Le président américain Joe Biden a nommé l’ancien haut responsable du département d’État, Nicholas Burns, pour servir d’ambassadeur en Chine, ce qui laisse conclure que la politique chinoise des États-Unis de Biden sera dans une certaine mesure irano-centriste. Le pacte de 25 ans sino-iranien semble avoir changé pas mal de choses au niveau des orientations politiques aux États-Unis.
La Maison-Blanche a officiellement annoncé vendredi les nominations très attendues.
En désignant Nicholas Burns à ce poste, Joe Biden fait appel à un officier du service extérieur chevronné pour servir d’envoyé à la mission diplomatique la plus difficile sans doute.
Nicholas Burns assumait le poste du représentant du département d’État américain pour les affaires de l’Iran sous le mandat de George W. Bush.
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Joe Biden a qualifié, à plusieurs reprises, la Chine de concurrent économique le plus important des États-Unis et a par la suite cherché à centrer sa politique étrangère sur le Pacifique au début de son administration.
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Burns a auparavant été sous-secrétaire d’État sous le président George W. Bush et envoyé américain en Grèce et à l’OTAN. Il a également été porte-parole du département d’État et a passé cinq ans au Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche. Il est également professeur de la pratique de la diplomatie et des relations internationales à la Harvard Kennedy School. S’il est confirmé par le Sénat, Burns se rendra à Pékin à un moment difficile.
La politique chinoise des États-Unis de Biden sera-t-elle dans une certaine mesure irano-centriste? Abolfazl Sedghi, expert iranien de la politique étrangère, a déclaré, lors d’un entretien avec l’agence de presse Isca News, que si une coopération irano-chinoise entraînait la neutralisation des sanctions américaines, Washington ne pourrait pas rester campé sur ses positions à la table des négociations nucléaires.
« L’ancien gouvernement iranien a tenté un rapprochement vers l’Occident, mais le gouvernement actuel a une politique qui se penche plutôt vers l’Orient », a expliqué Abolfazl Sedghi.
« Il faut que l’actuelle diplomatie iranienne soit en contact avec les différentes parties dont les pays européens, l’Inde, la Chine, la Russie et notamment les pays voisins », a déclaré l’expert iranien et d’ajouter : « Si nous réussissons à développer nos relations avec la Chine, étant une superpuissance économique, et si nous tenons à bien appliquer notre accord de coopération de 25 ans, les calculs de l’Occident à propos des sanctions tourneront au fiasco, car la Chine a un grand besoin de l’énergie et que l’Iran est en mesure de subvenir à ce besoin. Dans ce cas-là, Washington ne pourrait plus insister sur ses positions à la table des négociations nucléaires. »
Concernant un possible impact de la crise en Afghanistan sur les relations sino-iraniennes, Abolfazl Sedghi a déclaré : « Si les talibans représentent une menace pour la région, l’Iran, la Chine et la Russie n’hésiteront pas à la déjouer puisqu’ils partagent des intérêts communs à ce propos et que la sécurité d’Afghanistan leur compte beaucoup. »
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L’analyste a ajouté que l’échec des Américains en Afghanistan permettrait à la Russie, à la Chine et à l’Iran de coopérer concernant la sécurité en Afghanistan.