Pour ce qui est de l’occupation de certaines régions de la Syrie, le ministre syrien des Affaires étrangères a aligné la Turquie, les États-Unis et le régime sioniste sur un même rang, déclarant que Damas finirait par reprendre tout le territoire syrien dont les hauteurs du Golan.
Lors d'un discours prononcé ce lundi 11 octobre à l'occasion du 66e anniversaire de la fondation du mouvement des non-alignés (Non-Aligned Movement) dans la capitale serbe, Belgrade, le chef de la diplomatie syrienne a dénoncé les plans géopolitiques que certains pays continuent à poursuivre en Syrie dans le cadre de la cotation internationale sous prétexte de lutter contre le terrorisme de Daech. Il a accusé en particulier la Turquie qui selon lui, poursuit sans aucune retenue ses ambitions coloniales en attirant des terroristes du monde entier pour détruire la Syrie, a rapporté l'agence de presse officielle syrienne SANA.
Le ministre syrien des Affaires étrangères a souligné que l'approvisionnement en eau des habitants du nord-est de la Syrie avait été coupé, affirmant que la Turquie avait, à 25 reprises, empêché l'eau d'atteindre la station de pompage d'Alouk et avait réduit la quantité d'eau entrant en Syrie depuis l’Euphrate. Ce qui constitue une violation de la Charte des Nations unies et du droit international, tout en infligeant des dommages irréparables à la vie de millions de Syriens.
"La Syrie s'opposera fermement à divers cas d'occupation et d'agression par les États-Unis, la Turquie et Israël, et continuera à récupérer ses territoires occupés et à lutter contre le terrorisme dans le cadre de la constitution et du droit international", a déclaré Fayçal Meqdad.
Plus loin dans ses propos, il a évoqué les sanctions économiques contre la Syrie, affirmant que certains pays ont eu recours au terrorisme économique contre la Syrie sous le nom de “Loi César”, et ce, après avoir échoué à atteindre leurs objectifs par des moyens militaires et le terrorisme.
Le Golan reviendra tôt ou tard dans les bras de la patrie, a souligné le ministre syrien des Affaires étrangères.
De leur côté, les habitants des hauteurs occupées du Golan, dans le sud de la Syrie, ont organisé lundi un rassemblement de protestation contre la politique du régime sioniste, pour annoncer leur refus quant à la mise en œuvre de tout projet de colonisation dans la région. Ces rassemblements ont en partie eu lieu dans le village de Masada où les protestants ont réaffirmé leurs identités arabe et syrienne.
Le rassemblement et la publication de la déclaration du ministère syrien des Affaires étrangères interviennent après que les sionistes ont tenu une réunion aujourd'hui dans le Golan occupé portant sur le développement des colonies. Le régime de Tel-Aviv prévoit de construire 7 000 nouveaux logements pour les colons. Si ces colonies sont construites, le nombre de colons sionistes passera de 40 000 à 100 000.
Pour les experts, l'objectif de Tel-Aviv dans de tels plans est de changer le contexte démographique et géographique du Golan. Jeudi dernier, le journal Israel Hayom a rapporté que le ministre israélien de l’Intérieur, Ayelet Shaked, avait émis un ordre sur la mise en œuvre du plan visant à établir plusieurs colonies sionistes à Néguev dans le sud de la Palestine occupée et du Golan occupé, soumettant l’ordre au cabinet.
Pendant la guerre des Six Jours en 1967, le régime a occupé une grande partie du plateau du Golan. Cette région est d'une importance stratégique pour les sionistes en raison de ses riches ressources en eau, dont le lac d'eau douce de Tibériade. Mais, la Syrie a souligné à plusieurs reprises que le plateau du Golan faisait partie intégrante de son territoire et qu'elle n’en céderait pas la moindre parcelle.