Pour une réponse, c’en est une effectivement cette puissante contre-offensive de la Résistance yéménite à Maarib où l’axe USA/Israël/Arabie en est désormais à menacer les tribus yéménites pour qu’elles ne descendent pas dans la rue manifester contre le blacklistage d’Ansarallah. Or, ces tribus ont déjà prouvé qu’entre eux et Riyad, plus rien ne fonctionne. Cette semaine les agences d’information ont fait état d’« enlèvement » d’un haut officier saoudien à Maarib, que d’aucuns ont même décrit comme étant le chef de l’état-major, enlèvement revendiqué par des tribus hostiles à Ben Salmane. Et bien, cette hostilité n’a pas tardé à se manifester vendredi quand une énième offensive des troupes saoudiennes appuyées par les conseilleurs américains, britanniques et israéliens s’est heurtée de plein fouet à la contre-offensive des combattants d’Ansarallah. Et la saignée a été grave dans les rangs de Riyad. Une source yéménite a rapporté que des dizaines de mercenaires, dont plusieurs commandants, avaient été tués lors de cette attaque et qu’un grand nombre de leurs véhicules militaires avaient été détruits.
À Maarib où Ansarallah tente de préserver du mieux qu’il peut les infrastructures énergétiques et pétrolières, et ce, via un consensus élargi avec les tribus pour éviter des frappes, d’autres perspectives sont déjà sur le point de s’ouvrir : le sud et l’est de Maarib ayant été libérés, les tribus commencent à appuyer largement la Résistance. Une première conséquence de cet état de choses pourrait être une restructuration des capacités militaires d’Ansarallah avec en toile de fond des conséquences directes sur la donne militaire dans le sud saoudien, mais encore en termes d’évolutions en mer Rouge. Ce mercredi, soit peu de temps après l’annonce de blacklistage d’Ansarallah par les États-Unis, l’Iran a annoncé avoir activé sa première base militaire flottante en mer Rouge, ce qui ne va pas aller sans avoir un impact direct sur la puissance d’Ansarallah.
D’ailleurs, Mohammed Naser al-Bukhaïti, membre du bureau politique d’Ansarallah, a déclaré que le boostage de la production des équipements militaires est la meilleure réponse que le peuple yéménite pourrait donner à la décision américaine d’inscrire Ansarallah sur la liste noire.
« Le but des pays agresseurs est de dominer le peuple yéménite, mais cette machination aura l’effet inverse, car la nation yéménite transforme ce défi en opportunité », s’est-il réjoui. Et d’ajouter : « Plus la nation yéménite était visée, plus elle devenait forte, et plus elle était menacée, plus elle brisait d’obstacles ».
L’allusion est bien significative non seulement pour Riyad dont le prince- héritier, terrorisé à l’idée d’avoir perdu Trump, s’est mis à consoler sa crainte en relançant encore son idée Néom, ville intelligente et impossible à réaliser à défaut d’argent et de paix, mais encore pour une entité sioniste dont la presse reconnaissant vendredi que l’inscription d’Ansarallah sur la liste noire « ne saurait en rien neutraliser ses capacités à viser les intérêts vitaux d’Israël ». Récemment, le magazine américain Newsweek a publié des images satellites montrant des drones kamikazes sophistiqués d’Ansarallah et a cru avoir fait une découverte en repérant de « très larges similitudes entre ces drones » et « les drones iraniens ». Times of Israel y revient et croit y voir un malheur à venir : « Identifiés comme les munitions rôdeuses, Shahed-136 est un véhicule aérien sans pilote et il est l’un des plus avancés qui soit, plus avancé que les modèles de drones kamikazes dont disposent les “Houthis”. Avec un rayon opérationnel d’environ 2 000 à 2 200 kilomètres, ces drones sont capables d’atteindre Israël.
L’expert qui a fourni les images à Newsweek, a déclaré sous couvert de l’anonymat, l’objectif principal de la fabrication de ces drones est donner à l’Iran la capacité de mener des frappes sur une variété de cibles au Moyen-Orient et évidemment Israël en fait partie. Ansarallah possède depuis plusieurs années des drones kamikazes - des drones bourrés d’explosifs conçus pour voler directement sur les cibles -, mais la variété vue dans le reportage du jeudi 14 janvier de Newsweek a de quoi suspendre et effrayer.
Iranian kamikaze drone, looks very similar to the israeli Harop pic.twitter.com/1x2h29r7aQ
— TIGER (@wrongname46) January 14, 2021
Le 14 janvier, l’armée iranienne a tiré des missiles de croisière dans le cadre d’un exercice naval se déroulant dans le golfe d’Oman. Différents types de missiles de croisière sol-sol ont atteint avec succès leurs cibles dans le golfe Persique et dans la partie nord de l’océan Indien. Puis, la marine iranienne a officiellement intégré le plus grand navire militaire du pays dans sa flotte. De fabrication locale, Makran est capable de transporter jusqu’à sept hélicoptères et rejoindre la flotte iranienne de la mer Rouge de façon permanente. C’est dans ce contexte que l’armée israélienne a déployé ces derniers jours des batteries de missiles au port Eilat, par crainte des attaques de la part d’Ansarallah. »
Et le journal d’ajouter : “mais les choses n’en sont pas restés la : après avoir envoyé Makran non loin des frontières maritimes d’Israël, les Iraniens ont lancé des exercices hybrides basés sur les attaques au drone simultanées et les tirs de missiles balistiques de précision et détachables. Et là, on a clairement vu les drones ‘deltaforme’ apparaître. En septembre 2019, Ansarallah a fait un séisme militaire en envoyant abattre ‘Aramco’ par une nuée de missiles de croisière-drones kamikazes. Avec un Makran définitivement déployé en mer Rouge, personne ne peut garantir que les Houthis n’aient pas encore à nous faire un coup pareil cette fois à l’aide des Loitering munition et ce, pour viser Eilat qui abrite notre flotte de guerre et les sites énergétiques. Avec une telle possibilité, même les bases israélo-émiraties au sud du Yémen ne sont plus à l’abri et on pense évidemment à Socotra et à Mion.”
Et l’article d’ajouter : “Et dire que l’Iran a de nouveaux procédés à une ingénierie inverse d’une arme israélienne qui lui a été probablement livrée par l’armée syrienne lors de ces multiples frappes israéliennes visant la Syrie. La nouvelle arme conçue par les forces armées iraniennes est un drone qui a probablement été abattu au-dessus de la Syrie. Les Shahed 181 iraniens ressemblent fort au drone Harop. Israël a frappé l’armée syrienne, et les alliés irakiens de l’Iran à coup de ce drone, désormais les troupes israéliennes ou les sites vitaux israéliens pourront être abattus par les Harop d’Ansarallah !!”