Un examen détaillé de l'évolution montre que Téhéran a non seulement fait le meilleur usage possible de ses nouveaux leviers politiques, mais qu'il peut finalement en sortir victorieux.
Se référant à la guerre de 44 jours entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan qui a déclenché le 27 septembre 2020, le site Web Rouydad24 indique que l'Iran est redevenu le centre du monde pendant cette guerre, mais cette fois non pas en tant que puissance du Moyen-Orient, mais en tant que puissance potentielle dans la région du Caucase du Sud alors que ses alliés dans la région, dont la Russie, faisaient partie des vainqueurs.
En effet, la nouvelle situation géopolitique dans la région ouvrira la voie à l'expansion du rôle de l'Iran dans la région, à la fois en Arménie et en Azerbaïdjan. Alors que l'Iran se sentait en insécurité à ses frontières avec l'Afghanistan et l'Irak, il a toujours été rassuré par rapport à la situation à ses frontières nord au cours des 26 dernières années. Pour la République islamique d'Iran, qui d'une part était sous les sanctions sévères de l’administration américaine et d'autre part était impliquée dans des initiatives militaires et géopolitiques au Moyen-Orient, le début d'un nouveau conflit sur une autre frontière était insupportable.
L'année dernière, au quatrième jours du combat dans le Haut-Karabakh, l'Iran s'est rendu compte que les conflits entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan étaient qualitativement différents des périodes précédentes; estimant que cette fois la guerre ne durerait pas éternellement, l’Iran a changé de langage diplomatique sur l'Azerbaïdjan et est passé de neutre à partial. En fait, le discours de l'Iran qui jusqu'alors recommandait un cessez-le-feu entre les deux parties a changé pour appeler désormais à une reprise des territoires azerbaïdjanais à l'Arménie.
Le 9 novembre 2020, la guerre du Haut-Karabakh s'est terminée par une déclaration conjointe entre la Russie, l'Azerbaïdjan et l’Arménie, les parties ayant conclu un accord dans lequel l’Iran est également impliqué d’abord en raison des zones libérées, y compris les ponts, les barrages et les installations hydroélectriques qui doivent être développées par l'Iran. À noter que Téhéran et Bakou sont sur le point de négocier une coopération conjointe dans le domaine du développement régional, et cette coopération ravivera pratiquement le rôle de l'Iran dans ces domaines.
En outre, l’issue de la guerre de l'année dernière signifie que l'Iran et l'Azerbaïdjan peuvent mieux utiliser le barrage de Khodaafarin sur la rivière Aras dans la région de Gabriel, qui borde la frontière. Le barrage a été construit en 2008 avec l'aide financière de Téhéran, mais le statut juridique de la région empêchait l'Iran d'exploiter les installations du barrage.
Par ailleurs, la réouverture des routes de transit régionales entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan contribuera à établir un corridor nord-sud et est-ouest à travers l'Iran, ainsi que la construction d'un chemin de fer irano-arménien à travers la région de Nakhitchevan. À ce titre, l'Iran est un partenaire clé d’Ankara dans le projet de Six-Country Regional Cooperation Platform. Compte tenu de la rivalité entre l'Iran et la Turquie, notamment en Syrie, l'Iran a d'abord réagi froidement au projet, mais les récents développements au niveau des relations diplomatiques ont conduit à des changements fondamentaux. L'un des développements a été la rencontre entre les ministres des Affaires étrangères de l'Iran et de la Turquie en janvier 2021.
La nouvelle situation dans la région apporte de nouvelles opportunités mais aussi des menaces pour l'Iran. Ces opportunités et menaces dépendent en partie de la dynamique des relations entre l'Azerbaïdjan et l’Arménie. La poursuite de la paix et les relations stables entre ces deux derniers vont dans l’intérêt de l’Iran. L'Iran tentera éliminer les facteurs de troubles y compris Israel