La Chine, la Russie et l’Iran organiseront des exercices maritimes conjoints dans le golfe Persique vers la fin de 2021 ou le début de 2022, selon l'ambassadeur de Russie en Iran, Levan Dzhagaryan, cité dans un rapport de l'agence de presse RIA, lundi. Dzhagaryan a déclaré que les exercices visaient à « assurer la sécurité du transport maritime international et la lutte contre les pirates de la mer ».
Dans une analyse publiée mardi 24 août, le journal chinois Global Times estime qu’il est vital pour la Chine, la Russie et la République islamique d’Iran d’assurer la sécurité du transport maritime international.
La majeure partie du commerce international de la Russie est transportée par des navires cargos. L’Iran dépend également du transport maritime pour ses exportations de pétrole. Les importations chinoises de pétrole et de gaz et d’autres échanges extérieurs dépendent également du transport maritime.
Assurer la sécurité de la navigation, c’est sauvegarder la sécurité économique des trois pays. Par conséquent, il est normal de voir la Chine, la Russie et l’Iran coopérer en termes de marine, en particulier faire preuve de leurs efforts conjoints contre l’hégémonie régionale de certaines puissances et les pirates maritimes.
Récemment, le New York Post a rapporté la nouvelle des exercices tripartites dans le golfe Persique et a ajouté que « la nouvelle arrive alors que les États-Unis luttent pour achever leur retrait d’Afghanistan ». Le New York Post a notamment mentionné que les exercices seront menés par « trois des plus grands adversaires des États-Unis ».
Le journal Global Times souligne que la Chine, la Russie et l’Iran sont des partenaires amis. Les trois pays coopèrent dans divers domaines et, en tant que pays de la région, surveillent de près la situation en constante évolution de l’Afghanistan.
Le retrait précipité des États-Unis conduira inévitablement à une crise et à des incertitudes en Afghanistan. La coopération des trois pays à cet égard contribuera à maintenir la paix intérieure en Afghanistan et à empêcher la propagation des forces terroristes.
Mais leur principale considération pour les exercices militaires conjoints est d'assurer la sécurité de la navigation internationale dans le golfe Persique et a peu à voir avec la situation en Afghanistan.
Les exercices militaires conjoints entre la Chine, la Russie et l’Iran revêtent une importance politique. Cela montre que la Chine et la Russie soutiennent fermement l’Iran dans le maintien de son commerce extérieur légal et légitime, notamment via le transport maritime, et ce en opposition aux sanctions unilatérales des États-Unis contre la République islamique d’Iran.
Pékin et Moscou soutiennent la demande raisonnable de Téhéran concernant le Plan global d’action conjoint portant sur le programme nucléaire civil de l’Iran, et encouragent l’Iran à renforcer ses capacités pour garantir la sécurité régionale.
Cela peut empêcher les forces occidentales de s’ingérer profondément dans les affaires régionales du golfe Persique et les affaires intérieures de l’Iran.
La Chine et la Russie peuvent également espérer renforcer les capacités militaires de l’Iran grâce aux exercices conjoints afin que l’Iran puisse efficacement contrer la menace des pays occidentaux.
Un autre article publié en avril par le porte-parole de la propagande d’État des États-Unis, Voice of America, prétendait que Pékin rejoignait l’Iran et la Russie pour former un « trio d’autocraties » et se rallier contre la « démocratie ».
La coopération entre la Chine, la Russie et l’Iran est centrée sur des avantages mutuels et gagnant-gagnant, plutôt que sur la formation d’une alliance de circonstance. En ce qui concerne les relations bilatérales entre Pékin et Téhéran, le journal Global Times évoque que l’Iran peut fournir à la Chine le pétrole dont elle a tant besoin, et l’Iran espère augmenter sa puissance économique en augmentant ses exportations d’énergie.
Le journal chinois ajoute que les États-Unis imposent leur idéologie à tous les pays et essaient de diviser avec force la communauté internationale en deux camps.
La superpuissance américaine envisage même d’accueillir un « Sommet pour la démocratie » virtuel les 9 et 10 décembre 2021, tandis que le bilan honteux des États-Unis en matière de démocratie et des droits de l’Homme est bien connu. Cette annonce sonne comme un défi aux adversaires des États-Unis, et en ce qui concerne la Chine, comme une alternative au traditionnel rendez-vous du G-20.
La décision des États-Unis ne pouvait que faire comprendre à la communauté internationale l’hypocrisie de la démocratie américaine et des droits de l’Homme.
Les États-Unis ferment les yeux sur la situation grave de la pandémie de COVID-19, qui a fait plus de 600 000 morts aux États-Unis. Washington n’est pas qualifié pour parler de « démocratie et droits de l’Homme », souligne le journal chinois en prévoyant que sa tentative de créer une alliance dite démocratique est vouée à l’échec.
Le journal Global Times ajoute : « Lorsqu’ils traitent des relations internationales, la plupart des pays pensent à leurs propres intérêts plutôt que de danser au rythme des États-Unis. Washington pensait pouvoir mener les autres pays par le nez en vantant les soi-disant valeurs démocratiques. Mais un tel bâton ne fonctionne plus. Ces pays ont des intérêts pragmatiques et ne serviront pas l’hégémonie américaine. »