C’est comme le souhaitait Mike Milley, chef d’état-major major US : les drones et les commandos pakistanais s’en sont pris aux combattants de Panchir 24 heures après l’arrivée du chef du renseignement pakistanais à Kaboul, alors que les armes occidentales acheminées avec la bénédiction de BHL au fils de Massoud n’ont pu préserver les hauts commandants de Panchir, Dashti, leur porte-parole non plus. Ce lundi le fils de Massoud en vie, le vice-président de Ghani au Tadjikistan..., des dizaines de morts afghans de part et d’autre et l’Amérique promet de revenir !
Le porte-parole des forces proches d’Ahmed Massoud, Fahim Dashti, connu également comme journaliste chevronné, a été tué lors d’une récente attaque au drone de l’armée pakistanaise contre la vallée du Panchir dans le nord-est de l’Afghanistan, rapporte l’agence de presse Arya News.
Des sources concordantes proches d’Ahmed Massoud ont annoncé que les forces spéciales du Pakistan, qui connaissent bien la vallée du Panchir dont elles disposent d’ailleurs les cartes géographiques, ont mené des raids aériens contre les barricades des forces pro-Massoud. D’autre part, l’agence de presse russe Sputnik a indiqué que l’attaque des commandos pakistanais sur Panchir a été effectuée alors que le chef des Renseignements pakistanais (ISI), le général Faiz Hameed, se trouvait à Kaboul.
Citant le député de Samangan à l’ancien Parlement afghan, des réseaux sociaux ont confirmé cette attaque qui aurait été effectuée par « des drones de l’armée de l’air pakistanaise en utilisant des bombes intelligentes ».
Lire aussi : Xi et Poutine s'inquiètent des coups de théâtre
Certaines informations disent qu’outre Fahim Dashti, dont la mort a été confirmée sur les pages Twitter d’Ahmed Massoud, fils du défunt commandant Ahmed Shah Massoud, et du général Bismillah Khan Mohammadi, ancien ministre afghan de la Défense, un autre commandant de Panchir à savoir le général Sahib Abdul Wadood Zhor, a été tué lors de l’attaque de l’aviation pakistanaise. On est porté à croire que ces deux personnes circulaient à bord d’une voiture appartenant à Ahmed Massoud, dans un endroit sûr, lors de l’attaque.
L’Iran condamne…
Après l’annonce des informations d’après lesquelles le Pakistan serait directement ou indirectement impliqué dans les attaques de dimanche soir contre le peuple de Panchir, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a affirmé que Téhéran condamne énergiquement ces attaques.
Le porte-parole de la diplomatie iranienne, Saïd Khatibzadeh a déploré la « mort en martyr de dirigeants afghans » et rejeté vigoureusement toute ingérence étrangère dans les affaires de l’Afghanistan. « L’histoire de l’Afghanistan montre que l’ingérence étrangère, qu'elle soit directe ou indirecte, n’a jamais apporté d’autres résultats que l’échec pour les forces d’agression. Le peuple afghan est un peuple courageux et soucieux de l’indépendance de sa patrie, et il n’y a nul doute que toute sorte d’ingérence étrangère en Afghanistan doit être condamnée ».
« La question de Panchir doit être réglée par dialogue et avec la participation de tous les acteurs majeurs de l’Afghanistan ; aucune partie ne doit permettre que ce processus débouche sur les actes fratricides », a indiqué le diplomate.
Il a également évoqué la nécessité pour les talibans de respecter leurs engagements en vertu du droit international ; « des informations qui nous sont parvenues sont vraiment inquiétantes, d’après lesquelles les habitants de Panchir vivent sous le blocus et souffrent de la faim et la coupure du courant d’eau et de l’électricité ».
« La RII fera tout son possible pour aider à mettre fin aux souffrances du peuple afghan et à la formation d’un gouvernement inclusif reflétant le tissu ethnique et démographique de l’Afghanistan », a également affirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, et d’ajouter : « C’est la volonté et la revendication du peuple [afghan] qui devra être réalisé et déterminer l’avenir de l’Afghanistan, ni l’ingérence étrangère, ni aucun autre plan ou complot. La paix durable ne pourra s’obtenir qu’à travers un dialogue inter-afghan qui inclut tous les groupes. »
Et le diplomate d’ajouter : « Toutes les lignes rouges et tous les engagements dans le cadre du droit international doivent être respectés. C’est une remarque sérieuse ; la RII suivra de près et avec minutie les évolutions de l’Afghanistan. »
Khatibzadeh a ensuite évoqué la « lourde responsabilité » des instances internationales d’œuvrer aux côtés des pays de la région afin que la paix et l’accalmie puissent s’installer en Afghanistan.
Le porte-parole de la diplomatie iranienne a précisé : « Nous allons aider, avec tous les groupes afghans, au rétablissement d’une paix durable en Afghanistan. Comme l’a fait rappeler le Leader de la Révolution, c’est le comportement du futur gouvernement et des groupes qui prendront à l’avenir le pouvoir en Afghanistan qui déterminera le comportement de la RII, et celui des autres pays du monde sur la scène internationale. Plus ils agiront de façon responsable, plus ils pourront espérer recevoir une réaction correcte des pays voisins, de l’ordre mondial et notamment de la République islamique d’Iran. »
Qu’en pensent les Américains ?
Alors que les affrontements dans la vallée de Panchir semblent ne pas encore cesser, des responsables américains n’hésitent pas à instrumentaliser les évolutions en cours en Afghanistan, afin de justifier leurs plans du futur pour ce pays. Le sénateur républicain américain Lindsey Graham a déclaré à la BBC qu’il pensait que les troupes américaines « retourneraient en Afghanistan » à l’avenir.
Lindsey Graham a également prétendu qu’il fallait aider ce qu’il a appelé la résistance à Panchir, pour que les talibans, « haïs » selon lui du peuple afghan, ne puissent pas gouverner le pays. Le sénateur républicain n’a pas manqué d’évoquer, comme prétexte, une montée en puissance de Daech dans un Afghanistan dominé par les talibans.
« Nous retournerons en Afghanistan, tout comme nous sommes retournés en Irak et en Syrie », a également prétendu le sénateur républicain de la Caroline du Sud, qui est allé encore plus loin et a défendu le « maintien de quelque 5000 soldats américains en Irak », alors que le Parlement irakien a adopté il y a plusieurs mois une loi stipulant le retrait des troupes étrangères.
Quoi qu’il en soit, les déclarations des responsables américains sur les développements en Afghanistan sont telles que des observateurs politiques estiment que Washington pourrait projeter de déclencher une guerre civile dans ce pays. Le chef d’état-major de l’armée américaine, le général Mark Milley, estime que « les conditions d’une guerre civile » sont « susceptibles d’être réunies » en Afghanistan.