D'un côté, il y a un Frank McKenzie, chef du CentCom, s’obstine à faire croire, à qui l’entend, que l’US Army ne quittera à aucun prix l’Irak, que les 2 500 soldats US qui resteront au-delà du 31 décembre en Mésopotamie ne font que changer de nom pour passer de statut de militaire à conseiller, et qu’en dépit de ce passage, ils restent pleinement capables de se défendre contre drones et missiles, que la somme des deux années de bataille de la Résistance irakienne contre l’occupation US, marquée par près de 250 opérations anti convoi militaire et une cinquantaine d’opérations aux missiles et aux drones, n’ont rien changé « puisque les forces américaines ne se sont retirées que des bases de peu d’importance au profit des bases plus opérationnelles (à savoir Ain al- Asad et Harir). De l'autre, le ministre sioniste de la Guerre, Gantz, qui vendredi une fois débarqué avec hâte et précipitation à Washington, a affirmé aux médias outre-atlantique que « l'Iran renforçait ses forces dans l'ouest du pays afin d'attaquer Israël en particulier » puis les pays du Moyen-Orient et qu’Israël se prépare à faire face à une pareille tentative et il fera tout ce qui est nécessaire pour protéger les cols et ses infrastructures.
L’observateur averti ne pourra comprendre qu’une chose : les Yankee comptent bien maintenir leur présence militaire sur la frontière syro-irakienne, non loin du point de passage frontalier Abou Kamal-Qaem, tout comme à Harir et à Ain al-Asad, non pas tant, n’en déplaise à McKenzie, auteur de la célèbre formule « drones plus puissants que chasseurs », parce qu’il est facile de faire face aux missiles et aux drones de la Résistance dont une vingtaine ont été tirés fin novembre début décembre contre Kharab al-Jir, principale base-terminable de contrebande du pétrole syrien à Hassaké, puis contre al-Tanf et tout ceci, au milieux des démentis médiatiques du Pentagone mais bien parce qu’Israël est vulnérable.
Vu qu’un seul jour ne se passe pas désormais sur le front intérieur israélien sans qu’il n’y ait une ou deux attaques visant les militaires sionistes, aussi saugrenue que puisse paraître une telle idée, les Américains ne devraient pas la prendre à la légère, d’autant plus que l’arsenal iranien compte des drones dont certains comme le prototype Gaza présente les caractéristiques d’un vrai chasseur avec des ailes de 21 mètres de longueur, une endurance de 35 heures et un plafond de vol de 10,5 km, une vitesse de vol maximale de 350 km/h et une capacité de charge utile allant jusqu'à 500 kg.
En l’absence d’une DCA digne de ce nom, des radars susceptibles d’intercepter quoi que ce soit, quitter l’Irak reviendrait à exposer pleinement Israël. Qu’un drone Gaza quitte, à titre d'exemple, sa base dans l’ouest de l’Irak ou en Syrie orientale pour aller viser Israël, ce n’est guère une mince affaire vu qu’avec ses ailes géantes, l’appareil est capable de transporter 13 bombes et qu’en plus, il est doté de matériel de guerre électronique et d’un radar imageur « SAR », ce n’est pas une mince affaire.
Ceci étant, c’est à cette douloureuse et cuisante question qu’Austin, Blinken et enfin Biden devront répondre dès lors qu’ils laissent entendre leur refus de quitter l’Irak en dépit de la volonté de son peuple : « L’US Army est-elle oui ou non prête à sacrifier ses effectifs pour assurer ce qu’elle qualifie de sécurité israélienne ? Car au train où vont les événements, cette histoire de sécurité du golfe Persique que les USA devraient garantir pour assurer leurs alliés arabes est sur le point de perdre du poids, Abou Dhabi voire Riyad ayant de plus en plus la volonté de reprendre langue avec l’Iran.
À l’approche du second anniversaire de la frappe balistique du CGRI contre Ain al-Asad en représailles au lâche assassinant des hauts commandants de la Résistance le 3 janvier à l’aéroport de Bagdad, le Pentagone a publié un rectificatif : il a reconnu que la frappe en question avait fait beaucoup plus que 150 commotionnés cérébraux. Et il a tenu à primer les 39 autres « blessés » de ces attaques.
Reste si la machine de guerre rouillée qu’est Israël, et dont la vétusté a été portée au grand jour à l’occasion de la guerre de mai, vaut que les cercueils de soldats US arrivent par masse aux États-Unis.