Taïwan a dévoilé le premier escadron d’avions de combat F-16 modernisés avec l’aide des États-Unis pour renforcer la défense de l’île en réaction à la montée des tensions entre Taipei et Pékin.
Les exercices militaires chinois et américains, fréquents dans la région, ont fait craindre un conflit déclenché par une crise à Taïwan, un pays démocratiquement gouverné, que Pékin revendique comme son propre territoire.
Lors d’une cérémonie dans une base aérienne de la ville de Chiayi (sud de Taïwan), la présidente taïwanaise Tsai Ing -wen a dévoilé le premier escadron de chasseurs F-16 optimisés, et a déclaré que ce projet démontrait le partenariat ferme entre Taïwan et les États-Unis.
« Je pense que tant que nous adhérons aux valeurs de démocratie et de liberté, il y aura plus de pays aux vues similaires sur le même front avec nous », a-t-elle déclaré.
Les États-Unis n’ont pas de relations diplomatiques officielles avec Taïwan, mais sont le principal soutien international et fournisseur d’armes de l’île, ce qui a suscité la fureur de Pékin.
La mise à niveau du F-16 de 3,96 milliards de dollars est dirigée par le fabricant Lockheed Martin Corp (LMT.N) et l’Aerospace Industrial Development Corp (AIDC) de Taïwan, et est le dernier exemple de coopération militaire entre Washington et Taipei.
Taïwan a transformé 141 jets F-16A/B en F-16V, dont 64 ont déjà été mis à niveau, et a en outre commandé 66 nouveaux F-16V, dotés de nouveaux systèmes avioniques, d’armes et de radars pour mieux faire face aux l’armée de l’air chinoise, y compris son chasseur furtif J-20.
Les F-16V peuvent transporter les missiles air-air avancés AIM-9X Sidewinder de Raytheon Technologies Corp (RTX.N).
« Vu que davantage de F-16V ont été entrés en service dans l’armée de l’air de Taïwan, la puissance de défense de Taïwan serait plus forte qu’auparavant », a déclaré Tsai.
Les États-Unis ont approuvé en 2019 une vente de 8 milliards de dollars d’avions de combat F-16 à Taïwan, un accord qui porterait la flotte de F-16 de l’île à plus de 200 avions, la plus grande d’Asie.
Pendant ce temps, le chef adjoint d’état-major interarmées a déclaré que la Chine augmentait son potentiel militaire, affirmant que ce dernier permettrait à Pékin de lancer sa première frappe à l’avenir.
« La Chine a tiré un missile à longue portée et il a fait le tour du monde et a atteint une cible en Chine », a déclaré Hayten à propos du test d’armes supersoniques de la Chine.
Lorsqu’on lui a demandé si ce missile avait atteint la cible, Hyten a répondu : « Assez proche. »
Le 16 octobre, le Financial Times a rapporté que début août, la Chine avait lancé un planeur supersonique capable de transporter une ogive nucléaire à travers un missile porteur.
Selon des sources américaines et d’un certain nombre d’États asiatiques, le planeur a fait le tour de la planète sur une orbite basse, mais n’a pas pu atteindre sa cible, passant à plusieurs dizaines de kilomètres.
Le test aurait impressionné le Pentagone, car il montrait de manière inattendue les progrès significatifs de la Chine dans le développement d’armes hypersoniques.
Pour sa part, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a déclaré le 18 octobre que la Chine avait testé un vaisseau spatial, pas une arme.
Selon le haut responsable militaire américain, bien que la Russie représente une plus grande menace stratégique pour les États-Unis que la Chine en termes d’arsenal nucléaire, en raison de ses ressources économiques et du processus de la modernisation de son armée, la Chine pourrait être une menace encore plus sérieuse pour les États-Unis.
« Si nous ne prenons pas de nouvelles mesures, la Chine dépassera la Russie et les États-Unis en termes de puissance militaire dans les prochaines années », a prédit Hayton.
Ce qui a bien inquiété l’Occident, c’est la possibilité d’un changement dans l’équation de forces sur le plan mondial a bien qui pesait lourdement sur les États-Unis depuis des décennies.
« L’équilibre des forces sur le plan mondial est en train de basculer, car la Chine est en train de devenir une puissance militaire plus forte », a déclaré Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN.
« La Chine se rapproche de nous, dans le cyberespace, en Afrique, dans l’Arctique. Elle investit en Europe pour prendre le contrôle d’infrastructures stratégiques », a-t-il annoncé.