Bien que de nombreux journaux, sites d’information et des sources proches du parti au pouvoir dont l’AKP en Turquie aient affirmé qu’un accord complet avait été conclu entre Erdogan et Poutine lors du sommet du Sotchi et qu’il n’y avait aucune différence dans leurs points de vue, des analystes ont affirmé le contraire. L’armée turque ayant fui Idlib suite aux raids aériens d’envergure russo-syriens menés à proximité des positions de l’armée turque renforce de plus en plus l’idée de l’échec du sommet de Sotchi.
Pour comprendre les divergences persistantes entre la Turquie et la Russie dans le cas de la Syrie, deux points importants devraient être pris en compte : premièrement, le communiqué final du Conseil de sécurité nationale de la Turquie, et deuxièmement, la déclaration du porte-parole du Kremlin.
Au retour de son sommet de Sotchi, Erdogan a immédiatement convoqué les membres du Conseil de sécurité nationale dont le communiqué final concernait la Syrie et Idlib plus précieusement. Le communiqué évoque notamment que l’atteinte à la vie des civils perturberait la stabilité et l’équilibre régional.
Ce communiqué pourrait s’interpréter comme une prise de position anti-russe de la Turquie contre le bombardement des positions et des bases de l’opposition syrienne à Idlib et Afrin par l’armée de l’air russe.
À cet égard, non seulement Erdogan et le Conseil de sécurité nationale de la Turquie, mais aussi le ministre turc de la Défense, le général Hulusi Akar, ont déploré la décision de la Russie, la qualifiant de mesure inquiétante.
La Turquie s’inquiète de ne pas pouvoir se doter d’outils de négociation en cas de tout agissement contre la Syrie.
C’est ce que notent certains analystes selon qui les relations entre les deux pays sont bien meilleures qu’en 2015 même si des désaccords persistent sur certaines questions.
« Les conflits dans la région d’Idlib en Syrie sont l’un des problèmes les plus importants dans lesquels les négociations avec les Turcs ne se déroulent pas toujours comme prévu, cependant, les parties se comprennent et des concessions sont faites par les deux parties à cet égard », a déclaré l’expert politique russe Roland Bidjamov.
Au cours des dernières années, la Turquie est devenue dépendante de la Russie dans plusieurs domaines notamment politique et économique. Non seulement en termes d’équations de pouvoir, mais aussi en termes de la nature des besoins économiques d’Ankara, c’est Moscou qui prend le dessus dans les négociations sur diverses questions.
En conséquence, la tentative d’inverser cette équation de force élaborée par les médias du parti AKP et la revendication de la concession continue de la Turquie à la Russie n’est qu’une sorte de réaction psychologique et de propagande de la Turquie.
Malgré les déclarations d’analystes militaires turcs selon lesquelles la Russie de peur de la réponse d’Ankara n’oserait pas lancer une opération militaire en Syrie à Idlib, l’armée syrienne et les avions de combat russes ont pris pour cible hier vendredi 1er octobre les positions des terroristes à Idlib en Syrie par plus d’une centaine de missiles et des tirs d’artillerie.
Les attaques aériennes avaient été soigneusement planifiées par l’armée syrienne et des attaques terrestres pourraient être à attendre. Lors de l’opération, les avions de combat russes ont ciblé des éléments terroristes qui avaient réussi à s’échapper, empêchant les contre-attaques sur les positions de l’armée syrienne.
Des combattants de la Résistance auraient également participé à l’opération, selon certaines sources.
Les bilans préliminaires estiment à 500, le nombre des terroristes tués lors de l’opération.
Il y a environ deux jours, un convoi militaire turc comprenant des dizaines de véhicules blindés, dont des chars et des systèmes de lance-roquettes multiple MLRS ont été expédiés dans la province syrienne d’Idlib. Pourtant, les forces turques ont battu en retraite craignant surtout d’être la cible des Iskander ou autres Tochka-U russes.