TV

1er face-à-face OTAN/Iran?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des tirs d'artillerie sur le Haut-Karabakh. © AFP/Archives

Le vice-président du bureau politique du commandant général des forces armées iraniennes, le général Rassoul Sanayi-Rad, a averti jeudi 7 octobre que la RII ne permettrait pas que des pays voisins deviennent le refuge des terroristes, sionistes ou takfiristes. « Ce qui est en train de se produire près des frontières du Nord-Ouest iranien montre que derrières ces événements se cachent le régime sioniste et certaines puissances extrarégionales qui cherchent à instrumentaliser nos voisins pour atteindre à leurs objectifs », a affirmé le général Sanayi-Rad en allusion aux tensions récemment survenues entre Téhéran et Bakou. Et il n’est pas le premier responsable militaire iranien à mettre en garde contre le transfert massif de terroristes par la République d’Azerbaïdjan depuis la Syrie vers les zones limitrophes avec le Nord-Ouest iranien, un acte visiblement contraire au principe de bon voisinage dont le site d’information et d’analyse politique Mashregh News nous révèle les détails.

Sous prétexte d'une deuxième guerre dans le Haut-Karabakh, le gouvernement de Bakou a transféré des centaines de forces terroristes et daechistes depuis le nord de la Syrie vers les frontières du nord-ouest de l’Iran, et cela avec une implication évidente des services de renseignement turcs.

Il est devenu clair que la poursuite du comportement inamical et parfois hostile du gouvernement de Bakou contre les frontières et les intérêts de l’Iran ces dernières semaines, découlent de stratégies précises auxquels participent plusieurs pays en particulier le régime israélien.

Pendant la guerre du Haut-Karabakh l’année dernière, les groupes terroristes ont été formés à l'intérieur de la Syrie avec l'aide des services de renseignement et des forces de sécurité turcs dans le but d'être transférés par la suite vers les territoires azerbaïdjanais. Dans plusieurs cas, ces terroristes et mercenaires étaient délibérément stationnés à très courte distance de la frontière iranienne.

En effet, avec une présence militaire directe de la Turquie dans le nord de la Syrie, en particulier dans la province d'Idlib, de nombreux groupes terroristes ont approché le système militaire et de renseignement turc, le MIT, espérant ainsi assurer leur survie.

Conjointement à Bakou, la Turquie organise ces forces. Les experts ont prévenu que ces forces seront désormais intégrées dans l'infanterie turque qui ne sera non seulement déployée sur le champs de bataille en Syrie mais aussi dans d'autres parties du monde.

La présence des forces turques dans le conflit libyen en 2020 puis dans la guerre du Haut-Karabakh sont preuves que la Turquie entend employer ses propres mercenaires. Une vidéo publiée le 25 septembre 2020, montre les terroristes en uniforme en train de s’entraîner dans un endroit que le GPS a déterminé comme étant une caserne.

Les images publiées deux jours plus tard, le 27 septembre, ont monté le transfert de forces militaires à l'intérieur de l’Azerbaïdjan à bord de camionnettes civiles blanches camouflées, non employé par l'armée azerbaïdjanaise. Pour les experts les images sont une première preuve sur la présence de militants et de terroristes basés en Syrie dans la zone de conflit du Haut-Karabakh.

C’est dans ce contexte que la République islamique d’Iran se donne le droit de recourir à des mesures d’avertissement. La ville où la vidéo a été réalisé s'appelle Horadiz et elle se trouve à une courte distance de la frontière de l’Iran et du point de passage commercial d’Aslan Duz.

De même, une autre image publiée entre le 10 et le 12 octobre, montre un certain nombre de soldats arabophones debout à côté d'un panneau frontalier à la frontière iranienne. Portant le symbole des “Loups gris” qui appartient à un groupuscule extrémiste turc, ils pointaient le doigt en direction de l’Iran.

À qui doit-on l'envois de ces troupes à Karabakh ?

Divers récits ont été proposés à partir de différentes sources sur le nombre de troupes envoyées dans la région de Karabakh et leur appartenance à un groupe terroriste en Syrie. Selon l'Institut d'études arméniennes basé en Californie, les groupes qui ont combattu dans la guerre du Karabakh en faveur de l'Azerbaïdjan sont : Daech, Ahrar al-Sham, Jaish al-Islam, Front al-Fatah al-Sham, Jaish al-Nokhbah, Jaish al-Nasr, l'unité de Sultan Murad ainsi que les divisions d’al-Hamzah et de Suleyman Shah de l'Armée nationale syrienne. À noter que d'anciens membres du groupe terroriste Daech ont quant à eux, été recrutés, ces dernières années par la Turquie.

Figurant sur une autre liste publiée par les sources arméniennes, russes, un institut de recherches à Hong Kong et le site Web qatari Middle East Eye; al-Furqan, Front al-Sham, Faylaq al-Sham, Malik Shah et bataillons de Samarkand sont les groupes syriens qui ont envoyé des troupes dans la région du Haut-Karabakh censées agir en faveur de l’Azerbaïdjan.

Selon un rapport publié le 15 octobre 2020 par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme basé à Londres, le nombre de mercenaires déployés dans la bataille du Haut-Karabakh par la Turquie étaient de 1 650 parmi eux près de 125 ont trouvé la mort durant le conflit, au moment de la publication du rapport. Les corps de 92 d'entre eux ont été retournés dans le nord de la Syrie par la frontière turque tandis que le reste des dépouilles se trouve toujours en Azerbaïdjan.

Le magazine en ligne Intelligence Online a publié qu’après la seconde guerre du Karabakh, le service de renseignement turc MIT a maintenu ses mercenaires et terroristes par procuration dans la région et a transféré leurs familles de Syrie vers la République d'Azerbaïdjan.

Outre le fait que cette action peut être interprétée comme des mesures de préparation à de futures batailles, le MIT entend modifier la composition démographique de ces zones évacuées par les forces arméniennes dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu du 10 décembre 2020.

Les terroristes du groupe Sultan Murad, un groupe majoritairement turkmène basé dans le nord de la Syrie qui combat dans la région du Haut-Karabakh depuis début octobre, ont non seulement été récompensées pour avoir maintenu leur présence mais ont aussi reçu un soutien financier et logistique pour faire venir leurs familles de Syrie au Haut-karabakh.

Certaines sources rapportent que le MIT a mis en place un bureau à Afrin dans le nord de la Syrie pour enregistrer les données des nouveaux membres à transférer vers le Haut-Karabakh. Afrin est sous contrôle turc depuis janvier 2018.

Le point important concernant les mesures prises par la Turquie et la République d'Azerbaïdjan depuis un an, est que les deux pays continuent de déployer des groupes terroristes bien qu’ils soient conscients des droits des pays voisins et de leurs inquiétudes liées au danger qui menace aussi bien leurs frontières que les civils, en particulier la République islamique d’Iran qui ne tolère pas la présence des terroristes si près de ses frontières.

Ces actions vont clairement à l’encontre du principe de bon voisinage et amènent la République islamique d'Iran à être sceptique quant aux comportements de ses voisins du nord-ouest et à se réserver le droit de prendre toute mesure visant à éliminer définitivement ces menaces.

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV