Pour la première fois depuis le vote de confiance qu'a accordé le Parlement aux 18 de ses 19 ministres, le président Raïssi a été reçu en audience ce samedi 28 août et à l'occasion de la semaine de « gouvernement » par le Leader de la Révolution islamique, l'Ayatollah Ali Khamenei. Le Leader a saisi l'occasion de cette rencontre pour évoquer la crise afghane : « L'actuelle administration américaine n'a aucune différence avec celle qui a précédé. Ce que veut Biden est ce que voulait Trump, et ses exigences ne diffèrent guère avec celles de l'administration républicaine. Derrière le masque d'une Amérique à la diplomatie active, se retranche un “loup vorace” qui se transforme périodiquement en un renard rusé. À preuve, la situation en cours en Afghanistan », a fait savoir le Leader.
Le Leader a évoqué ensuite la « scandaleuse débandade US » en Afghanistan, le transfert encore plus scandaleux de leurs collaborateurs afghans dans des lieux « pires que cet Afghanistan en guerre que ces derniers ont fui » : « La position de l'Iran est claire. Comme toujours nous resterons aux côtés du peuple afghan car les gouvernements changent, ce qui reste c'est la nation afghane. Puis en ce qui concerne les relations avec les gouvernements, elles sont inhérentes à leur attitude et politique envers l'Iran. Je prie Dieu pour que la nation afghane surmonte cette épreuve. »
Plus loin dans ses propos le Leader a appelé le président Raïssi à se « focaliser sur une reconstruction du système de gestion dans tous les domaines », une reconstruction qui soit « révolutionnaire, rationnelle, et sage » : « Un gouvernement tel qu’il sied à la grande nation iranienne se doit d’être proche du peuple, justicier, déterminé à lutter contre la corruption, à ressusciter l’espoir et la confiance du peuple ».
Et d’ajouter : “Sur la question du nucléaire, les Américains ont dépassé réellement toutes les bornes et alors même qu’ils se sont retirés sous les yeux du monde entier de l’accord, ils se comportent comme si l’Iran est la partie qui est revenue sur les engagements et qui a en premier renversé la table. Or longtemps après le retrait US, l’Iran a continué à honorer ses engagements nucléaires et n’y a renoncé et encore partiellement qu’après en avoir alerté toutes les parties et à des dizaines de reprises. Quant à l’Europe, elle n’a pas été plus coopérative que les États-Unis et sa part dans l’échec de l’accord est aussi ample que celle des Américains. Les Européens se comportent de la même manière que les Européens et en termes langagiers, ils ne cessent d’afficher une exigence totalement incompréhensible comme si c’est l’Iran qui s’est moqué du monde et foulé au pied un accord internationalement reconnu.”