Ce matin alors même qu'Al Massirah faisait état de l'interception et la destruction d'un huitième drone "Scan Eagle" que les officiers US retranchés dans leur QG dans le sud saoudien avaient envoyé dans le ciel de Maarib identifier les zones civiles à abattre, et que les forces de Hadi, en mode panique postaient, sur les réseaux sociaux les images ahurissantes du premier hélicoptère de la Résistance yéménite en train de bombarder les positions saoudiennes dans le sud de Maarib, Ben Salmane, lui, se trouvait toujours en tournée dans le golfe Persique, non pas comme l'ont laissé entendre certains journaux européens raffermir ses liens et relations avec les Golfiens mais pour quémander des "missiles intercepteurs"!
Vidéo: le premier hélico d'Ansarallah qui bombarde les positions saoudiennes dans le sud de Maarib/twitter
Au fait au train où vont les événements, l'Armée de l'air asymétrique de la Résistance yéménite, jusqu'ici composée essentiellement de missiles balistiques et de drones kamikazes ou d'attaque, ne tardera pas à muter pour s'enrichir d'une composante nouvelle et plus classique, faite d'hélicoptères, ce qui n'augure rien de bon pour le royaume. Surtout qu'à Maarib des dizaines de bases bourrés d'armes et de munitions ont été désertées ces deux derniers mois et que le génie militaire que les "Houthis" ont dans leur sang leur permettrait de passer sans accrocs d'un modus operandi ( asymétrique) à un autre, celui si plus régulier et impliquant ce qui pendant longtemps était vendu au monde entier à titre de motif de supériorité aérienne, à savoir avion de chasse. Qu'Ansarallah nous sorte un de ces quatre l'un de ces F-15 qui frappe en lieu et place de Sadaa et Sannaa, Jizan ou NAjran, cela ne devrait pas surprendre. Et c'est exactement pour cette même raison que MBS a lancé un appel de détresse à quiconque le connait de part le monde.
BREAKING: Saudi air defense intercepts ballistic missile over Riyadh; loud explosions heard across the capital pic.twitter.com/gprUbjEN8C
— Josh Caplan (@joshdcaplan) March 25, 2018
selon Wall Street Journal, il aurait demandé de toute urgence au Pentagone et à ses alliés golfiens dont le Qatar puis à tous les amis de l'OTAN de lui fournir les missiles intercepteurs Patriot pour repousser "les attaques répétées d'Ansarallah" qui à en croire la presse saoudienne a enregistré à son actif un "nombre d'attaques record contre le royaume ," les drones ayant frappé l'Arabie saoudite 29 fois en novembre et 25 fois en octobre, et l'Arabie ayant subi 11 attaques de missiles balistiques le mois dernier et 10 en octobre soit 375 attaques contre l'Arabie saoudite en 2021 et tout ceci malgré les 1000 raids menés contre Sadaa, SAnaa, MAaib, Taez, Hudaydeh ces 35 derniers jours. Mais à quoi joue Ansarallah? très visiblement à faire grimper la facture de la défaite.
Car un royaume super riche en pétrole qui a ses trésors à la merci de l'adversaire, lequel adversaire est capable de calibrer, de réduire voire de sécher le flux du pétrole saoudien, c'est un royaume nu et si cet adversaire se met à refaire ce que Riyad fait aux villes yéménites mais à l'appui de ses missiles et drones, MBS devra tout faire pour éviter cette terrifiante perspective, fût-ce au prix de se réduire au rang d'un mendiant. La guerre yéménite peut être considérée comme le plus grand champ de bataille entre les fameux systèmes de défense aérienne occidentaux d'une part et les missiles balistiques, les missiles de croisière et les drones de la Résistance de l'autre. Et la dessus, les annales de l'histoire devraient avoir pendant longtemps des exploits et des échecs à raconter.
Les frappes de ces dernières années de la Résistance yéménite dans les profondeurs du territoire saoudien, notamment la célèbre frappe au drone de 2019 contre les installations pétrolières d’Aramco, ont bel et bien montré à quel point les radars made in US des batteries PAC 3 sont défaillants, malgré de sommes astronomiques que Riyad a dépensés pour s'en procurer. Un petit récapitulatif : les contre-attaques yéménites au fin fond du territoire saoudien ont impliqué initialement les missiles balistiques réputés non précis. Un missile tel que le Tochka qui a visé au début de la guerre et à plusieurs reprises des sièges des mercenaires saoudiens et émiratis, infligeant les premières lourdes pertes des agresseurs.
Mais rapidement Ansarallah s'est mis à se vouloir plus précis, plus pertinent dans ses attaques balistiques. Ce fut alors que des missiles balistiques à longue portée, tels que le Burkan, ont commencé à viser des points profonds en Arabie saoudite. A l’époque, le Patriot pouvait encore résister. Au début de la guerre, Riyad brandissait ses Patriot de type PAC-2, mais à mesure que le feu balistique d'en face s'est renforcé, Il en a voulu une mise à niveau et des modèles Patriot PAC-2 GEM et PAC-3 ont débarqué.
La série PAC-2 est donné pour avoir une sorte de capacité polyvalente contre des cibles aériennes telles que des avions, des hélicoptères, des drones et des missiles de croisière et balistiques, tandis que le modèle PAC-3 se concentre spécifiquement sur la question de la défense anti-balistique. Mais cet étalage de force anti balistique a perdu tout son superbe quand Ansarallah a sorti ses drones et missiles de croisière. Car n'en déplaise à Lockheed Martin, les radars Patriot ne voient venir ni les missiles de croisière et ni les drones-kamikazes yéménites dont le taux de réussite selon les sources américaines va jusqu'à 99% dans certains cas avec une marge d'(erreur de quelques mètres seuilement, surtout qu'ils sont à ogive détachable propre à leurrer les radars Patriot. Cette scandaleuse défaite de la DCA américaine vendus à des dizaines de pays dans le monde à titre de meilleur défense aérienne a débouché sur un autre scandale: remplacement de la DCA par l'avion de chasse. Ainsi des milliers de dollars sont dépensé par heure par Riyad pour qu'un F-15 décolle de Khamis Mushait ou de Najran pour aller intercepter un drone ou un missile yéménite der seulement quelques milliers de dollars.
En 2020 et une partie de 2021, le mot d'ordre des forces yéménites tournait surtout autour des missiles de croisière et des drones puisqu'il s'agissait de "frappes chirurgicales", de paralysie des principales sources de revenue de la guerre, le pétrole. la tendance semble changer depuis quelque temps, la Résistance yéménite ayant opté davantage pour les missiles balistique, visant les profondeurs du royaume.
Mais ces "balistiques" ne sont pas ceux d'il y a deux ans. En examinant les preuves et les documents en image, tout expert comprendra que ces nouveaux missiles sont plus rapides que les précédents, et qu'ils poussent l'adversaire à épuiser follement dans ses stocks d'intercepteur à riposter un seul missile par une cascade de missiles intercepteurs. C'est là le gros problème qui a forcé MBS d'aller quémander les "missiles intercepteurs dans la région" et lancer des SOS à l'adresse de Biden, qu'il sait pourtant être son ennemi.
Alhumdillah The saudi army has successfully intercepted a ballistic missile in the riyadh #saudiarmy #riyadh #riyadhnow #الرياض_الان
— Adnan (@adii_khaan) March 25, 2018
I hope everyone is safe and fine many prayers to the brave and strong army ❤️ 🇸🇦🇸🇦🇸🇦🇸🇦 #الرياض pic.twitter.com/n1ThqBpO1r
Le dernier exemple en date remonte à la semaine dernière, lorsque les Saoudiens ont été contraints de tirer cinq missiles Patriot pour intercepter un seul missile balistique au-dessus de Riyad. Un rapport un/cinquième c'est à la fois trop coûteux et épuisant et c'est exactement à l’image de la guerre qui a écrasé l'Arabie saoudite. Le royaume est en rupture de stock au pire moment, alors que Maarib est presque perdu et que Chambwa s'en suivra et que les expertes les plus optimistes parlent même de la chute d'Aden si les choses vont dans ce même sens.
Le Wall Street Journal affirme que m^mes les troupes US déployées en Arabie saoudite, une partie sur la côte ouest et une autre près de Riyad commencent à paniquer et que partant, l'armée américaine a redéployé bon nombre de ses armes, qui protégeait les troupes américaines et assurait la sécurité de l’Arabie saoudite, armes qui avaient été retirées de l’Asie de l’Ouest pour faire face à la Chine.
Part of the intercepted missile landed in #Riyadh #Saudi Arabiapic.twitter.com/TO4Ff6uA2a
— Aldin 🇧🇦 (@aldin_ww) March 25, 2018
Rien sur foi du rapport du journal américain, de 2015 à 2021, c'est-à-dire en presque 6 ans, l'Arabie saoudite aurait consommé 2 800 missiles intercepteurs. Imaginons-en, la charge psychologique et surtout financière pour l'agresseur. De deux choses une: soit les Etats-Unis rempliront les stocks vidés moyennant de grosses sommes d'argent et appauvrissant encore Ben Salmane, soit la question de l'épuisement du stock de missiles continuera à hanter les jours et les nuits de l'agresseur, sur fond de la fulgurante avancée d'Ansarallah sur tous les fronts.