Le fait est que la poursuite des actions aventureuses du président turc en Syrie expose de plus en plus la Turquie à la menace des missiles de la Résistance. Alors que la base militaire américaine à al-Tanf, dans l’est de la Syrie, a été touchée par le Fateh-110, le président turc chercherait à redorer son blason auprès de l’opinion publique par l’annexion des régions du nord de la Syrie, dont Manbij et Tal Rifat.
Compte tenu des mesures provocatrices du président turc visant à s’emparer de Tal Rifat, la situation dans le nord de la Syrie va devenir de plus en plus tendue.
Selon le journal libanais Al-Akhbar, à l’approche de la rencontre entre les présidents américain et turc, les événements dans le nord de la Syrie deviennent de plus en plus critiques.
« De nouveaux événements qui auront lieu dans un proche avenir dans le nord de la Syrie pourront bouleverser totalement le paysage géopolitique syrien créant un nouveau chapitre dans le rapport des forces dans ce pays », a rapporté Al-Akhbar.
Concernant les objectifs stratégiques recherchés par le président turc pour prendre le contrôle des régions dans le nord de la Syrie, dont Tal Rifat et Manbij, un expert militaire turc a déclaré : « Tal Rifat est un pont reliant les trois zones de la nord de la Syrie à savoir Idlib, Afrin et la zone dite “Bouclier de l’Euphrate”. La prise de contrôle de la ville de Manbij repoussera les Kurdes à l’est de l’Euphrate et augmentera la pression de l’armée turque sur la ville d’Alep via le sud. »
Les Kurdes sont bien conscients qu’en cas de la prise de contrôle de Manbij et Tal Rifat par l’armée turque, cette dernière lancera une nouvelle opération à l’est de l’Euphrate pour réprimer les Kurdes.
La question qui se pose est de savoir quelle sera la position de la Russie face à cette éventuelle opération militaire de l’armée turque.
Malgré les avantages que la Turquie chercherait à tirer de l’invasion du nord de la Syrie, le président turc est bien conscient que le moindre agissement de l’armée turque dans ces régions pourrait se heurter à la riposte foudroyante de l’aviation russe et l'armée syrienne qui ont le contrôle total du ciel du Nord syrien.
En conséquence, toute opération terrestre de l’armée turque dans le nord de la Syrie infligera de lourds dégâts matériels et d’importantes pertes en vie humaine aux troupes turques.
Compte tenu de l’inutilité de la présence à long terme des forces turques en Syrie, de la crise économique de la Turquie et de la chute sans précédente de sa monnaie nationale, Erdogan semble chercher à redorer son blason auprès de l’opinion publique par l’annexion des régions du nord de la Syrie, dont Manbij et Tal Rifat.
Toujours est-il que la poursuite des actions aventureuses en Syrie ferait courir à la Turquie un danger encore plus important qu'est les missiles de la Résistance, étant donné que la récente attaque contre une base américaine dans l’est de la Syrie a été menée par des missiles Fateh-110.
La base militaire américaine dans la zone d’al-Tanf (est de la Syrie) a été touchée, le 20 octobre, par un missile sol-sol Fateh-110.
La frappe de missiles a été menée depuis la zone de la base aérienne de Tiyas où se trouvent actuellement les forces de la Résistance, tandis que deux autres attaques contre la base américaine ont été menées par des drones depuis l’Irak voisin.
Il est à noter que les capacités des missiles Fateh-110 les rendent capables de frapper la partie nord d’Israël directement depuis la base aérienne de Tiyas, dans le désert syrien entre Homs et Palmyre. Selon certaines sources, il est probable que la Résistance y ait déployé au moins 10 lanceurs mobiles.
De tels systèmes de missiles ont déjà été utilisés pour frapper des terroristes pro-turcs à Idlib où l’épave de ces missiles à propergol solide a également été retrouvée. La portée maximale des systèmes de missiles Fateh-110 est de 300 kilomètres, ce qui permet d’attaquer avec succès presque n’importe quelle cible en Syrie. Ajoutons en passant que l’armée turque a déjà subi de graves pertes humaines et matérielles par les batteries Tochka OTRK et Iskander à la disposition de l’armée syrienne.