Ce point de presse conjoint Lapid-Lavrov où le premier a arraché au second, "La Russie est contre le ciblage d'Israël à partir de la Syrie" ou encore "Moscou s'oppose à ce que la Syrie devienne un terrain de règlement de compte", ne pourrait pour rien au monde, occulter le fossé qui sépare désormais Tel-Aviv de Moscou. Le ministre des Affaires étrangères de Bennett qui s'est rendu en catastrophe en Russie après la quintuple défaite aérienne d’Israël en juillet, en août et en septembre, à Damas, à Alep, à Homs et au sud syro-libanais pour y tenter une remise sur les rails des "accords aériens israélo-russes" - accords qui avaient permis à l'entité de se croire le roi des cieux du Levant, de se vanter d'avoir lancé plus de 10 000 missiles contre les cibles pro iranienne en Syrie, de maintenir en état comateux le S-300 syrien - s'est heurté non seulement à un "non" de taille des Russes mais a eu le droit à se faire de nouveaux soucis.
Remarquons que l'hypothèse tient parfaitement la route après tout ce qui est arrivé à Israël, à Deraa, cette province stratégique du sud de la Syrie bordant le Golan occupé et la Jordanie que les Russes ont fini par restituer très subtilement sur un plateau d'argent à l'armée syrienne et au Hezbollah, en déclinant l'appel de détresse du roi de Jordanie d'abord, puis en poussant les agents syriens d'Israël à déposer des armes ou alors à demander l'exile à Abdullah II.
Depuis trois jours, l'armée syrienne se trouve à Deraa al-Balad et bien que les attaques sporadiques se poursuivent contre elle, l'affaire est presque close.
La déception d'Israël s'ajoute à sa crainte rien qu'à voir les propos que tient ce samedi matin Lapid de retour de la Russie : « Israël tentera de ne pas voir de querelle avec la Russie en Syrie. Il est important pour nous que les Russes ne pâtissent pas », a -t-il dit, sans pour autant réussir de cacher ce désormais radical contentieux qui consiste à voir Moscou appuyer évidemment la DCA syrienne, mais surtout ne plus s'opposer au déploiement des systèmes de guerre électronique et des radars made in Iran au Golan mais encore en Syrie orientale.
Signe de ce lâchage net d'Israël par la Russie, dans une Syrie où les Américains, de plus en plus ciblés, que ce soit à Deir ez-Zor ou à Hassaké, ce rapport encore bien significatif d'Avia-pro qui souligne que la DCA syrienne, "prompte comme on l'a vu en juillet, en août et en septembre à traquer les F-16 israéliens jusqu'à dans le ciel d'Israël" cherche surtout à ouvrir des trous dans l'espace aérien de l'entité.
Et Avia-pro d'ajouter : « Selon l'analyste, le S-200 est le plus gros missile parmi ceux en service avec la Syrie et les systèmes de défense aérienne, de défense antimissile israéliens ne peuvent tout simplement pas, ne pas le remarquer. Dans le même temps, les moyens de reconnaissance électronique syriens et russes peuvent facilement déterminer l'emplacement du radar et des lanceurs du système de défense aérienne israélien, ce qui permettra à l'avenir d'exercer une influence électronique efficace sur eux. Il existe un certain nombre d'hypothèses selon lesquelles l'Iran pourrait également être intéressé par cela, car en cas de conflit à grande échelle entre Israël et l'Iran, les systèmes de défense aérienne israéliens ne seront tout simplement pas en mesure de repousser une attaque à grande échelle du CGRI, et un "La vague de frappes de missiles de Téhéran suffira à détruire la moitié du territoire israélien". »
Les Russes semblent ainsi avoir peu à peu adhéré pleinement la vision de la Résistance, comme quoi il n'y a pas de ligne médiane et que l'allié des États-Unis ne peut être l'ami de la Russie. Sinon comment comprendre ces patrouilles de l'armée russe à Deraa al-Balad aux côtes de l'armée syrienne et du Hezbollah, propre à déjouer les plans des agents pro Israël de Soweida et de Deraa.
Lire plus : Hama: les Forces du Tigre ont abattu un drone des terroristes
Ce retournement de la tendance tombe à point nommé alors même que les alliés kurdes de la Syrie, se jouant longtemps des Russes, viennent de supplier les États-Unis ne pas leur faire le même coup qu'ils ont fait à leurs alliés en Afghanistan: « Avant de se retirer de la Syrie, l'armée américaine doit informer les Kurdes syriens de sa décision finale et la mettre en œuvre étape par étape et pas immédiatement », a réitéré le représentant du Conseil démocratique syrien, Bassam Saker.
Il a prétendu que l'absence des États-Unis en Syrie créerait un vide sécuritaire majeur dans le pays : « L’armée américaine doit informer les Kurdes syriens de sa décision finale et la mettre en œuvre étape par étape. Nous savons que tôt ou tard ils partiront. Mais nous souhaitons qu'ils restent jusqu'à ce que nous trouvions un accord politique global en Syrie », a-t-il ajouté.
À lire : Trois convois logistiques US attaqués en 12 heures à Hillah et à Babylone
Les temps sont durs pour les vassaux US et la Russie sait bien comment en profiter : certes, suite aux émeutes des prisonniers de la prison de Ghouiran à Hassaké, des hélicoptères américains ont survolé la ville, dans le nord-est syrien, le jeudi soir, 9 septembre.
Le survol des hélicoptères américains et les sirènes ont semé la panique parmi la population. Mais tout le monde a compris que ce n'est pas la mutinerie à l'origine du survol massif des hélico US mais un double tir de missiles de la Résistance contre la base US à Hassaké et Shaddadi. Les USA quitteront la Syrie bientôt sur fond d'un divorce Israël/Russie.