De nombreux lecteurs de PressTV n'ont eu cesse ces 12 derniers mois, de se poser la question suivante : pourquoi Ansarallah ne met pas les bouchées doubles pour en finir une bonne fois pour toute avec Maarib? N'est-ce pas qu'une tempête de missiles pourrait faire plier le camp saoudien en un quart de tour? Et bien la réponse saute aux yeux ces derniers jours, marqués non seulement par des gains militaires spectaculaire dans le nord et le sud de Maarib mais encore par le ralliement des dizaines de tribus, ex alliés de Riyad qui renvoie leurs délégués prêter allégeance à Ansarallah à Sanaa. C'est de loin la victoïre la plus inattendue d'une "milice", dixit US/GB/Golfiens qui a prouvé en six ans de guerre même à ses opposants ses qualités d'acteur étatique. Ce que reconnaissent pour le reste, les Yankees eux-mêmes. Un ancien diplomate américain a conseillé à Washington de mettre fin à la guerre au Yémen, étant donné les victoires en cascade d’Ansarallah.
David Schenker, directeur adjoint du Bureau des Affaires du Proche-Orient au sein du département d’État de Donald Trump, a déclaré, dans un article publié par l’Institut de Washington, que les États-Unis manquaient un levier efficace face au conflit au Yémen.
« Deux ans après le début de leur campagne militaire visant la province de Maarib, ils [les combattants d’Ansarallah, NDLR] sont actuellement à deux doigts de conquérir cette province et son chef-lieu », a écrit David Schenker, ajoutant que la province de Maarib était une région pétrolifère qui servait également d’un point d’accès à la province de Chabwa, étant sous le contrôle des forces de Mansour Hadi.
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« Si les Houthis [les combattants d’Ansarallah, NDLR] vainquent l’armée soutenue par l’Arabie saoudite dans son dernier principal bastion au nord du Yémen et qu’ils prennent le contrôle de l’épicentre d’hydrocarbure du pays, ils remporteront essentiellement la guerre. »
En effet, le déroulement des choses sur le terrain est tel que les prédictions du diplomate chevronné américain ne devrait étonner personne. À al-Wadi, la tribu d’al-Oubeïda a déclaré qu’elle ne permettrait à personne d’y implanter des installations militaires. Elle a souligné que la tribu garderait son impartialité.
Le porte-parole de l’armée et des Comités populaires du Yémen, le général de brigade Yahya Saree, a récemment annoncé que seules les deux villes de Maarib et d’al-Wadi échappaient au contrôle de ces forces.
Lorsque les forces de l’armée yéménite et les combattants d’Ansarallah sont arrivés au sud d’al-Wadi et l’ont encerclée depuis trois directions, la tribu d’al-Oubeïda a publié un communiqué pour souligner qu’elle garderait son impartialité face aux conflits entre les forces de Sanaa et les miliciens à la solde de la coalition d’agression saoudienne et du parti d’al-Islah.
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« Nous ne permettrons à aucune partie de transformer notre ville, nos maisons et nos fermes en un champ de bataille », indique le communiqué.
« Quiconque tente de faire impliquer la ville d’al-Wadi dans la guerre est considérée comme ennemi et nous ne permettrons à aucune partie d’y implanter des installations militaires. »
Le communiqué a été publié en réaction aux tentatives du parti d’al-Islah destinées à mettre sur pied des bases militaires à al-Wadi pour ainsi contrer les percées des forces de Sanaa.
Des responsables de la tribu d’al-Oubeïda se sont récemment rendus à Sanaa où ils ont rencontré Abdel Malek al-Houthi, leader d’Ansarallah.
Par ailleurs, les forces du gouvernement de Salut national ont enregistré d’importantes percées à travers la province d’al-Jawf, ayant pour mission de bloquer les routes d’approvisionnement des mercenaires de Hadi.
Simultanément à leur opération à Maarib, les forces de Sanaa ont libéré la caserne d’al-Khandjar dans la province d’al-Jawf, à l’issue d’intenses affrontements avec les miliciens à la solde de Mansour Hadi.
Après la libération de cette caserne stratégique, les forces de Sanaa se sont dirigées vers l’est de la province d’al-Jawf, une région frontalière de l’Arabie saoudite, afin de bloquer les dernières routes d’approvisionnement des miliciens du gouvernement démissionnaire.
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Samedi 6 novembre, les combattants yéménites ont réussi à prendre le contrôle de la base militaire d’Um Riche, située dans le sud de la province de Maarib. Um Riche était le dernier bastion des forces pro-saoudiennes dans cette région. La libération de cette base militaire permettra aux forces de Sanaa de se diriger facilement vers la région de Safer qui abrite pas mal de champs pétroliers et gaziers du Yémen.
Jeudi 4 novembre, 1 500 éléments pro-saoudiens ont rejoint les rangs des forces de Sanaa.