Les systèmes anti-missiles israéliens ne sont pas en mesure de faire face aux nouveaux missiles iraniens, met en garde l'agence du renseignement de la défense américaine. Washington refuse toutefois la demande d'Israël de faire plus de pression sur l'Iran.
La République islamique d’Iran ayant acquis de nouveaux missiles sophistiqués de haute précision auxquels les systèmes anti-missiles israéliens sont incapables de faire face, le chef du renseignement militaire américain, Defense Intelligence Agency (DIA) a averti Israël de la nécessité de désescalade des tensions avec l’Iran, a affirmé Avia.pro dans un rapport publié ce lundi 11 octobre.
De plus, l’armée iranienne dispose de milliers de missiles de croisière et balistiques, souligne Avia.pro estimant que les systèmes anti-missiles de la défense israélienne ne sont pas capables d’intercepter ou détruire un grand nombre de missiles qui seront tirés simultanément lors d’une frappe d’envergure.
Compte tenu de la déclaration faite par le chef de la Defense Intelligence Agency, Washington craint non seulement d'éventuels affrontements entre Israël et l'Iran, mais se dit également certain que l’Iran peut facilement atterrer les troupes israéliennes. D’autant plus qu’en cas du déclenchement d'un conflit, la Russie n’hésiterait pas à apporter son aide à la République islamique qui est son allié dans la région, en fournissant à titre d’exemple des données opérationnelles sur les vols des avions de chasse de l'armée de l'air israélienne, ajoute la même source.
Par ailleurs, l'administration Biden semble avoir été réticente devant la demande d’Israël de faire une pression supplémentaire sur l’Iran, en dépit des résultats officiels des récents pourparlers stratégiques entre les responsables américains et israéliens de la sécurité et de la défense à Washington, a rapporté le journal Haaretz.
Haaretz indique que le cabinet et son ministère des Affaires militaires sont de plus en plus frustrés par l'approche adoptée par l’administration Biden vis-à-vis des négociations sur le programme nucléaire iranien, soulignant qu'Israël et les États-Unis n'ont une fois de plus pas réussi à surmonter leurs divergences au cours des dialogues stratégiques présidés par les deux conseillers à la sécurité nationale la semaine dernière à Washington.
Bien que les pourparlers aient été formellement décrits comme positifs et efficaces, il n'y a pas eu d'accord entre les parties sur ce qui doit être fait, a affirmé Haaretz avant de préciser : “Israël a demandé à l'administration Biden de prévoir un " plan B pour le moment où l'Iran ne souhaiterait pas reprendre les pourparlers sur la relance de l'accord nucléaire à Vienne.”
La nouvelle intervient alors que les appels préliminaires à une reprise des pourparlers occasionnels ont été lancés depuis l'entrée en fonction de Biden en janvier 2021, bien qu'ils aient été suspendus en raison de l'élection présidentielle iranienne de juin.
Selon Haaretz, Israël a également appelé Washington à prévoir de lourdes sanctions contre l'Iran, en raison de ce qu'il appelle “la violation par l'Iran des restrictions qui lui sont imposées dans l'accord nucléaire”. Or, l’administration américaine n'est pas aussi intéressée par l’idée que l'est la partie israélienne. Biden n’a quant à lui, fait aucun signe qui laisserait croire à l’exercice d’une pression double sur l’Iran ni une démonstration de force militaire au Moyen-Orient pour contrer l’Iran.
Pour rappel, le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan et son homologue israélien, Eyal Holata, ont rencontré le 5 octobre, une délégation de responsables américains et israéliens de la défense, de l'armée, du renseignement et de la diplomatie à Washington le 5 octobre.