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Les Algériens peuvent-ils faire confiance aux Etats-Unis?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les drapeaux algérien et US (illustration)

C'est si curieux de voir les Etats-Unis qui font tout pour pousser le Maroc par Israël interposé à envahir le Sahara occidental et à déclencher une guerre contre son voisin, marcher sur des œufs, dès qu'ils se trouvent en face des Algériens. En effet, s'il est vrai que Washington n'hésite pas à reconnaître implicitement la "marocanité" du Sahara mais il ne va jamais trop loin sur cette voie comme s'il hésitait. La normalisation contre nature Israël/Maroc, n'est-ce pas parce que les Américains ont peur de faire ce qu’Israël, leur vitrine stratégique ( bien  cassés) peut faire  ou croit pouvoir faire? Selon le site web du quotidien Rai al-Youm, l'Algérie continue d'être le premier partenaire économique des États-Unis au Maghreb et ce en dépit de tous les vicissitudes de ces derniers mois, y compris des manœuvres militaires à l'allure menaçante US au Sahara. 

Les États-Unis, "'attachés à des relations privilégiées avec l'Algérie", ont ainsi nommé une ambassadrice à Alger et gardent généralement les négociations avec la partie algérienne dans le plus grand secret, comme ils l'ont fait dans le dossier de l'acquisition par l'Algérie du système de défense russe S-400, un bel exemple de tartuferie US au Maghreb. Washington s’est déjà opposé à la possession par la Turquie et l'Inde du même système mais ferme les yeux sur la présence du S-400 dans l'arsenal algérien.  Mais pourquoi cette tartuferie? Le secrétaire du département d’État, Antony Blinken, répond en qualifiant les relations avec l'Algérie de "stratégiques" dans les domaines "économique et sécuritaire".  Au fait si , le Congrès américain a approuvé la nomination d'Elizabeth Moore Aubin comme nouvelle ambassadrice en Algérie, vacante depuis le départ de John Desrocher à l'été 2020, c'est parce que cette procédure révèle l'importance que "Washington porte aux relations avec Alger", car il y a une coordination continue entre les deux parties malgré la différence dans la façon dont certaines questions sont abordées, comme la lutte contre le terrorisme au Sahel, et les moyens de résoudre le conflit libyen".

C'est clair, la politique algérienne risque de s’avérer bien lourde d'effet et d'impact pour les Américains, si elles prennent un virage anti US. Le cas de Barkhane et ses déboires depuis que l’Algérie a décidé de lui tourner le dos et l'envoyer balader en fermant sont ciel sur ses avions est exemplaire. Sans la "complicité" d'Alger, le méga plan d'infiltration US au Maghreb dit grand Maghreb est impossible. Aussi si Washington s’abstient de s'opposer ouvertement aux décisions algériennes dont l'adoption par l'Algérie d'une politique qui ne plaît pas à l'Occident dans la région du Sahel, c'est parce qu'il sait qu'il risque de voir la porter se fermer définitivement sur elle.  Les analystes s’étonnent du silence de la Maison-Blanche au cours des trois dernières années sur l'acquisition par l'Algérie du système de défense aérienne S-400. En réaction à la livraison de la première batterie l'été dernier, ayant déclenché une dispute diplomatie avec la Turquie, les États-Unis ont suspendu la participation de la Turquie au programme de fabrication de l'avion de guerre américain F-35, prétextant que les S-400 pourraient en percer les secrets technologiques. De même, l’Inde pourrait faire face à des sanctions américaines pour son achat des systèmes de missiles S-400 de classe mondiale de la Russie.

Les États-Unis utilisent leur loi de 2017 intitulée Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act (CAATSA) pour mettre en œuvre des sanctions. Mais quant à l’Algérie, les États-Unis n’ont pas réagi à son intention de déployer le système en question en interface méditerranéenne. Les États-Unis avaient envoyé une mission militaire en Algérie en décembre dernier demandant aux autorités algériennes de déplacer les S-400 du front méditerranéen vers le sud d'environ 600 km afin de ne pas constituer une menace pour les avions américains traversant la Méditerranée.

Les chiffres et statistiques officiels révèlent que le volume des investissements américains en Algérie a atteint 14 milliards de dollars depuis 2014, et que l'Algérie représente plus de 60 % des échanges commerciaux américains avec les pays du Maghreb. Les relations entre les deux pays ont été affectées par la décision de l'ancien président américain Donald Trump de reconnaître le Sahara marocain au cours de l'année écoulée, car l'Algérie a exigé de l'administration Joe Biden la modération dans ses positions, et l'administration Biden n'a pas retiré la reconnaissance du Maroc sur le Sahara.

L'Algérie peut-elle faire confiance aux USA? peu probable. Voici comment Defensa, journal espagnole, donne une certaine idée du plan que les Yankee concoctent contre l'Algérie, plan dont Rabat est la première victime. : " Alors que les tensions entre l’Algérie et le Maroc ont atteint leur paroxysme, la course à l'armement entre les deux pays s’intensifie. En effet, le royaume chérifien s'est doté de sa première base de défense anti-aérienne de longue portée, selon le journal espagnol spécialisé Defensa.

La même source affirme que ce système a été installé à Sidi Yahia El Gharb, à 50 km au nord de la capitale Rabat. Cette base d’une superficie de 42 000 m² a déjà accueilli, au milieu de cette année, une des quatre batteries du système chinois de défense anti-aérienne FD-2000B, commandé par le Maroc en 2017. L’activation de ce premier lot a été faite il y a quelques semaines, indique Defensa.

"Ce système de défense est considéré par les spécialistes en armement comme un dérivé du célèbre système russe S-300. Le FD-2000B est une version à l’export du système de défense anti-aérienne HQ-9B, fabriqué par l’entreprise CASIC Defense Corporation (China Aerospace Science and Industry Corporation), dont la portée d’interception peut aller jusqu’à 300 km à une hauteur de 30 km, avec un radar qui peut détecter des cibles à 280 km. Le site spécialisé Defensa révèle également que le Maroc prévoit de recevoir Sky Dragon, l’autre système de défense anti-aérienne commandé également auprès de la Chine en 2017. Ce système de moyenne portée peut intercepter des cibles à 50 km. Par ailleurs, la nouvelle base de Sidi Yahia El Gharb comportera un point de lancement circulaire fixé de 170 m² de diamètre, des espaces de maintenance et de stockage de munitions, ainsi que des bâtiments administratifs et résidentiels, précise le site espagnol."

Et le journal d'ajouter :" L’Algérie, de son côté, s'est dotée de moyens militaires conséquents. Sur le plan de la puissance, l'armée algérienne devance celle du Maroc. Le site américain spécialisé dans les questions de défense a classé l’armée algérienne à la 27e place mondiale et en deuxième position en Afrique, derrière l’Égypte qui occupe, quant à elle, le 10e rang mondial.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV