major des armées centrafricaines, a rendu public un communiqué, signé par le chef d’État-major des armées, le Général de Corps d’armée, Zéphirin Mamadou, qui a lancé que « tous les appareils non identifiés qui se trouvant dans la zone de responsabilité des FACA et ne disposant pas de l’autorisation préalable de survol aérien de l’espace national, seront systématiquement détruit conformément aux textes en vigueur ».

La population centrafricaine et même africaine continue de manifester et de réclamer la fin des ingérences étrangères dans les affaires intérieures de leur continent, et surtout le départ définitif des troupes d’occupation étrangère. Actuellement, les militaires occidentaux ont encore la chance de pouvoir se retirer d’eux-mêmes, car à l’allure où le soulèvement se développe, ils seront bientôt expulsés du continent africain.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV