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Deux arsenaux anti-américains interchangeables…

La cérémonie d'ouverture de l'exercice conjoint sino-russe près du Xinjiang tenu le 9 août 2021. ©Xinhua

Simultanément à l’escalade de la tension entre Washington et ses alliés d’une part, Moscou et Pékin de l’autre, les armées chinoise et russe ont lancé un exercice militaire conjoint au Xinjiang destiné à la fois à contrer l’influence des États-Unis en Asie centrale et à lutter contre le terrorisme.

Selon des sources médiatiques, un exercice militaire conjoint entre la Chine et la Russie a débuté lundi 9 août avec la présence de plus de 10 000 soldats de l’infanterie et de l’armée de l’air des deux pays dans la région autonome Hui du Ningxia située à la frontière de la province autonome du Xinjiang.

Cet exercice est perçu comme une démonstration de force et une coopération accrue entre les deux pays face à l’Occident et doit se poursuivre jusqu’au vendredi 13 août.

Le journal russe Kommersant rapporte que pour la première fois les troupes russes utiliseront des armes chinoises. La Russie et la Chine ont mené des exercices militaires conjoints depuis 2005.

Le ministère russe de la Défense a déclaré dans un communiqué que Moscou avait envoyé des unités de fusils motorisés, des avions de combat Sukhoi Su-30SM, et des systèmes de défense aérienne pour participer à l’exercice qui visait à lutter contre le terrorisme.

L’Associated Press a publié ce mardi un reportage sur l’exercice militaire conjoint sino-russe dans le nord-ouest de la Chine qualifiant cet exercice de « message à Washington ».

« Les forces militaires chinoises et russes mènent des exercices conjoints dans le nord-ouest de la Chine alors que les liens se renforcent entre les deux pays dans un contexte d’incertitude quant à l’instabilité en Afghanistan », indique le reportage.

Au cours de ces dernières années, les États-Unis et leurs alliés ont accusé à plusieurs reprises la Chine de répression systématique et généralisée de l’identité musulmane au Xinjiang, mais Pékin a nié avec véhémence ces allégations.

« La région Xinjiang ne partage qu’une frontière étroite avec l’Afghanistan, mais Pékin redoute la menace que pourrait faire peser sur les frontières chinoises un chaos en Afghanistan si les talibans prenaient le contrôle du pays après le retrait des troupes américaines », a rapporté l’Associated Press.

Bien que la Russie et la Chine n’aient pas d’alliance militaire formelle, leur politique étrangère et leurs intérêts stratégiques ont connu une nette convergence ces dernières années en opposition à ceux des États-Unis et de leurs alliés.

L’exercice intervient alors que les deux pays ont qualifié la politique de l’administration Biden et le retrait des alliés occidentaux de Washington d’Afghanistan de « reconnaissance de l’échec des États-Unis ». Ils ont également mis en garde contre l’impact des troubles en Afghanistan, qui pourraient affecter la sécurité d’autres pays dans la région.

Selon les responsables de Pékin et de Moscou, le but de l’exercice est de renforcer des potentiels de planification pour des exercices et des opérations conjoints contre les actes terroristes et de démontrer la détermination et la capacité des deux pays à travailler ensemble pour assurer la sécurité et la stabilité régionales.

« L’exercice reflète la nouvelle hauteur du partenariat stratégique global de coordination pour une nouvelle ère entre la Chine et la Russie, ainsi que de la confiance mutuelle stratégique, les échanges pragmatiques et la coordination entre les deux pays », ont déclaré les responsables.

L’Associated Press a traité ce mardi des raisons selon lesquelles les relations sino-russes se sont améliorées.

« La Russie a soutenu la revendication de la Chine sur la propriété de la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale », rapporte l’Associated Press.

D’ailleurs, la Russie a organisé des exercices conjoints séparés avec les forces tadjikes et ouzbeks le long de la frontière de l’Afghanistan. Moscou a également renforcé sa base militaire au Tadjikistan en y envoyant de nouvelles armes. Les exercices se sont déroulés du 5 au 10 août sur le terrain d’entraînement tadjik harb-Maidon à 20 km de la frontière avec l’Afghanistan.

L’exercice conjoint sino-russe intervient alors que le destroyer lance-missiles américain USS Benfold a violé les eaux territoriales chinoises.

Selon des données fournies par l’East Day, l’incident s’est produit après que les navires chinois ont quitté la région chinoise appelée îles Paracels, ouvrant ainsi le libre accès à la flotte américaine dans la région. La Chine a qualifié les actions des États-Unis de provocations très graves qui auraient été planifiées suite à la surveillance de près les activités des navires britanniques par la Chine.

Il convient de noter que l’émergence d’un groupe d’attaque de porte-avions dans les eaux territoriales chinoises pourrait être liée à un mouvement offensif contre la Chine, ce qui n’est pas en aucun cas dans intérêt de ce pays.

À cet égard, un expert chinois a déclaré : « Si la Grande-Bretagne veut violer les eaux territoriales chinoises, comme elle l’a fait dans le cas de la Russie, la Chine y ripostera immédiatement et attaquera les navires ennemis sans avertissement. Pékin a déjà averti Londres des conséquences désastreuses de toute provocation. »

Selon des informations publiées sur les réseaux sociaux, le destroyer lance-missiles américain USS Benfold est entré à Xisha dans les eaux territoriales chinoises sans aucune autorisation, ce qui a gravement violé la souveraineté de la Chine.

Le navire de reconnaissance américain Victory se trouve dans la région de Xisha depuis plus d’un mois menant des opérations intensives près des îles Paracel depuis son entrée dans le sud de la mer de Chine le 8 juin.

Les informations publiées autorités chinoises montrent que le navire de surveillance maritime Victory a navigué au large des îles Paracel et Zhongsha pendant un mois.

En réaction aux mouvements du navire américain, les navires de la marine chinoise ont été envoyés pour l’intercepter, mais aucune confrontation sérieuse n’a encore eu lieu.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV