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Zoom Afrique du 18 octobre 2021

Mali: le démembrement a commencé ?

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Au Mali, les attaques contre l’armée malienne se multiplient, et évidemment, en même temps que le retrait de Barkhane dans les zones du Nord.

Actualité en Afrique :

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Analyses de la rédaction :

1. Éthiopie : Addis abeba passe à l'attaque !

Les forces armées éthiopiennes ont mené lundi des frappes aériennes sur Mekele, la capitale de la région du Tigré, marquant une nouvelle phase dans la guerre, ont indiqué des sources humanitaires et diplomatiques.

Il s'agit des premières frappes aériennes connues sur Mekele depuis le début du conflit en novembre 2020.

La première frappe a eu lieu dans la matinée à la périphérie de la ville près d'une usine de ciment. La deuxième a eu lieu en milieu de journée près de l'hôtel Planet - par le passé été souvent utilisé par les rebelles terroristes du Front de libération du peuple du Tigré TPLF.

Le 4 novembre, le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l'armée fédérale au Tigré pour repousser les rebelles du TPLF. Les forces fédérales avaient rapidement pris le contrôle de la majeure partie de la région. Fin juin, les troupes militaires se sont retirées et un cessez-le-feu humanitaire a été installé, mais de nouveau les rebelles n’ont pas respecté le cessez-le-feu et ont tenté de profiter de l’occasion afin de s’attaquer aux civils, qu’ils ont jugé être des « traîtres » car les tigréens soutiennent en majorité Addis Abeba.

Depuis environ deux semaines, des sources rebelles et humanitaires rapportaient les signes d'une nouvelle offensive de l'armée fédérale, marquant une possible nouvelle étape dans ce conflit qui vise à neutraliser une bonne fois pour toutes les rebelles du TPLF et de ramener la paix dans la région. Addis Abeba a besoin de régler l’affaire du TPLF au plus vite afin de se concentrer non seulement au développement du pays, mais en plus sur la construction du barrage de la Renaissance. Les membres du TPLF, qui sont à la solde de l’Occident, ont tenté également d’entraver la construction du méga barrage.

Les travaux de construction avancent à grands pas, un troisième remplissage aura lieu dans le courant du mois de février 2022.

Et il n’est pas question pour Addis Abeba et pour le peuple éthiopien de laisser les rebelles du TPLF déstabiliser le pays et détruire le barrage de la Renaissance.

 

2. Mali : le démembrement commence ?

Au Mali, les attaques contre l’armée malienne se multiplient en même temps que le retrait de Barkhane dans les zones du Nord.

Un soldat malien a été tué et trois autres blessés, dimanche, dans une attaque menée par des hommes armés non identifiés contre le poste d'Acharane dans la région de Tombouctou (nord), ont annoncé les forces armées maliennes (FAMA) dans un communiqué. Par contre, la riposte de l’armée malienne est également en nette augmentation.

Ce même document indique aussi que quatre assaillants ont trouvé la mort et des armes ont été récupérées.

''Les FAMa viennent de réagir vigoureusement ce matin, aux environs de 6 h 30, à une attaque du poste d'Acharane, région de Tombouctou par éléments non encore identifiés'', explique la même source.

''Bilan provisoire : 1 mort et 3 blessés côté FAMA (Forces armées maliennes). Du côté ennemi, 4 morts abandonnés sur le terrain et plusieurs armes individuelles et collectives récupérées'', note le communiqué.

Même avant ce départ de Barkhane de la base de Kidal, la ville était déjà à la merci de plusieurs groupes qui se trouvaient sous le protectorat de l’Élysée. L’objectif est assez clair, occuper un maximum les FAMAs notamment dans le centre pour qu’ils n’arrivent pas à se concentrer sur les zones du Nord du pays, installer un chaos sans précédent, chasser toutes autorités et commencer le processus de démembrement du pays.

L’armée nationale continue toutefois de tenir bon, et semble ne pas être décidée à laisser une telle chose se produire. Cela dit, l’appui du peuple malien reste on ne peut plus indispensable.

En plus de cela, le fait d’installer un dirigeant légitime est également un moyen de préserver la souveraineté et l’intégrité du pays. De plus, en dehors de la France ou encore même de la Russie, de nombreux partenariats pourront voir le jour, avec des pays qui luttent vraiment contre le terrorisme et non avec ceux qui dirigent les groupes terroristes.

Par ailleurs, nous avons toujours l’impression que les manœuvres occidentales consistent à détruire par la même occasion la constitution malienne, sa souveraineté et son intégrité.

Il est clair que beaucoup de Maliens parlent d’un report des élections, d’une arrivée des militaires russes et surtout d’un départ de la France. Mais au milieu de tout cela, qu’en est-il de Takuba et des Américains ? Personne ne parle de cela.

Est-ce que les Maliens sont d’accord avec la présence européenne ou même de l’arrivée des Américains ? N’est-ce pas eux qui ont pris les commandes ? Les manifestations dans le pays parlent seulement d’un départ de la France.

Beaucoup de Maliens affirment également une crainte que lors des élections, la France et ses alliés placent un de leurs pantins à la tête du pays. Mais le problème initial se trouve particulièrement dans les nombreux accords coloniaux entre la France et le Mali qui enchaînent encore le pays. Depuis l’extérieur, on a l’impression que peu importe celui qui viendra au pouvoir, il ne pourra peut-être pas faire grand-chose.

Le seul qui a réellement le pouvoir de changer les choses, c’est bien la population, car elle, n’est pas enchaînée par des accords coloniaux, mais seulement exposée à des manipulations de toutes sortes par les États occidentaux. Et ces manipulations n’ont plus du tout d’effet sur les Maliens !

 

3. Israël-UA-Soudan : le Soudan paie le prix de son affront ?

Contre toutes attentes, le Soudan a également exprimé son rejet de la décision du président de la Commission africaine, Moussa Faki, d’accorder le statut d’observateur à Israël sans consulter les États membres, notant dans un communiqué que « cette affaire a créé un différend entre la Commission et les membres. »

Les États africains mettent une forte pression sur l’UA pour empêcher une telle chose de se produire.

L’Union africaine a reporté la prise de position définitive sur le dossier de l’octroi à Israël du statut de membre observateur auprès de l’Union africaine jusqu’à ce que le dossier soit présenté au sommet prévu pour l’Union en février prochain.

Selon la télévision libanaise d’information al-Mayadeen, cette décision a été annoncée par le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra le vendredi 15 octobre, après la fin des travaux du Conseil exécutif de l’Union africaine qui s’est tenu les 14 et 15 octobre.

Lamamra qui a taxé « d’irresponsable » la décision de la Commission de l’Union d’accepter Israël comme membre observateur, a assuré que les ministres africains des Affaires étrangères ont accepté de présenter la question au sommet des chefs d’État de l’UE le mois de février prochain.

« Nous espérons que le sommet sera un début correct pour une Afrique digne de son histoire, et qu’il ne soutiendra pas une division qui pourrait être irréversible à l’avenir », a-t-il souligné.

Le Soudan a également exprimé son rejet de la décision du Président de la Commission africaine, Moussa Faki, d’accorder le statut d’observateur à Israël sans consulter les États membres, notant dans un communiqué que « cette affaire a créé un différend entre la Commission et les membres. »

Sept pays arabes, à savoir l’Égypte, l’Algérie, les Comores, la Tunisie, Djibouti, la Mauritanie et la Libye, ont informé l’Union africaine, en août dernier, de leur objection à sa décision d’accorder à Israël le statut d’observateur au sein de l’organisation.

Après le chantage pour une normalisation avec le régime israélien, le Soudan, contre toute attente, a également rejeté cette adhésion et maintenant Khartoum en paie le prix.

Depuis samedi, des centaines de Soudanais campaient devant le palais présidentiel à Khartoum, la capitale pour exiger la démission du gouvernement de transition. Et la mise en place d’une nouvelle équipe dirigée par les civils.

Pour les protestataires, l’exécutif dirigé par Abdallah Hamdock a montré ses limites.

Une version balayée par le camp favorable au régime civil pour qui, le mouvement actuel est "un épisode dans le scénario d'un coup d'État". Comme cela s’était produit au temps de l’ex-président Omar El Béchir.

Pour Jaafar Hassan, porte-parole du bloc civil de la révolte, les Forces pour la liberté et le changement, ce sit-in vise "à barrer la route vers la démocratie". Accusant ses participants d'être "des partisans de l'ancien régime'' et de parties étrangères dont les intérêts ont été affectés par la révolution".

Vendredi, déjà, le Premier ministre soudanais évoquait une crise inédite parlant des rivalités entre dirigeants civils et militaires. Alors que des civils ne parlent plus aussi le même langage. Une frange des forces pour la liberté et le changement, fer de lance de la chute d’Omar el-Béchir en 2019, serait derrière l’appel à la démission du gouvernement.

Les pro-Hamdock appellent à une manifestation rivale jeudi pour réclamer un transfert complet du pouvoir aux civils. Ils promettent "une manifestation d'un million de personnes" pour montrer au monde la position du peuple soudanais.

Ces nouvelles tensions fragilisent davantage la transition. Et semblent ne pas déplaire aux militaires, bien au contraire.

D’abord le refus de Khartoum d’installer une représentation diplomatique israélienne dans le pays, son rejet de se lancer dans une guerre contre son voisin éthiopien et également le rejet de l’adhésion d’Israël en tant que membre observateur au sein de l’Union africaine, ont l’air d’avoir mis en colère les colons US-Israël qui ont, visiblement, décidé de passer à l’acte et relancer une révolution colorée au Soudan.

Pourtant, beaucoup d’États africains sont en train de se battre pour empêcher qu’un régime d’apartheid s’incruste de la sorte dans les instances africaines. Cet axe colonial ne pourra pas tenir face à un tel soulèvement en Afrique. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV