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Zoom Afrique du 8 septembre 2021

Le Premier ministre Abiy Ahmed et le président sénégalais Macky Sall.

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Le Sénégal qui est un pays qui a contribué au lancement du corridor anti-sanction iranienne, et Addis Abeba qui se dote de drones iraniens, pourrons-nous voir un agrandissement de ce fameux corridor anti-sanction ?

 

Actualité en Afrique :

  • Ghana : mise en service d’une usine de production de caoutchouc de 2 millions $
  • Les ministres de l’énergie des pays du G5 Sahel valident la feuille de route régionale de l’initiative Desert to Power
  • Portée par un secteur des transports en pleine forme, l'économie sud-africaine poursuit son redressement
  • Promouvoir l’agriculture numérique au Burkina Faso et dans la sous-région ouest-africaine

 

Analyses de la rédaction :

1. RCA: après la Guinée, Paris passe aux menaces ?

En Centrafrique, certains observateurs ont décrypté le vrai motif de l’ambassadeur français pour la diplomatie publique en Afrique, Sylvain Itté.  

Le diplomate français est arrivé en République centrafricaine pour une visite de 5 jours. Le déplacement prévoit les rencontres avec le Premier ministre, le directeur de cabinet de la présidence, la ministre des Affaires étrangères, celui de la Communication, la société civile et les journalistes.

Cette visite pourrait être un déplacement ordinaire mais vue que Bangui s’est éloigné de Paris, les relations ne sont pas aux beaux fixes. Plusieurs observateurs internationaux parlent du mécontentement des Elysées face à l’amitié de la République centrafricaine avec la Russie. La France, pour sa part, ne conteste pas les opinions publiques qui parlent du fait de la prorogation des sentiments antifrançais parmi la population du pays, car évidemment, elle ne peut plus rien faire pour rattraper cela.

L’ambassadeur français indique l’influence grandissante des paramilitaires russes en RCA et la multiplication des fausses informations et propos hostiles à la France. Mais surtout, voyant sa défaite en Centrafrique, notamment avec l’échec de la tentative de coup d'État en décembre qui s’est soldée par la capture de l'agent français Rémy Quignolot, Paris a commencé à utiliser divers leviers de pression sur les autorités de la République. Entre autres, en gardant l’embargo sur les armes. Mais Paris a également gelé son aide budgétaire et suspendu une partie de sa coopération militaire. En outre, les autorités françaises ont la possibilité d'exercer une grande influence sur le secteur économique du pays à travers des organisations mondiales telles que la Banque mondiale, la BEAC, la BEEC et l'ONU.

Il devient clair que la visite est loin d'être amicale, Paris a envoyé son ambassadeur pour transmettre le message net aux autorités de la RCA et non pour négocier un dialogue constructif. C'est simple: Touadéra doit, comme tous les autres présidents des anciennes colonies françaises, courber l’échine à l’Élysée et ralentir le développement des relations avec la Fédération de Russie.

Cette visite intervient également au moment où a lieu le coup d’État en Guinée. Le message est on ne peut plus clair. Mais confirme encore une fois notre hypothèse, à savoir, ce sont les États-Unis qui mènent la danse, et non plus la France.

Beaucoup de médias mainstream tentent de laisser penser à une marque française derrière le coup d’État qui a renversé le président Alpha Condé. Une manière pour Washington de porter un coup indirect à la Chine et à la Russie.

Ce qui fait que l’ambassadeur français annonce aussi indirectement, que cette fois-ci, c’est Washington qui est derrière la France et qui sera donc prêt à aider Paris, non pas à récupérer le terrain, mais plutôt à faire freiner la coopération Centrafrique – Russie.

La Centrafrique se renforce et reste tout de même sur ses gardes ! 

Le président de la République, Faustin Archange TOUADERA, s’est déplacé ce 07 septembre 2021 à l'ancien Camp garde, actuellement Base du 2eme Bataillon d'Infanterie territoriale, en compagnie du Ministre de la Défense Nationale et de la Reconstruction de l'Armée, Monsy Rameaux Claude BIREAU du Général de corps d'Armée, Zéphirin MAMADOU, Chef d'État-major des Armées, des sous-Chefs d'État-major des Armées et plusieurs officiers des FACA.
Le Chef suprême des Armées est arrivé pour évaluer l'état de délabrement de certains Bâtiments afin d'entreprendre les travaux de réhabilitation. La présentation de cette Base historique des FACA a été faite par le Général de corps d'Armée, Zéphirin MAMADOU, Chef d'État-Major des Armée.
Jusqu’à présent, toutes les tentatives de la France pour faire fléchir Bangui ont échoué. 

Le gouvernement et la population continuent à tenir tête aux occidentaux et leur union n’est certainement pas prête à se briser, bien au contraire !

 

2. Coup d’État en Guinée-Conakry : les prévisions se confirment

Le président guinéen Alpha Condé a été destitué à la suite d’un coup d’État dirigé par un ancien légionnaire de l’armée française. Cet événement confirme plusieurs aspects et prévisions sur lesquels Observateur Continental avait insisté dans le passé.

S’il est encore trop tôt pour faire des prévisions sur la suite des événements en République de Guinée, il est néanmoins clair que c’était quelque chose d’attendu et de prévisible. Ce que l’on sait aussi, c’est l’exécutant du putsch en question. Il s’agit de Mamady Doumbouya, ancien légionnaire de l’armée française, rappelé en Guinée en 2018 pour prendre la tête du Groupement des Forces spéciales.

Selon les autres informations disponibles à son sujet, il a « brillamment » accompli la formation de spécialiste en protection opérationnelle à l’Académie de sécurité internationale (Israël), le cours de formation des commandants d’unité à l’Ecole d’Application de l’Infanterie (Sénégal), la formation d’officier d’État-Major (Gabon) et l’Ecole de Guerre de Paris.

Bien qu’il soit effectivement tôt pour émettre des hypothèses sur les possibles liens existants entre Mamady Doumbouya et des intérêts externes, son passé de légionnaire pour le compte français mérite une attention particulière. Tout comme le fait que parmi les principaux insatisfaits du gouvernement guinéen d’Alpha Condé se trouvait précisément Paris.

En décembre de l’année dernière, Observateur Continental avait d’ailleurs consacré un article traitant du double standard élyséen vis-à-vis de Conakry et de Bangui d’un côté, et d’Abidjan de l’autre. Permettant de voir une approche purement orientée sur ses intérêts géopolitiques, avec en couverture les critiques du déroulement des dernières élections présidentielles guinéennes, tout en applaudissant, et c’est logique, la réélection du bon vieil ami françafricain Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire, dont les manœuvres en vue d’écarter ses principaux concurrents et représentants de l’opposition ne sont plus à présenter.

Il faut se rappeler aussi qu’Alpha Condé était logiquement dans la ligne de mire des cercles françafricains de l’Élysée, ne serait-ce que pour avoir plusieurs fois remis à leur place des journalistes hexagonaux, comme dans cette interview de septembre 2018. Un entretien ayant fait beaucoup de bruit à l’époque au vu du comportement provocateur et irrespectueux des journalistes français et de la fermeté dans les réponses du président guinéen, qui n’a d’ailleurs pas manqué de poser la question légitime de savoir quel pays africain de l’espace francophone avait vraiment pu décoller.

Mais si les perspectives immédiates en Guinée-Conakry restent encore inconnues, il y a néanmoins plusieurs éléments à faire valoir. Tout d’abord, ces événements en Guinée au-delà de confirmer les prévisions données dans le passé, représentent indéniablement une réponse forte à tous ceux qui critiquent la volonté de nombre de pays africains d’accorder une « trop » grande importance à l’aspect sécuritaire dans la défense de leur souveraineté. Comme c’est notamment le cas pour l’Algérie, la Centrafrique, la Guinée équatoriale ou encore l’Éthiopie – bien que chacun ayant sa propre spécificité.

D’autre part, il devient évident qu’au-delà de posséder une capacité défensive digne de ce nom, il est fort important d’entretenir des organes sécuritaires efficaces, pouvant détecter et mettre hors d’état de nuire les éléments déstabilisateurs, d’autant plus si ces éléments sont téléguidés par les intérêts néocolonialistes des acteurs fort bien connus. Et qu’au vu des multiples échecs subis récemment par les intérêts occidentaux et leurs forces sous-traitantes à divers endroits du monde, y compris dans nombre de pays africains, il était tout à fait logique qu’ils allaient s’en prendre à des États moins protégés et peut-être moins sur les gardes que ceux qui ont évité ce type de scénarios.

Une chose demeure également certaine : sans une souveraineté véritable et complète, il ne peut y avoir de quelconque développement. Et sans une capacité défensive digne de ce nom, il est impossible de pouvoir parler d’une quelconque souveraineté. Cela sans oublier la maitrise réelle des éléments intérieurs susceptibles de participer aux déstabilisations pour le compte d’intérêts néocoloniaux. Le reste à suivre.

par Mikhail Gamandiy-Egorov.

 

3. Éthiopie/Sénégal: le corridor anti-sanctions US s'agrandit?

L'Éthiopie continue son combat contre l’insécurité mais surtout, Addis Abeba élargit son cercle de coopération.

Après tant d'efforts de la part du gouvernement et de la population, l’Éthiopie n’a pas flanché. Le conflit contre les rebelles du TPLF se calme. La situation sécuritaire s’améliore de plus en plus et les rebelles sont en net recul.

Les médias mainstream continuent de désinformer le monde entier concernant la situation dans la région du Tigré. Ils déclarent qu’un blocus humanitaire a été instauré par le gouvernement éthiopien pour empêcher les aides humanitaires d’atteindre la population du Tigré. Depuis le début du conflit, lancé par les rebelles du TPLF, les médias occidentaux n’ont cessé d’affirmer que l’Éthiopie se trouve au bord de la famine. Ce qui s’est avérée être une fausse allégation.

Maintenant, les médias affirment que plus de 150 camions d’aide humanitaire sont parvenus ces deux derniers jours dans la région éthiopienne du Tigré.

Et vendredi, l’Union africaine (UA) avait appelé le gouvernement éthiopien à faire «davantage» pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire au Tigré et «garantir que la population ne meure pas de faim». Depuis une semaine, les autorités éthiopiennes ont déployé des efforts «pour mieux coordonner et faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire» vers le Tigré, a indiqué samedi le ministère éthiopien de la Paix.

La population tigréenne n’était pas menacée par la famine, car Addis Abeba acheminait de l’aide pour la population. Ce que les médias et les officiels occidentaux omettaient de préciser.

Le fait est que les ONG et l’ONU ne sont pas dignes de confiance. Lorsque ces instances se trouvent dans un pays déjà en proie à des conflits, ces derniers s’intensifient. Addis Abeba garde cependant le contrôle sur l’acheminement des aides humanitaires afin qu’il n’y ait aucune dérive de leur part.

La police régionale afar a bloqué le 24 août une mission onusienne en route vers Abala, et est entrée de force dans des véhicules onusiens pour les renvoyer vers Semera. Une ONG se plaint également des retards pris par le gouvernement pour autoriser chacun de ses vols bihebdomadaires vers le Tigré et des fouilles «intrusives et approfondies» dont font l’objet à Addis Abeba, au départ et à l’arrivée, tous les passagers de ses vols, dont des hauts responsables de l’ONU.

Contrairement à ce que prétendent encore les médias, l’Éthiopie n’est pas un pays isolé, bien au contraire.

Sa posture anti-impérialiste et sa politique d’égalité et d’unité incite, justement, pas mal de pays à suivre ce pays. Le cercle s’élargit.

On a déjà pu constater l’apparition des drones iraniens Mohajer-6 au sein de l’armée fédérale éthiopienne dans le conflit qui l'opposait aux rebelles du TPLF, téléguidés par Washington. Ce qui montre également que l’Éthiopie se rapproche beaucoup plus de l’Iran, de la Chine ou de la Russie.

Mais ce n’est pas tout, le président de la République, Macky Sall, annonce qu’il va recevoir ce mardi, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed Ali, qui effectue une visite au Sénégal.

"Je me réjouis de recevoir ce 07 septembre 2021 le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed Ali", a-t-il écrit dans un tweet sur le compte officiel de la présidence sénégalaise.

Selon le président Sall, la visite du Premier ministre éthiopien "permettra d’échanger sur des sujets d’intérêt commun, dans l’esprit des excellentes relations".

Le chef de l’État n’a pas donné d’autres détails sur la visite d’Abiy Ahmed Ali.

Le Sénégal qui est un pays qui a contribué au lancement du corridor anti-sanction iranienne, et Addis Abeba qui se dote de drones iraniens, pourrons-nous voir un agrandissement de ce fameux corridor anti-sanction ? L’issue de la rencontre nous le fera savoir.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV