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Comment la donne s'est, soudainement, renversée en défaveur d'Israël?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Manifestations à Beyrouth, le 25 novembre 2019. ©Reuters

La crise libanaise n'est plus une occasion d'or pour affaiblir le Hezbollah, Israël en est devenu conscient et ressent le défi...

Le changement de cap d’Israël envers la crise libanaise et les conseils de ce régime à Washington pour soutenir l’armée libanaise mérite réflexion sur plusieurs aspects.

Jusqu'à récemment, le régime sioniste essayait, par le biais de ses reportages médiatiques, de faire semblant d'être neutre envers la crise au Liban. Au début, Tel-Aviv évaluait que les premiers impacts de la crise au Liban viseraient avant tout leur principal ennemi qui est le Hezbollah, sans toutefois jamais cacher ses espoirs que la situation chaotique au Liban finira par séparer le peuple libanais du Hezbollah.

En tout cas, Israël a essayé de ne pas réagir directement et publiquement à la crise libanaise et de dissimuler le rôle qu’il avait joué aux côtés des États-Unis dans l'escalade de cette crise. Or la situation a évolué de telle manière que les sionistes ne pouvaient plus rester silencieux et leur attention toute particulière à l'intérieur du Liban ses affaires a été mise au grand jour.

Mais qu’est-ce qui a obligé le régime sioniste de dévoiler ses vraies positions ? Qu’est-ce qui a poussé le Premier ministre israélien Naftali Bennett à s’exprimer sur le Liban et affirmer que les ministres des Affaires étrangères et des Affaires militaires suivaient de tout près la situation au Liban ? Ou encore, qu’est-ce qui a convaincu le ministre des Affaires militaires Beni Gantz d’évoquer la nécessité de l’aide à apporter au Liban pour résoudre les problèmes financiers, et ce, tout juste quelques jours après qu’il ait menacé de meurtre les civils libanais ?

Et plus encore, comment se fait-il que le service de sécurité israélien a conseillé aux États-Unis de soutenir et protéger l’armée libanaise ? Quels sont les véritables objectifs de cette nouvelle prise de position par les sionistes ?

Il est vrai que la crise libanaise peut être une bonne occasion et opportunité pour qu’Israël s’accède à tout ce qu’il désirait obtenir au cours ces dernières années par des mesures et démarches militaires, comme l’estiment les analystes israéliens. Il y a pourtant des menaces et défis qui pourraient faire échouer tous ces plans israélo-américains contre le Liban.

Le dimanche 11 juillet, le Premier ministre israélien, Naftali Bennett a annoncé être en état d’alerte, lui avec les ministres des Affaires étrangères et des Affaires militaires, vis-à-vis du Liban. Les propos de Bennett démontrent que le régime sioniste guettait tout changement à l’intérieur du Liban et évaluait en même temps sa disponibilité au niveau militaire et politique à l’égard de ce pays. Ce qu’on peut également ressentir de ces propos, il s’agit d’une menace d’ordre de dissuasion qui témoigne de la sérieuse inquiétude des sionistes par rapport aux développements au Liban surtout du point de vue militaire.

Dans son discours, le nouveau Premier ministre a également évoqué le nom du ministre des Affaires étrangères, Yair Lapid, ce dernier ayant joué un rôle essentiel dans les coopérations avec les alliés étrangers d’Israël. C’est d’ailleurs un point à ne jamais oublier : tout ce qui concerne le Liban, concerne aussi les pays du bassin du golfe Persique qui sont les alliés du régime sioniste.

Dans le même ordre d’idée, le journal israélien Maariv a récemment écrit : « Israël a mis ses amis du golfe Persique, sous pression pour qu’ils ne donnent même pas un sou au Liban. Cette politique vis-à-vis du Liban est logique, mais elle pourrait avoir des impacts et conséquences inconvenables puisqu’elle donne à la Russie et la Chine la possibilité de se rapprocher du Liban : les parties pourraient facilement investir dans la reconstruction des ports, la construction des centrales et raffineries. C’est un scénario assez inquiétant pour Israël, lui qui s’est déjà reculé devant le Hezbollah, se verrait ainsi de plus en plus nargué face à la présence de la Russie sur la scène libanaise.

Les récentes réactions des médias et des responsables sionistes reflètent la crainte de Tel-Aviv de voir le Liban faire recours à l'Est pour résoudre ses crises. Tel-Aviv craint aussi que la crise libanaise ne finisse par renforcer encore davantage le statut du mouvement Hezbollah et ses alliés au sein du Liban ; il est fort probable que la Résistance libanaise parvient à résoudre les problèmes du pays et devient ainsi encore plus populaire qu’avant.

De leur côté, les services de sécurité israéliens ont conseillé aux États-Unis de soutenir l'armée libanaise. Ils pensent en fait que la chute de l'armée libanaise va créer un vide dans le pays que le Hezbollah et l'Iran peuvent combler. D’où la nécessité du soutien US pour empêcher un tel scénario.

Les informations publiées dimanche par les médias sionistes sur la crise libanaise témoignent du fait qu'Israël se sent en danger et a donc décidé de changer de position et de politique, et ce, après des mois d'optimisme, d'espoir et de paris sur la crise libanaise, que Tel-Aviv considérait comme une occasion nuisant aux intérêts du Hezbollah.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV