Tout juste après l’adhésion de l’Iran à l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), les ministères allemand et britannique des Affaires étrangères ont appelé à la reprise urgente des négociations sur l’accord nucléaire avec l’Iran.
Lors d’un appel téléphonique, le ministre allemand des Affaires étrangères et son homologue britannique Elizabeth Truss, nouvellement nommée au poste, ont souligné la nécessité urgente de reprendre les négociations avec l’Iran, a annoncé le ministère allemand des Affaires étrangères dans un message sur Twitter.
Selon le message, le ministre allemand des Affaires étrangères a discuté avec son nouvel homologue britannique des relations entre les deux pays, de la politique étrangère et des questions de sécurité avec le Conseil de sécurité de l’ONU.
« Nous (Allemagne et Grande-Bretagne) continuerons la coopération anglo-allemande en matière de défense et de politique étrangère. Il a été convenu qu’il est urgent de reprendre les pourparlers avec l’Iran sur la question de PGAC », a annoncé le ministère allemand des Affaires étrangères.
La consultation du ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas avec son homologue britannique s’est déroulée alors que les deux États membres européens du Conseil de sécurité de l’ONU n’ont pas encore pris de mesures concrètes pour remplir leurs obligations dans le cadre de l’accord international sur le nucléaire de l’Iran.
Après le retrait illégal des États-Unis de l’accord en mai 2018, les trois États européens membres de l’accord ont critiqué l’action de l’administration Trump.
Déclarant leur adhésion au PGAC, ils se sont engagés envers l’Iran à compenser les avantages économiques promis dans l’accord via la mise en place du mécanisme INSTEX largement médiatisé.
Suite à la prise de fonction par Joe Biden à la Maison-Blanche, les responsables américains ont déclaré avoir l’intention d’utiliser le retour de Washington au PGAC comme une « plate-forme » pour traiter d’autres différends avec l’Iran, y compris le programme de missile et ses activités dans la région.
À cet égard, le Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Seyyed Ali Khamenei, a souligné lors d’une réunion que les Américains veulent inclure une clause dans l’accord nucléaire pour obliger l’Iran à négocier sur les missiles et les questions régionales. Selon lui, les promesses de Washington ne sont que des paroles en l’air puisque les Américains n’ont jamais levé les sanctions et ne le feront pas.
L’Iran a, à plusieurs reprises, réitéré sa position selon laquelle, ce sont les Américains qui se sont retirés du PGAC et c’est à eux qu’il appartient d’y revenir en levant les sanctions. Téhéran souligne également la nécessité de vérifier le respect des obligations américaines.
Côté russe, Mikhaïl Oulianov, Représentant permanent de la Russie auprès des organisations internationales à Vienne, a salué samedi matin l’adhésion à part entière de l’Iran à l’Organisation de coopération de Shanghai.
Y réagissant, Oulianov a écrit : « Une bonne nouvelle, qui est l’une des plus heureuses. Dans les relations internationales, de nouveaux droits et opportunités sont associés à certaines responsabilités. Dans la situation actuelle, l’Iran a un rôle majeur à jouer dans la normalisation de la situation dans la région, notamment par le biais de la pleine relance du PGAC. »
De plus, l’ambassadeur de la Fédération de Russie en Iran, Luan Jagarian, s’est félicité de la décision prise lors du sommet de l’OCS à Douchanbé d’admettre l’Iran à l’OCS.
Le 21e Sommet de l’OCS a débuté à Douchanbé, au Tadjikistan, vendredi 16 septembre, avec la participation des dirigeants de 12 pays membres et observateurs, dont Seyyed Ibrahim Raïssi, président de la République islamique d’Iran.
Outre le président tadjik, le sommet régional réunit les dirigeants du Kirghizistan, du Kazakhstan, de la Biélorussie, du Pakistan, du Turkménistan et de l’Ouzbékistan, ainsi que les présidents de la Russie, de la Chine, de l’Inde et de la Mongolie en visioconférence.